Ma Foi À Rude Épreuve.

Vouloir Du Miracle Sans Désirer Celui Qui En Est L'auteur ?

'Pourquoi ?'

Baissant les yeux, elle répondit, 'monsieur ne désire pas qu'il ait des visiteurs en ce moment.'

'Mais c'est mon frère... que racontes-tu donc... '

Et alors qu'elle s'en allait ouvrir la porte sous la pression que je lui mettais, une voix grave s'exclama, 'assez !' C'était père, 'ma maison, mes lois.' Et continuait, 'descend manger immédiatement.'

'Mais... '

'Immédiatement.'

Ainsi, je marchais vers le bas, me demandant ce qui n'allait point sous ce toit. Depuis que la richesse avait frappé à la porte de chez nous, ou plutôt, depuis que papa était allé chercher la fortune de force, les choses étaient passées de mal en pis.

J'arrivais donc à la salle à manger où ma mère m'y attendait déjà. 'Chérie... ' débutait cette dernière. 'Pourquoi est-ce que tu ne nous as pas prévenues.'

'J'ai essayé de vous contacter.' Expliquais-je en observant maman me servir. 'Mais personne ne prenait mes appels. Je me suis fait grands soucis.'

'Je comprends. Mange maintenant. Moi... je vais me coucher.'

'À dix-huit heures ?'

'Oh... que je rêverais que ma vie soit une nuit longue... afin que je dorme... Même si je n'ai plus le droit de rêver. Que je dorme et que mes yeux ne voient pas certaines choses.'

'Quelles choses ?' Voulus-je savoir, alors qu'elle déserta la pièce.

Ensuite, pendant que je mangeais, je réfléchissais, m'avouant qu'il m'était impossible de rester ici. Seule la tristesse et la solitude continuaient de dominer sur notre vie de famille. Or là-bas, d'où je revenais, quelqu'un me donnait espoir.

Tandis que j'avais mangé en prenant mon temps, une heure plus tard, je quittai enfin la table, trouvant le courage d'aller frapper à la porte de mes parents.

J'y trouvais mère allongée, ivre morte. Puis son époux assis sur un fauteuil de chambre m'indiquant d'entrer.

Je m'exprimai ainsi, 'papa... vu que maman va bien... je pense que je vais rentrer.'

'Rentrer ? Où ? Tu n'iras nulle part ! Ça t'apprendra à prendre des décisions avec un argent qui n'est pas le tien et puis... tes frères et ta sœur sont tous ici. Un est même déjà dans une tombe. Il n'aura donc jamais la chance de voyager.'

'Papa ?'

'Quoi ? C'est la vérité... Arrête de vivre dans ton monde de princesse. En outre, tu es maintenant presque le seul enfant qui me reste de normal, attends autant que tu prennes la relève.'

'Quoi ? Que veux-tu dire ?'

'Sors... vas dormir... '

'À cette heure-ci ?'

'Va suivre la télé ou lire des documents, je ne sais pas, mais laisse-moi profiter du silence.'

Et je sortis de la pièce, ne croyant pas à ce qui venait de se passer.

Utilisant encore mon numéro de l'étranger, je pus voir en retournant dans ma chambre des appels en absences sur WhatsApp de Paul.

Cependant, je ne le rappelai pas. Je partais plutôt me doucher, me sentant inconfortable et lourde après ce long voyage. Hélas, dans la salle de bain, il y avait une présence plutôt malsaine. Ainsi, je n'y mis pas du temps.

Vers 21 heures, je me trouvais sur le lit à pleurer et à ressasser la vie misérable que j'eus vécue. La roue avait recommencé à faire son tour.

Que pouvais-je faire ? Tant de fois l'Éternel m'avait prévenue. En rêve comme par Sa parole ou même par Ses évangélistes, de chercher discernement et sagesse. Hélas, je m'étais jetée dans la gueule du loup, pensant venir en aide à ma famille.

Je me disais quoi ? Que sans arme, j'allais pouvoir venir vaincre l'ennemi ?

Qu'est-ce que je pensais ? Que le Seigneur était mon serviteur et pas que j'étais moi Sa servante ? Car oui, tel un enfant buté, je n'écoutais pas Ses conseils, mais je faisais comme bon me semble, attendant tout le temps qu'Il vienne me sauver lorsque je payais les conséquences de mes actes.

Bien évidement que Le Seigneur est Notre Sauveur. Mais n'est-ce pas égoïste de vouloir le pouvoir d'un sauveur sans accepter les règles de la rédemption ?

J'avais honte. Je m'en voulais. Des jours et des nuits avaient passé. Pourtant, une noirceur rendait la maison brûlante.

J'étais désespérée. Néanmoins, pour une fois dans ma vie, malgré la honte, je pensais au Roi David.

À ce moment où il eut péché contre le Seigneur en ôtant la vie à Urie et en prenant l'épouse de ce dernier.

Il reconnut son tort et demanda pardon. Certes, il reçut la punition de l'Éternel. Mais n'est-il pas écrit que l'on réprimande ceux que l'on aime ?

Car, c'est dans la correction qu'un être se responsabilise et devient humble.