UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]

CHAPITRE 73 - SKYLAR

Je suis la première à sortir de la douche, laissant Delko se nettoyer des dernières traces de nos ébats, derrière moi. C'est ce moment que choisit mon estomac pour crier famine. Je rougis d'embarras en jetant un regard à Delko, espérant qu'il n'est rien entendu.

Il absorbe toute mon énergie et m'affame.

Je me dirige prestement vers la cuisine, mais ralentis le pas quand le souvenir du pauvre contenu de ses placards me revient tristement en mémoire.

Je lève les yeux au ciel.

J'ouvre un placard, sans grand entrain, mais me mords la lèvre pour réfréner un sourire lorsque mon regard tombe sur quelques paquets de gâteaux.

Il semblerait que Delko ait trouvé le temps de faire deux-trois courses en mon absence. Peut-être que Noah et Caleb mériteraient ces biscuits plus que moi... C'est ce que je pense en m'emparant d'un paquet de Pop Tarts à la framboise. Je n'en ai jamais mangé depuis que je suis ici, et pourtant, c'est un pur produit de la culture culinaire américaine ; bourré de gras et de sucres, largement popularisé partout dans le monde à travers le cinéma et les Tv Shows américains.

Je déchire un paquet et, tout de suite, une odeur de framboise chimique et sucrée me monte au nez.

C'est à m'en faire frémir d'envie.

Je me cale contre le plan de travail et croque dans l'une des deux gaufrettes. C'est un biscuit recouvert d'un glaçage et fourrée d'une pâte de framboise absolument pas naturelle ; parfait pour le goûter équilibré du jeune américain lambda.

Le sucre explose dans ma bouche et camoufle presque entièrement le goût de la framboise.

Je grimace malgré moi, ne m'attendant pas à ce qu'il soit aussi sec en bouche. Comme du pain rassit qu'on aurait enrobé de glaçage au sucre. Je m'attendais à ce que ce Pop Tarts ait la texture des gaufrettes à la fraise française ; à la fois croustillantes et fondantes.

Je relève la tête en entendant des bruits de pieds nus, encore mouillés, qui claquent contre le carrelage.

Delko entre, une serviette autour des hanches. Je ne peux m'empêcher de le détailler tandis qu'il s'approche de moi.

Je croque distraitement dans ma tartelette en le détaillant éhontément du regard... Sa peau mouillée luit sous la lumière tamisée de la cuisine, sublimant plus que nécessaire les muscles qui sculptent son corps massif. Je remarque le sourire moqueur qui étire ses lèvres que lorsqu'il me retire le biscuit des mains.

Je fronce des sourcils mais le laisse faire.

Il me montre mon Pop Tarts, comme s'il s'apprêtait à m'expliquer quelque chose de très important au sujet de ce gâteau de l'enfer. Je hausse un sourcil en avalant distraitement ma dernière bouchée lorsqu'il le place dans le grille-pain. Son sourire moqueur ne le quitte pas tandis qu'il continue de me fixer en attendant que la tartelette soit éjectée de l'appareil. Je pince les lèvres et manque de lever les yeux au ciel.

Ça va, j'ai compris...

Je tressaille lorsque le Pop Tarts jaillit du grille-pain. Delko le retire et me le tend, fière de sa démonstration.

Affamée, je n'avais pas pris le temps de lire les quelques instructions au dos de la boîte. La tartelette est désormais chaude entre mes doigts, un peu plus collante et moelleuse sous la dent. Le gâteau fond sur la langue mais reste toujours aussi sec.

Bien que meilleur.

Près de moi, Delko reste bras croisés contre le plan de travail, attentif à mes expressions, attendant patiemment le verdict.     J'approuve en hochant la tête et le remercie silencieusement de cette découverte. Je l'entend ricaner discrètement lorsqu'il dépose un baiser à la racine de mes cheveux encore humides.