Chapitre 16

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Après la bataille, ils se sont relayés auprès d'elle. Pendant que l'un veillait sur elle, les autres rangeaient le filet ou calmaient les cheveux ou encore rassemblaient leurs affaires. Le cocher de Neonach a profiter du retour du calme pour prendre la fuite sans demander son reste, abandonnant ses biens au fond du canyon.

Les rayons du soleil ont du mal à entrer dans le canyon. Roan arrive quand même à estimer l'heure qu'il doit être. Environ neuf heures. Il est temps pour eux de rentrer à la capitale. Il secoue légèrement la jeune fille appuyée contre son torse.

- Ellie... Il faut qu'on parte d'ici...

- Je sais, Roan. Je sais., murmure la jeune fille. Elle ne s'est pas transformée en ros lasrach. Pourquoi ?

- Je ne sais pas. Peut-être que l'état de son corps était trop dégradé pour récupérer ses pouvoirs. Mais je ne peux rien affirmer.

- Allons-y, accepte la jeune fille en se mettant debout.

Ses trois compagnons l'imitent. Roan monte un cheval, puis tend la main pour aider Ellie a monter derrière lui. Priam et Arian font de même. Ils prennent la route pour la capitale, en silence. Épuisée, la jeune Phénix se laisse bercer par le pas du cheval, elle appuie sa tête contre le dos de Roan et s'endort.


Il leur faut quatre jours pour retrouver la capitale. Ellie les guide jusqu'à l'orphelinat où elle a grandit, sans dire un mot. En fait, en quatre jours, elle n'a presque rien dit. Elle s'est enfermée dans sa tristesse, inexorablement. En bas des marches, elle se laisse glisser en bas du cheval jusqu'au sol. Il est tôt, à peine sept heures. Les portes s'ouvrent alors qu'ils posent tous pieds à terre. La jeune fille relève la tête et aperçoit Madame Lyr qui la dévisage avec surprise. À ses côtés, se tient une fillette d'environ huit ans, elle ouvre de grands yeux. La surprise passée, elle dévale les escaliers et se précipite vers celle qu'elle considérait comme une mère.

- Ellie !

Pour pouvoir la prendre dans ses bras, la jeune fille s'agenouille dans la poussière et ouvre les bras pour la réceptionner. Myra enserre son cou.

- Tu es revenue. Je croyais ne jamais te revoir. J'ai crus que tu étais trop fâchée pour revenir. Qu'est-ce que tu m'as manqué. Dis-moi, que tu ne vas pas repartir, demande la fillette en s'écartant légèrement pour voir le visage de la jeune fille.

- Pour l'instant, je vais rester, mais après je verrais ce que je fais. Toi aussi, tu m'as manqué ma petite chérie, dit-elle en déposant plusieurs petits baisers dans le cou de Myra.

C'est la première fois depuis quatre jours, qu'Ellie parle autant. Laissant Myra et Ellie a leurs retrouvailles, Madame Lyr ordonne aux enfants, hébétés par la scène qui se joue sous leurs yeux, de rentrer pour le repas. Ceux-ci se dispersent rapidement.

- Je suppose que si tu es là e n'est pas pour dire au revoir, entrons, mais tu feras vite, j'ai beaucoup à faire.

- Dame Soline ? Vous êtes Dame Soline n'est-ce pas ?

- Qui êtes-vous ?

- Je suis Roan, fils de Meilla.

Madame Lyr pâlit. Elle dévisage Roan avec beaucoup d'attention, cherchant des similarités entre sa mère et lui. Elle finit par se reprendre et les invite à entrer. Arian attache les deux chevaux à la rampe de l'escalier menant à la porte de l'orphelinat. Madame Lyr s'efface pour les laisser entrer. Ellie franchit le pas de la porte, la main de Myra serrée dans la sienne.

- Myra, laisse-nous. Va jouer avec tes camarades.

- Non, je reste avec Ellie.

Madame Lyr tente de protester, mais Ellie la coupe.

L'embrasementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant