Ce soir-là, après avoir attendu que Jeongin décide qu'il était temps d'aller se coucher, puis qu'il finisse enfin par réellement s'endormir, soit bien trop long pour moi, j'avais discrètement sorti mon téléphone afin d'envoyer un message à son chef grand frère qui était en train de me faire perdre la tête.
« Tu dors ? » J'avais commencé simple et neutre.
Quoi que, un « tu dors » à deux heures trente du matin ne signifiait jamais quelque chose d'innocent. L'étais-je ?
Je ne cessais de repasser en boucle nos baisers dans sa chambre quelques heures plus tôt, c'était comme un vieux disque rayé mais j'adorais qu'il ne s'arrête pas.
« Non. Vous avez fait beaucoup de bruit. »
Un petit sourire s'était glissé sur mes lèvres tandis que j'avais répondu tout aussi vite.
« Désolé. Jeongin n'est pas très discret quand il s'agit de jeux vidéos. »
« Comme toi. »
Mes sourcils s'étaient froncés quand soudain, la scène du dîner m'était revenue en tête. Quelle honte.
« C'était sorti tout seul, je n'aime pas mentir. »
« Compliqué pour un avocat. »
Pas faux. Mais ça n'avait rien à voir, je n'aimais pas mentir à ceux que j'aime, or sa famille m'est tout aussi importante que la mienne, j'y faisais pratiquement parti.
« Maintenant que Jeongin dort, pourquoi tu ne dors pas ? »
« Je pense. »
« À quoi ? »
« À toi. »
Mon cœur avait loupé un battement, mes dents avaient mordillé ma lèvre tandis que je ne savais plus quoi répondre à cela. J'en étais troublé à ce point.
« Tu y repenses ? »
C'était tout ce que je pouvais répondre pour l'instant.
Aussi car je voulais connaître la réponse.
Était-ce un simple baiser pour lui ? Peut-être, rien ne me prouvait que ce moment d'égarement lui avait autant retourné la tête qu'à moi.
« Je ne peux pas m'arrêter. »
Cette réponse m'avait plu.
Plus que de raison.
« Est-ce que je peux venir pour qu'on discute un peu ? »
« De quoi veux-tu discuter ? »
« De tout ça. Ça nous ait tombé dessus d'un coup, c'est un peu perturbant. »
« Un peu ? Très, oui. »
Il avait raison.
« Je t'attends. » Avait-il conclu.
Avec un sourire satisfait sur les lèvres, je m'étais discrètement extirpé des draps pour sortir de la chambre à la pointe des pieds. Dieu merci la chambre de Chan était juste en face, je n'avais pas eu à traverser toute la demeure familiale ainsi.
J'avais ouvert la porte sans prendre le temps de toquer afin d'éviter tout bruit, j'y avais trouvé un Chan vêtu d'un sweat noir, casque de musique posé autour de son cou, son ordinateur à côté.
Après avoir bien verrouillé la porte derrière moi pour avoir l'esprit tranquille durant notre conversation, j'étais allé m'assoir sur la chaise face à lui, celle-là même où j'étais tout à l'heure.
- Tu ne veux pas venir à côté de moi ? M'avait demandé Chan sans oser me regarder dans les yeux.
J'avais pesé le pour et le contre durant une seconde, que des pour et aucun contre, je m'étais vite retrouvé assis près de lui.
- De quoi veux-tu parler ? Reprit-il en retirant son casque ainsi que son ordinateur pour les poser au pied de son lit.
- De ce qu'il s'est passé tout à l'heure...
Mes joues étaient en train de s'enflammer, je le sentais, c'était terriblement gênant mais impossible à contrôler. Un peu comme nous tout à l'heure.
Chan avait doucement acquiescé avant de déglutir bruyamment.
- Je suis désolé, commença-t-il. Je n'aurais pas dû te forcer à m'embrasser, c'était déplacé.
- Tu ne m'as pas forcé, je lui avait fait remarquer en arquant un sourcil.
- La deuxième fois peut-être mais la première... Je ne t'ai pas demandé, ça ne se fait pas. Désolé.
J'avais cligné des yeux tandis que je l'observais tenter de se recoiffer à peu près convenablement. Bordel... J'en étais fou.
À cet instant, je ne rêvais plus que d'une chose, recommencer. Encore et encore, jusqu'à ne plus pouvoir respirer.
- Si tu savais combien j'en avais rêvé... J'avais murmuré en plantant mon regard dans le sien.
Je l'avais vu perdre légèrement ses moyens pendant quelques secondes puis il avait raclé sa gorge pour tenter de se reprendre en main.
- Tu ne m'as pas forcé, j'avais reprit sans détacher mes yeux des siens. Et ne t'excuse pas. Pas pour ça.
Un silence s'en était suivi où muet mais pas aveugle, ses yeux étaient passés des miens à mes lèvres de nombreuses fois.
- J'aurais aimé passer plus de temps avec toi, j'avouais d'une voix basse. Maintenant que tu recommences à me parler un peu, je pouffais.
Je l'avais vu sourire aussi.
Je pourrais écrire un roman sur la beauté de Chan. Il était sublime.
- J'ignorais que tu aimais les hommes, j'avais dit en espérant qu'il comble un peu le vide.
- Je ne pense pas aimer les hommes, m'avait-il répondu. En réalité, à part toi, je n'ai jamais vraiment désiré un autre homme.
- Tu me désires ? Je l'avais coupé.
Il était resté bouche bée quelques secondes puis d'un geste timide, il avait secoué sa tête de haut en bas.
Je mourrais d'envie de l'embrasser.
Petit à petit, son visage s'était approché du mien, son regard fixait mes lèvres avec autant d'envie que moi pour les siennes.
J'en avais envie, même besoin, c'était urgent.
J'avais besoin de le sentir près de moi encore, de retrouver cette sensation d'extase, de bonheur intersidéral comme jamais je n'avais eu.
- Prouve-le moi alors, j'avais terminé en murmurant.
- Je peux ? avait-il demandé sur le même ton de voix.
À peine avais-je approuvé d'un mouvement de tête que ses mains s'étaient posées sur ma nuque, ses lèvres s'étaient violemment abattues contre les miennes, sa langue retrouvait déjà la mienne dans un ballet au rythme effréné dont j'avais du mal à suivre la cadence.
Putain, c'était incroyable.
Il nous avait fallu quelques secondes pour que je me retrouve sur lui, collant nos corps bouillant de désir, à tenter de garder le peu de raison qu'il me restait dans le crâne.
Ce baiser dura bien plus longtemps que les précédents. C'était un baiser rempli d'envie, de désir, presque de désespoir. J'en voulais encore.
À contre-cœur, Chan avait fini par se décoller pour reprendre son souffle. Un petit sourire sur ses lèvres que je venais de torturer m'avait ramené à la réalité. Il était trois heures du matin, j'étais dans la chambre du grand frère de mon meilleur ami, à qui je venais de rouler une pelle et de me frotter.
J'avais essayé de me recoiffer à peu près normal avant de lui rendre son sourire.
- Il se fait tard... J'avais chuchoté.
- Tu as raison, reprit Chan sans pour autant faire le moindre mouvement.
J'avais eu du mal à me défaire de sa prise tant j'en étais dingue.
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SECRET SECRET. hyunchan
FanfictionJ'avais toujours trouvé Chan passionnant. Sa capacité à se murer dans un silence qui en disait plus que les mots me fascinait. Je voulais connaître tous ses secrets. 💮 pas de plagiat autorisé. début; 11 mai 2023 fin;