Arcalya - tome 1

Chapitre 22

Olympe se réveilla en sursaut, emmitouflée dans sa couverture... au château. Les larmes humidifièrent immédiatement ses yeux et elle ne put retenir un cri. Non. Non. Pas le château ! Ses blessures avaient totalement disparu et elle ne ressentait plus la douleur. Peut-être était-elle réellement morte et se trouvait-elle en enfer, à cause des deux vies qu'elle avait ôtées. Le cœur battant, Olympe se redressa et observa sa chambre à la lumière bien trop vive. Pas de doutes, elle était bien au château. Soudain, Lucius pénétra dans sa chambre. Il l'attrapa par l'épaule, la forçant à se lever et la conduisit dans le couloir sans un mot.

- Tu aurais dû mourir dans ce désert. J'ai toutefois un cadeau de retour au château pour toi.

Olympe ne comprenait rien du tout, tout était flou. Depuis quand le prince avait accès à sa chambre et depuis quand la tutoyait-il ? Elle le suivit néanmoins, descendants les longs escaliers qui menaient aux sous-sols.

Lorsque le prince s'arrêta devant la porte des cachots, Olympe se figea. Non, c'était impossible. Lucius la conduisit vers la cellule la plus éloignée de la porte et Olympe fut prise d'effroi en voyant qui était emprisonné ici. La totalité des Fylis se leva en voyant approcher Olympe.

- Tout est ta faute, espèce de démon, hurlaient-ils. On te déteste !

Olympe sentit une larme couler sur sa joue. Une autre. Elles étaient bien trop fréquentes à son gout. Soudain, la princesse, toujours en chemise de nuit, fut bousculé par un homme encagoulé.

- Voici ta surprise, murmura Lucius à l'oreille de sa fiancée en lui embrassant la joue.

Olympe s'approcha des barreaux et tomba à genoux quand l'homme décapita Daphnée sans la moindre hésitation. Les yeux remplis de terreur, Olympe hurla de toutes ses forces, implorant le bourreau de laisser les Fylis. Mais celui-ci n'arrêta pas, arrapant à tour de rôle chaque membre du clan. Ellie. Tana. Alphonse. Gabrielle. Marceau. Saphir. Natas. Victor. Et enfin Charles qui cracha au pieds d'Olympe avant de mourir. A chaque tête qui tombait, Olympe avait l'impression que son cœur se brisait. A chaque tête qui tombait ses poumons se compressaient un peu plus, rendant sa respiration difficile. A chaque tête qui tombait, Olympe sentait son ventre se recroqueviller sur lui-même. A chaque tête qui tombait, Olympe s'enfonçait dans l'horreur, éteignant la flamme de vie qui l'habitait.

Olympe s'accrochait désespérément aux barreaux, le visage tacheté de sang de ses ravisseurs. Ses ravisseurs. Elle n'aurait pas dû être attristé de leur perte, pourtant, c'était plus fort qu'elle. Elle hurla, frappant le bourreau quand il sortit plein de sang de la cellule, laissant derrière lui une boucherie de Fylis.

***

Olympe se réveilla en hurlant, de grosses larmes sur le visage. Elle avait les yeux exorbités, le cœur battant et tremblait de tout son corps. Daphnée accourut et la princesse ne put s'empêcher de la prendre dans ses bras, la serrant fort, comme pour s'assurer qu'elle était bien là.

- Tu n'es pas morte ? demanda-t-elle dans une telle panique que Daphnée du prendre sa tête dans ses mains pour parvenir à garder son regard fixe. Il t'avait tué, je l'ai vu.

- Calme-toi Olympe, murmura celle-ci, ce n'était qu'un cauchemar. Je suis cependant ravie que tu aies retrouvé ta voix. Les brefs réveils que tu nous as offert cette semaine ne nous donnait pas la chance de t'entendre parler.

Olympe regarda autour d'elle. Elle était dans ce qui devait être l'infirmerie de l'hôtel. Elle soupira tant elle était soulagée. Ce n'était qu'un cauchemar. La princesse passa ses mains sur ses joues afin de sécher ses larmes et regarda Daphnée qui examinait ses bandages. A cet instant elle prit conscience de la douleur qui enveloppait sa gorge et son épaule. Elle s'enfonça dans le matelas de son lit et prit quelques minutes pour se remettre de ses émotions. Quand elle fut prête et certaine qu'elle se souvenait de tout jusqu'à son évanouissement sur le dragon, elle demanda à Daphnée :