'Prunelle ? Que fais-tu?' Disait Paul en entrant dans l'appartement, retirant même de mes mains la bouteille que je tenais.
Il la vida dans le levier et ensuite revint vers moi alors que je n'avais toujours pas bougé, afin de fermer la porte. La douleur le giflant le cœur, sûrement lamenté de me voir dans cet état, il me prit par la main pour me conduire dans le salon.
'Pourquoi ? Pourquoi ne prends-tu pas soin de cette belle jeune femme que le Seigneur a fait de toi ?' Nous menant à nous assoir.
'Parce que je ne mérite rien... ni Son amour... ni Sa présence.'
'Moi non plus... et c'est pour cela que je L'aime encore plus chaque jour. Car cet amour est sincère et plus grand que tout. Cet amour me rempli de joie et de paix. M'aide a m'aimer comme je t'aime. Cet amour m'aide à voir les choses au travers de Ses yeux et non de la chair.'
Sous mon mutisme, puisque surprise des aveux que je venais d'entendre, il continua, 'Prunelle... tu sais... ' souriant, 'je me souviens que lorsque j'ai rencontré César que tu as vu à l'hôpital, j'étais époustouflé par à quel point sa mère lui répétait jour et nuit qu'elle l'aime. D'ailleurs, elle le fait toujours. Ainsi, étant donné que... je n'ai pas vraiment connu et profité d'une telle relation dans ma vie, je lui ai demandé un jour pourquoi est-ce qu'elle aimait son fils.'
'Hum... '
'Cela pourrait te paraître stupide mais... je me demandais juste pourquoi elle l'aimait alors que d'autres parents comme les miens n'avaient pas pu me chérir assez pour être là... pour mon frère et moi.'
'Que t'avait-elle répondu alors ?'
'Elle m'a dit que... il n'y a aucune raison derrière son amour. Qu'elle ne saurait l'expliquer elle-même. Elle a même ajouté que même si aux yeux du monde, il y a meilleur et plus beau, pour elle, il représente le plus cher des trésors. Elle toucha son ventre avec tant de douceur lorsqu'elle précisa, le regard braqué vers le vide, qu'elle l'a aimé d'ailleurs avant qu'il ne sorte de son ventre et qu'elle n'entende le son de sa voix.' Puis, Paul ajouta, 'Elle ne l'aime pas parce qu'il mérite son amour. Mais, plutôt, car c'est comme ça. Il est une partie d'elle. Il a été connecté à son cœur, a mangé tout ce qu'elle mangeait. Aussi, ils ont partagé une connexion que personne ne peut comprendre.' Ensuite, il continua, 'et même si cela n'a pas répondu à la question de savoir pourquoi m'avait abandonné mes parents, sais-tu ce que j'ai remarqué ? Et, ce qui m'a donné la force de ne pas envier mon ami ?'
'Quoi ?'
'Qu'au moins quelqu'un de qui un médecin ne peut pas nous séparer par un coup de ciseaux vit en nous. Nos parents sont la représentation limitée de ce qu'est notre connexion illimitée à Dieu. Un enfant dans le ventre de sa mère se nourrit à partir d'elle. Et, que disent les Saintes Écritures ? Que nous nous nourrissons de la parole du Seigneur, et d'où vient la parole, si ce n'est de la bouche du Tout Puissant ? Un fœtus reçoit l'oxygène par le placenta lorsque Dieu est Celui qui a soufflé en nous le souffle de vie. Si celui qui donne naissance aime grandement son enfant, pourquoi est-ce que Celui qui crée la vie ne nous aimerait pas ?'
'Tu sais... ' souriais-je enfin. 'Sans te connaître véritablement... je t'ai toujours admiré. J'ai toujours vu en toi une force qui me marquait à chacune de nos rencontres. Que ce soit à l'orphelinat ou même des années après au lycée.'
'Et moi, je t'ai toujours trouvé exceptionnelle, Prunelle.'
'Par contre... où est ton frère ?' Demandais-je alors qu'il baissa le regard.
'Il a été adopté des années auparavant et la famille qui l'a accueilli, l'avait directement emmené à l'étranger.'
'Quoi ? On vous a séparé ? N'as-tu pas essayé de savoir où il était ?'
'Tu connais notre pays... c'est compliqué... '
'Je vois.'
'J'aimerais aussi te demander... '
'Vas y !'
'Voudrais-tu que l'on prie ensemble ?'
'Euh... tu sais... je ne sais plus trop comment prier... je... '
'Ce n'est rien... laisses moi juste dire quelques mots à Dieu en te tenant la main. Que tu ressentes combien Lui et moi nous t'aimons.'
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Ma Foi À Rude Épreuve.
SpiritualJ'ai grandi dans une famille brisée et j'avais l'impression que mes parents se mettaient un voile sur le visage pour ne pas voir la vérité en face. Plusieurs fois, j'ai cherché Dieu et de nombreuses fois, j'ai abandonné. Et à mon grand étonnement...