« Where were you when everything was fallin'apart ?
All my days were spent by the telephone
That never rangand and all I needed was a call
That never came to the corner of Firstand AmistadLost and insecure
You found me, you found me
Lyin' on thefloor
Surrounded, surrounded
Why'd you have to wait ?
Where were you ? Where were you?
Just a little late
You found me, you found me »
– You foud me, The Fray(Où étais tu ? // Quand tout s'effondrait // Tous mes jours passé à côté du téléphone // Il n'a jamais sonné alors que tout ce dont j'avais besoin était un appel // Il n'est jamais venu // au coin de la première et d'Amistad
Perdu et fragile, tu m'as trouvé, tu m'as trouvé // Étendu sur le sol, // Cerner, encerclé // Pourquoi as-tu attendu ? // Où étais tu ? Où étais tu ? Juste un peu trop tard // Tu m'as trouvé, tu m'as trouvé
Traduction de la coccinelle que j'ai modifié)Raphaël regarda le message qu'il avait reçut pour la millionième fois, hésitant sur s'il devait au non accepter la proposition qui s'y trouvait. Il poussa un soupire à fendre l'âme et s'affala un peu plus sur sa chaise. Sa sœur ne lui donnait que rarement des nouvelles et il ne la voyait que très peu alors, évidemment, il avait envie d'accepter sa proposition. Car s'il détestait son frère, il adorait sa sœur, et ne pas pouvoir la contacter plus souvent lui pesait ; le silence radio que lui imposait Émeline entre deux rencontres avait le don de le rendre dingue. L'adolescent ne pouvait rien y faire néanmoins, quand elle avait décidé de couper les ponts avec eux, son aînée n'avait pas fait les choses à moitié : sa mère et son frère ne l'avaient jamais revu, lui seul avait ce privilège, mais c'était quand elle le voulait et toujours à son initiative. D'ailleurs, il ne possédait pas son numéro de téléphone, Émeline utilisait toujours un pré-payer pour lui envoyer des messages – on faisait plus que frôler la parano. Bref : il n'avait absolument aucuns moyens de contacter sa sœur par lui-même. Et c'était bien dommage.
Et donc, habituellement, lorsque Émeline lui proposait qu'ils se voient, il sautait sur l'occasion et s'empressait d'accepter. Mais, cette fois, c'était différent. Bien-sûr, il aimait toujours autant Émeline et l'envie de la revoir était bien présente, néanmoins... Actuellement, deux choses l'empêchaient de sauter de joie. D'abord, Neil continuait de le pister et il ne voulait pas prendre le risque de mener sa sœur chérie tout droit dans la gueule de leur frère. Secundo, et bien qu'il en ignorait la raison, Raphaël n'attendait pas de la revoir avec autant d'impatience qu'il en avait l'habitude. En fait, s'il devait être tout à fait honnête, il n'était pas certain d'avoir envie de passer du temps avec sa sœur, malgré tout ce qu'il avait put penser précédemment. Combien de temps s'était-il écoulé depuis la dernière fois où ils s'étaient vus ? Une éternité... Il avait énormément changé depuis et il se demandait si sa sœur pouvait accepter ces changements et, surtout, si elle pouvait accepter qu'il soit gay.
Il grogna. Pourquoi la vie devait-elle être aussi compliquée ?-Qu'est-ce tu fou, Raph ?
-Ça se voit pas putain ? je réfléchis.
-Ah parce que tu sais faire ça ? s'étonna faussement Océane.
-Ta blague est nulle à chier, tu l'as déjà faîte et chuis pas d'humeur alors ferme-la.Son amie prit une mine offensée mais Raphaël le releva à peine : actuellement, Émeline était une préoccupation bien plus importante que celle de ne pas froisser sa meilleure-amie. L'adolescent saisit son crayon et s'apprêtait à l'abattre sur sa feuille à carreaux mais il suspendit son geste au dernier moment pour se pencher et fouiller dans son sac à la place, en ressortant un petit cahier qu'il ouvrit sur son cours. Maintenant, il pouvait réfléchir.
Tandis qu'il crayonnait il ne savait pas encore quoi, il poursuivit son débat intérieur dont le résultat se devait de déboucher sur la réponse à la question qui l'obsédait depuis maintenant deux jours : est-ce qu'il devait voir sa sœur ou non ? L'adolescent ne doutait pas de pouvoir réussir à écarter Neil le temps d'une après-midi. En revanche, il ne pouvait pas garantir la réaction d'Émeline face à l'annonce de son homosexualité. Ils n'avaient jamais vraiment parlé de ça alors Raphaël ne pouvait pas prédire avec certitude ce qu'elle en pensait ; la seule chose dont il était sûr pour l'avoir déjà entendu répliquer sèchement à un commentaire un peu trop homophobe ou rouler des yeux en en entendant un autre, c'est qu'elle n'était pas aussi tarée que son frère à ce sujet. En revanche, il ne se souvenait pas d'avoir jamais entendu Émeline dire que c'était une chose normale, que ça ne la gênait pas ou quoi que ce soit qui aurait pu le rassurer quant à sa position sur le sujet. En gros, Raphaël savait qu'elle n'en était pas au point de vouloir tabasser ou brûler les pédés mais il ignorait si elle était de ceux qui ne les toléraient que de loin. Bien-sûr, il pourrait simplement ne pas évoquer le sujet mais il se voyait mal raconter les derniers mois de sa vie sans évoquer Alex ; l'étudiant était devenu le centre de son existence, après tout.
Raphaël soupira et cessa de crayonner pendant quelques secondes, jetant un œil critique à son dessin. Hum. Il récupéra son critérium et utilisa sa gomme pour effacer un trait qui ne lui plaisait pas, puis il reprit son crayon et poursuivit son dessin.
Il fallait qu'il arrête de se prendre la tête pour ça, il ne pourrait jamais deviner ce que sa sœur pensait de son orientation sexuel, il devait prendre une décision malgré cette incertitude.
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Le temps qu'il faut
JugendliteraturÀ seulement quinze ans, Raphaël est un fêtard accomplit qui partage sa vie entre flirts et soirées, enfumant son avenir dont il ne se préoccupe pas assez dans la clope. Avec quatre ans de plus, Alexander est un étudiant tout aussi fêtard et extraver...