Monde Cruel // Pierre Gasly - Tome 2

XLIX - la revelation

POV CHIARA

Mardi 17 juin

*Vous êtes bien sur la messagerie de Pierre Gasly, veuillez laisser un message après le bip sonore*

Je raccrochai et continuai d'appeler le numéro pour la énième fois, toujours la même chose.

J'étais rentrée à Paris le soir du Grand Prix de Silverstone. Georgia m'avait appelée en panique et j'avais pris le premier avion pour rentrer. Simon avait eu un grave accident à son travail et je ne voulais pas la laisser une seconde seule. J'étais arrivée chez elle et elle avait pleuré toute la nuit dans mes bras. Nous avions passé toute la journée de lundi à l'hôpital. Les médecins nous avaient dit qu'il n'était pas nécessaire qu'on reste là. Ils avaient placé Simon dans une coma pour ne pas qu'il souffre en attendant que son corps se repose. Il devait être opéré en fin de semaine. J'avais passé toute la journée avec ma meilleure amie, à essuyer ses larmes et à la rassurer que tout se passerait bien. Elle m'avait promis qu'elle pouvait rester seule cette nuit alors j'étais rentrée à mon appartement. J'avais essayé d'appeler Pierre, en vain. À vrai dire j'avais quitté Silverstone précipitamment en m'assurant avoir fait tout le travail nécessaire. J'avais quitté les lieux sans prévenir Pierre ou qui que ce soit. Et à chaque fois que j'essayais d'appeler je tombais sur le répondeur. J'avais l'impression d'être face à un mur. J'avais essayé d'appeler ses parents mais personne ne me répondait. J'avais une mauvaise impression que toute la famille Gasly m'ignorait pour je ne sais quelle raison.

Jeudi 26 juin

Je venais de quitter ma meilleure amie qui était restée à l'hôpital depuis le début de la semaine auprès de Simon. Il n'était toujours pas réveillé mais l'opération s'était bien passée. Et à 3 mois du mariage, j'avais vu toute la peur dans les yeux de Georgia à l'idée même qu'il puisse quitter ce monde. Alors quand les médecins l'avaient autorisée à venir le voir, elle n'avait pas décollé ses fesses de la chaise qui se trouvait près de son amoureux. J'étais passée de temps en temps, lui ramener à manger et comme à chaque fois, je remontais la couverture sur les épaules de ma meilleure amie. J'avais à mon tour réalisé que je souffrais de ma situation avec Pierre. Je ne voulais plus que ça continue et je voulais vivre ma plus belle vie à ses côtés sans que personne nous dise quoi faire. Il fallait qu'on soit honnête avec Toto. J'en avais besoin.

Je venais d'atterrir à Speilberg. Je déposai mes affaires dans ma chambre d'hôtel et partis directement au paddock. Je n'avais pas eu de nouvelles de Pierre depuis 10 jours. À vrai dire, depuis 1 semaine j'avais abandonné d'essayer de le joindre, lui ou sa famille. Je devais m'occuper de Georgia. Mes problèmes venaient après. En entendant le bip de l'entrée du paddock, une boule se forma au creux de mon ventre. Comment allait se passer les retrouvailles avec Pierre ? Pourquoi avait-il été complètement injoignable depuis Silverstone ? Etait-ce ma faute ?

Je déambulai parmi les motorhomes et arrivai chez Mercedes.

« Bonjour!
- Chiara!
- Bonjour, Toto!
- Tu as fait bon voyage ?
- Oui.
- Tu es prête pour ces 3 dernières courses avant la trêve ?
- Bien sûr.
- Quelque chose te tracasse ?
- Mmh...
- Chiaraaaa! Cria George.
- Salut!
- J'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on ne t'a pas vu.
- J'ai eu un problème avec ma meilleure amie mais tout va bien. Alors, en forme ?
- Toujours!
- Toto ?
- Oui, dis moi ?
- Tu aurais vu Pierre ?
- Mmh, il est soit dans sa salle de préparation soit en train de faire le repérage de circuit.
- Est ce que je pourrais te parler en privé ?
- Maintenant ?
- Mmh...
- Viens avec moi alors.

Je suivis Toto vers un petit bureau. Je fermai la porte derrière moi, prête à tout avouer à mon patron.

- Quelque chose ne va pas ?
- A vrai dire, je ne sais pas trop par où commencer.
- Peut être par le commencement alors ?
- Comment le dire...
- C'est grave ?
- Mmh, non, non... enfin je ne crois pas...
- Je t'écoute.
- Tu te souviens quand je travaillais chez Alpine ? J'adorais travailler là bas et toucher mon rêve des doigts. Mais je n'avais pas réussi à concilier vie privée et vie professionnelle. Et en essayant d'avoir les deux, j'avais tout perdu.
- Oui je me souviens du cataclysme après ta démission.
- Je veux concilier les deux maintenant, sans avoir ni à choisir, ni à perdre quoique ce soit. Je tiens à ce boulot et je suis très reconnaissante que tu m'aies accordé cette chance mais...
- Mais il y a Pierre. Tu sais Chiara, tes amis ont beau être aveugles, je ne suis pas né de la dernière pluie. Et je le savais quand je t'ai embauchée que je prenais un risque. Je ne te connaissais pas à l'époque mais l'année qu'a fait Pierre en 2022, l'année où j'ai décidé de le prendre sous mon aile, cette année là, tu étais là et ses performances, tu y es pour quelque chose.
- Je...
- Tu sais Chiara, moi aussi j'ai connu le coup de foudre avec Susie. Quand on s'est rencontrés c'est comme si j'avais retrouvé ma moitié. Et des coups de foudre ça n'arrive pas tous les jours, j'en suis bien conscient. Je veux juste qu'on soit clair sur une chose Chiara, je ne veux aucun favoritisme. Je ne veux aucune réaction disproportionnée. Quand tu es sur le circuit tu es sous ma responsabilité. Tu fais ce que tu veux avec qui tu veux en dehors du circuit, ce ne sont pas mes affaires. Mais sur le circuit, dans le paddock, dans le garage, dans la pitlane, je ne veux ni bisou, ni marque d'amour particulier, rien du tout qui pourrait laisser penser que vous êtes ensembles, c'est bien compris ?
- Oui Monsieur. Autre chose ?
- J'aimerai que personne ne soit au courant.
- Je ne dirais rien. Chiara ?
- Oui ?
- Je sais que tu es une pièce maitresse à ses résultats, alors merci. Je ne te souhaite que tu bonheur dans ta vie personnelle, tant que ça n'impacte pas ton travail au sein de l'équipe.
- Promis, merci beaucoup.