S.P.Y : one shot

Chapitre I : Midnight's moonlight

R.R

il était tard, mais le cabaret n'était pas près de fermer. L'endroit, éclairé aux chandelles et orné de rouge ainsi que d'or, bénéficiait d'une ambiance des plus luxueuse et intime que Rose adorait. Elle admirait les danseuses sur scène, fascinée par leur aisance à se montrer devant un si grand publique. La jeune femme appréciait grandement ses vacances et se lamentait de devoir quitter l'Angleterre le lendemain. étant une des agentes les plus qualifiées de SIS, rare se faisaient les pauses. Mais ça importait peu, Rose adorait son travail, elle ne vivait que pour ça. pas de maris, pas d'enfant, pas de famille si ce n'est son père qu'elle voyait deux fois par ans pour les fêtes. Elle avait eut des conquêtes auparavant, mais n'avait jamais souhaité quelque chose de sérieux, ça ne l'intéressait pas. 

— C'est très impressionnant, n'est-ce pas ? S'exclama un homme derrière elle.

Elle se retourna pour faire face à un jeune homme dans la vingtaine, brun de cheveux, aux traits assez fin, portant un costume onéreux.

— Oui en effet. Répondit Rose poliment.

On l'avait abordé toute la soirée. Rose était d'une grande beauté, ses longs cheveux bruns et ses yeux verts perçants ne laissaient personne indifférent. Elle n'avait pas particulièrement envie d'être remarquée ce soir-là, mais sa robe rouge lui allait trop bien pour qu'elle y renonce. 

*

Une heure avait passé, le spectacle continuait de plus belle et les clients de cette enseigne bien connue des Anglais étaient joviaux, ayant un peu abusé de la boisson. Rose, elle, ne buvait pas, jamais, elle ne fumait pas non plus. Mais comprenait les gens qui le faisaient.

La porte du cabaret s'ouvrit, puis se referma et tout le monde se tut. L'on aurait presque dit un orchestre qui avait perdu son chef. Rose, faisant dos à la porte, se retourna, pour voir qui avait bien pu faire taire une centaine de personnes simplement en pénétrant une pièce.

Trois hommes, vêtus de costumes dispendieux et portant tous trois un gavroche. Ils ne paraissaient pas différents des autres hommes présents ce soir-là. Rose prit le temps de les analyser séparément. D'abord son regard se posa sur celui qui semblait le plus âgé, il portait une moustache fournie et avait un visage ridé par les excès. Ensuite, elle s'attarda sur le plus jeune, qui tenait un cure-dent entre ses dents et scrutait la salle attentivement. Finalement, elle posa les yeux sur le cadet. Son regard d'un bleu clair et persan lui glaça le sang. Elle se permit de l'observer davantage, le considérant des plus agréable à regarder. Il avait une aura presque surnaturelle. 

T.S

à la seconde où ils étaient entrés dans l'établissement, tout le monde avait arrêté sa discussion. Il ne s'en souciait guère tant il en avait l'habitude. Ses frères ainsi que lui-même s'assirent et le vacarme se remit peu à peu à reprendre.

Il analysait la salle, passant chaque personne présente dans la pièce au peigne fin, reconnaissant quelques visages. Quand il croisa son regard.

Ses prunelles émeraude comme jamais, il n'en avait vu auparavant qui, elles aussi, le passait au crible, impunément. Comme si elle ne savait pas qui il était. Sa robe rouge la faisait sortir du lot.
Et inopinément, elle fit l'inimaginable, ce que personne n'avait osé faire, jamais.

Elle lui sourit.
Simplement, un sourire pur, sincère, presque attendrissant.
Déboussolé et pour la première fois depuis des années, il brisa ce contact visuel que tous deux maintenaient depuis maintenant une dizaine de secondes. 

- est-ce que je peux savoir ce que tu regardes comme ça Tommy ? demanda son frère, John.

- non. Répondit Thomas en allumant une cigarette.