Sorry seems to be the hardest word.

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Les excuses en privé sont dures à accepter lorsque l'humiliation à été faite en public. ( Titre original mais trop long)

Qu'est-ce qui est pire que la colère, l'humiliation et la déception ? Le tout réuni à la fois. le deux en trois. Le nec plus ultra et tout ça pour ma poire. Voilà mon état d'esprit. Je ne ressemble plus à rien. La confiance que j'ai mis tant de temps à apprivoiser s'est envolée en l'espace de quelques secondes. Je ne vais pas pleurer. Je ne dois plus pleurer pour qui que ce soit mise à part pour une des femmes de ma vie ou ma famille en France.

Le cellulaire vibre. Encore et inlassablement depuis que je suis partie précipitamment du Palais aux désirs, après la pire humiliation que j'ai pu subir depuis le jour de ma naissance. Je lâche un juron qui fait relever les yeux du taximan dans son rétroviseur.

- Pas pour vous. dis-je en montrant mon téléphone qui est toujours en train de vibrer dans la paume de ma main. 

Comment une soirée qui se déroulait bien, où rien ne pouvait nous faire obstacle, s'est ensuite retourné contre moi. Bien évidemment, j'étais la cible, eux ont eu honte mais l'humiliation et la méchanceté m'étaient adressées personnellement. La colère gronde tellement fort en moi, que je pourrais être capable de hurler et de taper tout ce qui se présente en face de moi. Je tremble et dois me faire violence pour me contenir. La seule chose dont j'ai besoin, est d'être loin de tout ça. Je consulte rapidement les vols en direction de Paris pour changer ma date de retour. Je suis heureuse d'avoir tout enregistré sur mon téléphone et en quelques minutes en rejetant plusieurs appels également, je confirme ma date de retour à cet après-midi. J'aurais aimé faire plusieurs choses avant de partir, mais mon état psychologique est plus important.

Une fois encore mon téléphone sonne lorsque je suis dans l'ascenseur de la résidence de ma mère. 

- Putain, qu'est-ce que tu n'as pas compris dans va te faire foutre et oublie-moi, Campbell ?

- Où es-tu, Joy ?

-  Chez ma mère et ne t'avise même pas de venir ou je te jure que tu le regretteras amèrement!

- Tu peux au moins me laisser t'expliquer.

- M'expliquer quoi ? dis-je en sortant de l'ascenseur et baissant le son de ma voix. Ta putain de soumise que tu avais soi-disant stoppé tout contact avec elle, m'a humilié et touché là où elle n'aurait jamais dû! Tu es désormais officiellement sortie de ma vie avec les pères de Joshua. Adieu.

 Je coupe mon portable et ouvre la porte de l'appartement en faisant le moins de bruit possible. Il est bientôt quatre heures du matin. Je vais à pas de loup dans ma chambre en utilisant la lampe de torche de mon portable pour seule lumière. Charlie et Max sont endormis l'un contre l'autre. 

 Je prends ma valise discrètement et l'amène au salon. Plusieurs allers-retours sont nécessaires pour regrouper toutes mes affaires au même endroit. Je peux allumer la lumière sans craindre de réveiller qui que ce soit. Si la valise est censée être rapide à faire, je me rends compte que je mets énormément de temps. Je ressors tout et m'assieds à même le sol. Une larme s'échappe. Je l'essuie aussitôt d'un revers de main. Elles ont interdiction de me désobéir. Tu parles, je n'ai pas d'autorité sur elles. Sentant le geyser de larmes arriver je prends vite des vêtements de rechange et part me doucher. le seul endroit où je peux craquer sans preuve visible. 

Les larmes se mélangent à l'eau qui ruisselle de ma tête aux pieds. Je me frotte énergiquement pour enlever toutes les odeurs, fluides, traces qui ne m'appartiennent pas. L'épiderme était déjà sensible mais je lui règle son compte en la faisant devenir plus que sensible. Les traces du filet de douches restent sur ma peau. J'ai fini par complètement craquer lorsque la scène de ce soir se rejoue une fois de plus dans ma tête. Un très mauvais film. Le moment où le gigot s'approche de moi et me lance un regard amusé et pathétique. " Est-elle au courant que tu baisais sa mère ici ? De ce que j'ai pu voir, elle est beaucoup moins timide que sa génitrice." La colère monte à nouveau en moi. J'enfile un training et un débardeur. Mon reflet dans le miroir fait peur. Les yeux bouffis et tout rouges reflètent ce que je voulais cacher. Me cacher. Je démêle mes cheveux brutalement. J'ai besoin de douleur et d'extérioriser cet ouragan qui grandit en moi. Je prends le peigne et tire fort dessus, jusqu'à ce que mes cheveux obtempèrent et soient dociles à former une queue haute.

Sexy ChocolatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant