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Le vrai tombeau des morts, c'est le cœur des vivants.

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__ « Esmeralda. Accélère bordel ! » Râlais-je sur la banquette arrière.

__ « Je viens d'avoir mon permis ! » Râla-t-elle en retour.

Esmeralda avait insisté pour prendre le volant, disait-elle qu'elle devait prendre l'habitude de conduire et rien de mieux qu'une compagnie de pilotes pour le faire. Ainsi, nous étions dans sa Lamborghini Urus qu'elle venait d'avoir de la part de ses parents.

Sympa comme première voiture.

Mais qu'est-ce que c'était agaçant d'être dans une voiture si puissante et de rouler si lentement. Moi qui avais pour habitude de risquer ma vie dès que je grimpais derrière un volant, être si sûre d'arriver en vie en était presque frustrant.

Glauque comme pensée ça...

__ « Mais roule bordel ! » Raillais-je en tapant son siège.

__ « Ava ne la stresse pas ! » Cria Evan à l'avant, visiblement assez tendu.

C'est finalement après quelques longues minutes encore de torture intense pour nous tous que nous arrivons à la même boîte de nuit où nous sommes allés la dernière fois. Mais cette fois-ci, on aura beau me demander d'effectuer n'importe quelle mission, je ne m'y rendrai pas.

Je suis bien décidée à montrer à ma famille ce que c'est que d'être une véritable enfant capricieuse.

Le voiturier prit les clés que lui tendit la rousse, assez angoissée à la simple idée de confier son bolide à une autre personne.

__ « Ne t'en fais pas, il conduira toujours mieux que toi. » Lui glissais-je à l'oreille, un sourire en coin se dessinait en la voyant s'arrêter sur place, outrée.

Je l'entendis se précipiter vers moi, faisant claquer ses talons au sol alors qu'elle rouspétait toutes sortes d'insultes à mon égard. Et le plus drôle dans cette histoire, c'est qu'elle finit par se rendre compte que je disais vrai. Elle se tut alors, se renfrognant juste en croisant les bras sur sa poitrine.

Nous passions la file d'attente qui semblait longue et interminable, ne manquant pas de se prendre des dizaines de regards noirs, jaloux et envieux, puis arrivions finalement devant le vigile habituel.

__ « Avalone, quel plaisir de te voir ! » Me dit-il, grand sourire.

__ « Plaisir partagé Roy, tu nous laisses entrer ? »

__ « À vos ordres Mademoiselle Pearse. » Ria l'homme en costard en nous ouvrant la porte vitrée de la bâtisse de nuit.

Je ne lui glissais aucun billet dans la poche de sa veste, au contraire de mon habitude et il le remarqua aussitôt puisqu'il me retenait par le poignet.

__ « Tu n'aurais pas oublier les tarifs ? » Me demande ce dernier, levant un sourcil suspicieux.

Il savait que je n'oubliais jamais ce genre de choses, et ce, depuis des années où je viens ici.

__ « Non, pas ce soir Roy. Tu peux avertir la Terre entière que je suis là, fait toi plaisir. » Lui répondis-je alors que je voyais mes acolytes attendre à l'intérieur en donnant leurs affaires à l'employé responsable des vestiaires.

__ « Alors je ne me gênerai pas ! » Ricana le videur, comprenant parfaitement où je voulais en venir.

__ « J'espère bien ! » Lui souriais-je avant de pénétrer dans la boîte de nuit.

Ce que les morts laissent aux vivantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant