Panorama

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𝘋𝘦 𝘵𝘰𝘶𝘵𝘦 𝘮𝘢𝘯𝘪è𝘳𝘦 𝘭𝘢 𝘍𝘳𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘦𝘴𝘵 𝘶𝘯 𝘱𝘢𝘺𝘴 𝘲𝘶𝘪 𝘦𝘴𝘵 𝘥é𝘭𝘢𝘪𝘴𝘴é é𝘤𝘰𝘯𝘰𝘮𝘪𝘲𝘶𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘱𝘢𝘳𝘭𝘢𝘯𝘵. 𝘑𝘦 𝘷𝘦𝘶𝘹 𝘥𝘪𝘳𝘦 ç𝘢 𝘯𝘦 𝘷𝘢 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘥𝘶 𝘵𝘰𝘶𝘵!
C'est le genre de conversations barbantes dont on parlait aux interminables réunions de familles ou se rassemblaient les oncles, tantes, cousins, cousines, grands parents et j'en passe. Les réunions de familles où l'ont passe plus de temps à table à parler de politique et autres sujets inintéressants, qu'à rigoler autour d'un bon jeu de société. Ces mêmes réunions de familles qui n'ont lieu qu'une ou deux fois par an uniquement pour les fêtes bien sûr car de toute évidence personne n'a le courage de faire 8 heures de route simplement pour passer quatres jours autour d'une table encombrée d'assiettes et de verres à vins. Non, personne n'a la force ou même l'envie de faire cela simplement pour voir les cousines éloignées, l'oncle fou et la tante gênée de son mari trop blagueur à son goût. Ces parents qu'ont doit se forcer à voir de peur que l'on dise de nous que l'on s'éloigne de la famille.

C'est l'une des peurs de mes parents.
En tout cas je le pense, voir j'en suis sure. Chaque Noël au moment d'arriver chez nos grands parents bien aimés, mes parents inquiets nous déballent  à ma soeur et moi une liste interminable de choses à faire ou à ne pas faire afin de donner une bonne impression. Je sais que ça les angoissent. Je le vois.
Dans la voiture mon père calme, silencieux, se préparant à 4 jours de vacarme, ma mère qui dort se reposant avant la tempête, ma soeur malade en voiture demandant sans cesse quand on arrive et s'apprêtant à vomir à la moindre secousse.

Et le drame arrive.
Le liquide jaunâtre et grumeleux s'écoule violemment à moitié sur le sol de la voiture déjà salie par les grains de sables de la plage, à moitié dans un sac que je mis bruquement sous son menton. Avec le temps j'ai développé certains réflexes de survie qu'on ne peut acquérir qu'en étant assis sur le siège arrière juste à côté d'une enfant insupportable.

Puis il y avait moi, les écouteurs dans les oreilles, la tête appuyée contre la fenêtre, les jambes coincées entre les plaids, les sacs de voyage, les peluches de ma soeur, les cadeaux de Noël camouflés dans un énorme sac cousu par ma mère.

Et la voiture tourne, ralentit, et entre dans un jardin boueux ou sont déjà garées trois autres véhicules. Mon père arrête le bolide et ouvre sa portière. Ma mère se réveille doucement et descend de la voiture. Elle détache ma soeur qui cours hors de notre 4x4 familial pour courir en direction de la balançoire humide. Je me dirige vers la véranda une valise à la main, un sac sur l'épaule et j'entre alors dans l'immense maison de mes grands-parents.
Ma mamie m'accueille à bras ouverts m'innondant de câlins et de bisous. Je tente de m'enfuir de son étreinte étouffante pour aller dire un petit bonjour à mon Papi qui lui me fait juste une légère accolade. Je ne tarde pas à retrouver mes cousines qui descendent de l'étage toutes excitées pour me sauter dans les bras.

InterminableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant