Chapitre unique

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(avant de commencer, je vous invite à écouter la musique ci-dessus, Lips on you de Maroon 5, qui est la musique sur laquelle j'ai imaginé Jimin danser et qui est (par conséquent) la chanson qui a tourné en boucle pendant l'écriture de ce One Shot. Bonne écoute et bonne lecture)

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Je m'installe au milieu de la scène, lève les bras et attache le ruban autour de ma tête, me privant alors de la vue. Les premières notes commencent à résonner dans l'amphithéâtre et je me laisse porter par elles. Je sais absolument ce que je dois faire, où poser mon pied, à quel moment me laisser tomber sur le sol, quand sauter.

Lorsque je me relève, je sais parfaitement où je suis. Tout est millimétré. Au moindre faux pas, je peux tomber de scène. Mais cela n'arrivera pas. Je répète depuis des jours.

Des semaines même.

Depuis bien trop longtemps pour avoir encore le droit à une erreur.

Mais vient la partie qui me donne le plus de mal. Un saut papillon pendant lequel je dois faire un demi-tour parfait si je ne veux pas me retrouver totalement hors de mon axe. Le moindre quart de tour supplémentaire me fait perdre toute orientation et j'ai une chance sur trois pour ne plus être dans la bonne direction. Une chance sur trois alors pour tomber de scène.

Je saute.

Je touche le sol, avance de deux pas avant de sentir le bord de la scène sous mon pied. Mes yeux s'écarquillent sous le ruban et je les ferme par réflexe, en attendant que l'impact arrive.

Mais il ne vient pas.

Parce qu'une paire de bras entoure ma taille et m'attire contre un torse. Je suis tétanisé par ce qu'il vient de se passer et ne réagit pas plus que ça quand je me sens tiré en arrière. Et la musique continue alors que je me laisse entrainer.

Les bras glissent le long de ma taille et je me retourne pour faire face à mon sauveur. Mes mains viennent toucher le tissu qui m'aveugle toujours mais je suis stoppé dans mon mouvement. Ses doigts viennent s'entremêler aux miens et je suis porté dans une danse que je connais. La mienne. Les balancements, les tours, les pas sont les mêmes que ceux que je pratique tous les jours depuis des semaines. Mais malgré tout, c'est comme si, désormais, c'était lui qui me guidait.

Ses mouvements semblent identiques aux miens. Je sens ses bras me suivre, j'entends ses pas résonner en même temps que les miens.

Alors je me laisse porter.

Et surtout, je n'ai pas peur.

Je ne sais pas qui est avec moi mais j'ai l'intime intuition que si je devais me rapprocher du bord, il serait à nouveau là pour m'empêcher de tomber. Et cette simple constatation m'aide à me sentir libre. Beaucoup plus libre. Quand je tourne, quand je saute, je sais qu'il est juste à côté de moi. Parfois, je sens même ses mains venir réajuster ma position lorsque je ne suis plus dans le bon sens.

Puis la musique s'arrête.

J'enlève le ruban autour de ma tête. La lumière des projecteurs m'éblouit et j'essaye difficilement de reprendre ma respiration avant de me retourner. Je veux savoir qui m'a sauvé, qui a dansé avec moi, qui vient de me faire vivre un des moments les plus troublants de mon existence.

Mais mes yeux ne rencontrent que le vide de la scène.

Je me laisse glisser jusqu'au sol. Je suis seul et peu à peu ce que je viens de vivre ressemble à un rêve. J'observe le plafond et tenter de revenir à la réalité. Je suis perdu. Quelqu'un était là, il y a quelques minutes. J'en suis sûr. Comment j'aurais pu imaginer sa présence ? Ses mains sur ma taille, ses pas qui suivaient les miens. C'était réel.

Lips on You | OS BTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant