LII - l'avocat

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Le regard lourd de Pierre me pesait. J'essayai tant bien que mal de dissimuler la douleur physique et psychologique de ces dernières semaines, mais devant lui, la tâche devenait des plus compliquées.

« Chiara, dis moi. Est ce que tu es d'accord de témoigner pour le procès ?
- Je sais pas...
- Je serais toujours à côté de toi si tu as besoin d'un soutien. Mais je pense sincèrement que ça pourrait jouer en notre faveur.
- Je vais voir... je sais pas si je pourrais...
- Laisse moi prendre des photos de tout ça au moins, pour avoir des preuves.
- Pas maintenant Pierre, je peux pas, je suis désolée.

Je me sentais si faible, j'avais besoin d'air. Je sortis et m'assis près du motorhome. J'avais besoin de souffler, d'essayer d'oublier l'horreur de ces dernières semaines. Je ne pouvais pas en parler à Pierre. Je ne voulais pas et ne pouvais pas. Et je ne pouvais encore moins en parler au tribunal.

« Hey!
- Coucou Carmen!
- Qu'est ce que tu fais là ?
- J'avais besoin d'espace. Les garçons sont partis en réunion.
- Alors, qu'est ce que tu deviens ? Ça fait quand même quelques semaines qu'on ne s'est pas vues.
- Je travaille, je profite de ce monde qu'est la F1, je vois mes amis. La belle vie quoi.
- Et...
- Et quoi ?
- Je veux les infos croustillantes moi.
- On n'en est loin, rigolai-je.
- Pas de garçon ?
- Je crois que j'en ai suffisamment au travail pour en avoir tous les jours à mes côtés.
- C'est pas faux ça. Je pense que ça va bientôt commence. On va retrouver Isabel et Charlotte.
- Je te suis.

On se leva et on se dirigea vers les hospitalités Ferrari. Je me plaçai derrière Charlotte et lui mis mes mains devant ses yeux en chuchotant « c'est qui ? ». Un grand sourire s'afficha sur le visage de mon amie et elle me prit directement dans les bras.

« Comme tu m'as manqué!
- Toi aussi Charlotte.
- Viens avec moi, t'as beaucoup de choses à me raconter. Les filles on vous laisse quelques minutes, on revient.

Charlotte m'attrapa le bras et on s'installa à l'entrée du motorhome Ferrari pour discuter.

- Dis moi comment ça va.
- Ça va.
- Sans mentir.
- Ça pourrait aller mieux. Physiquement c'est douloureux...
- Montre moi.
- C'est pas joli, dis-je en commençant à soulever mes manches.
- Oh... ma pauvre...
- Ça va aller, continuai-je en baissant rapidement mes manches. Je vais survivre, rigolai-je.
- Et avec Pierre ?
- Il s'en veut. Et même si je sais que ce n'est pas de sa faute, et que jamais je ne lui en voudrais, c'est compliqué de le voir se sentir coupable de ça. La situation est hyper compliquée à gérer.
- Mais...
- On est bien plus forts que ça. Et puis Toto le sait maintenant.
- Comment ça ?Avant, euh, avant tout ça, en Autriche, j'avais décidé de parler de nous deux à Toto. Et puis Pierre m'en a voulu pour ça. C'est pour ça que le soir on est partis manger tous les deux avec Charles. Et puis quand on est revenus du restaurant, avec Pierre on a parlé et ça s'est arrangé. Jusqu'à ce que, enfin bon ne parlons pas de ça.
- Donc Toto est au courant, qui d'autre ?
- C'est tout. Toto va garder le secret. Mais je crois qu'il était fier de Pierre qu'il ait réussi à performer malgré la situation. Et je suis fière de lui aussi.
- Alors on dit rien à Carmen ou Isabel ?
- Non. Je les adore mais il suffit d'une conversation et tout le monde sera au courant. Je veux juste 3 semaines de trêve avec Pierre, éloignés de tout.
- Vous puez l'amour.
- Et c'est la meilleure des sensations.

On continua de parler et Charlotte partit s'installer au balcon Ferrari avec Isabel. Carmen était passée du coté Mercedes. De mon côté, j'étais rentrée dans le motorhome Mercedes pour essayer de voir Pierre une dernière fois avant de rejoindre Carmen. Je toquai à la porte de sa salle de préparation et Pyry m'ouvrit.

« Parfait, j'allais justement partir. Je vous laisse tous les deux. Pierre est dans la salle de bain. Vous avez 15min et dis lui de me retrouver au garage.
- Merci Pyry, dis-je quand il ferma la porte. Pierre ?
- Viens dans la salle de bain.
- Tu sais t'es pas obligé de te faire beau pour aller perdre 3 kilos et transpirer comme jamais.
- Je me fais beau pour toi, voyons.
- Désolée pour tout à l'heure.
- T'excuses pas. C'est à moi. Je sais pas ce que t'as vécu et je sais pas ce qu'il se passe dans ta tête. J'essaye de te pousser alors que t'es pas prête.
Mais ce n'est pas le sujet. On va pouvoir rester 3 semaines non stop ensemble. Et j'ai hâte. Tu ne vas pas en avoir marre de moi ?
- Non.
- J'aime bien quand t'es accro comme ça, rigola-t-il.
- N'oublies pas, pas de risques inutiles, tu es devant au championnat, ne détruis pas tout pour une place. Pas de colère au micro, ta colère tu la gardes pour la transformer en joie à la fin de la course. Focus, focus, focus. Tu la gagnes celle là, ok ?
- Je vais la gagner, oui.

Monde Cruel // Pierre Gasly - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant