Prologue - Bienvenue dans mon Royaume

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Comme promis, je suis en pleine réécriture du roman, voici le premier chapitre réécris.

Je suis le directeur de cette école. L'école de la dernière chance. Celle où atterrissent les élèves que plus aucun établissement ne veut tolérer. Ici, les cas désespérés sont la norme, pas l'exception. Quand les parents franchissent mes portes, ils le savent. Et ils me le disent, souvent les yeux baissés, presque honteux : « Vous êtes notre dernier espoir. »

Moi, ça m'amuse. Je suis leur salut, leur ultime recours. Et ils me confient leurs enfants comme on jette une bouteille à la mer.

Mon établissement accueille tous les âges, de six à dix-huit ans. De l'école primaire au lycée, chaque élève trouve sa place, qu'importe son passé. Mieux encore : ceux qui le souhaitent peuvent prolonger leur scolarité jusqu'aux études supérieures. Ici, on forme des bacheliers, des diplômés, des maîtres dans leur domaine et parfois même, des monstres.

Mais ce que les familles ignorent, ou feignent d'ignorer, c'est que cette école ne fonctionne pas comme les autres. Et pourtant, ils ferment les yeux.

Pourquoi ?

Parce que ce qui les intéresse, ce sont les résultats. Quand leur enfant rentre pour les vacances ou définitivement, ils ne reconnaissent plus leur rejeton. Leur petit être fragile s'est métamorphosé. Et ça leur suffit.
Car cette école est célèbre pour cela : elle transforme. Radicalement.

Mais ils savent. Ils savent qui je suis.
Parents comme enfants.

Valentino Pagano. Directeur de l'école. Mais aussi, accessoirement, le plus jeune et le plus redouté des chefs mafieux d'Italie.

Je n'ai que 26 ans, mais j'ai plus de sang sur les mains que de bougies sur mes gâteaux d'anniversaire. On me prête des meurtres, des empoisonnements, des tortures et croyez-moi, on est encore loin du compte. La vérité ? J'ai des pulsions que je ne cherche même plus à refouler. Ceux qui franchissent mes règles le découvrent très vite, à leurs dépens.

Et pourtant...

Les parents me confient ce qu'ils ont de plus précieux au monde.

Pourquoi ? Parce qu'ils savent une chose. Une seule. Chez les mafieux, les enfants sont sacrés. Intouchables. Protégés comme des joyaux.

Et moi... moi, je serais prêt à tuer ou à mourir pour chacun d'entre eux.

Mais ici, une règle prime sur toutes les autres. Une seule ligne à ne jamais franchir.

L'obéissance.

C'est la loi. C'est ma loi.

Et gare à celui qui osera s'y opposer. Je ne fais pas dans les avertissements. Je corrige. Je détruis. Je reconstruis.

Et aujourd'hui, une nouvelle tête entre dans mon bureau. Accompagnée de deux adultes qui gardent un silence pesant. Ses parents, j'imagine.

Elle s'appelle Valentina Ferraro.

Et je sens, à peine son pied posé dans mon antre, que celle-là va me donner du fil à retordre. Elle dégage quelque chose de... brut. Sauvage. Insolent.

Son dossier ?
Un roman. Non, un manuel d'étude à lui seul. Plus de la moitié des pages sont remplies d'exclusions, d'avertissements, de fautes graves, de renvois temporaires ou définitifs. Elle ne s'est pas seulement faite virer des lycées de sa ville, non. On lui a interdit l'entrée dans tous les établissements scolaires de la région. Et même au-delà.

Une trentaines de refus consécutifs de réadmission.

Des lettres de proviseurs, des bilans d'experts, des signalements de provocation, de violence, de désobéissance chronique.

Une élève ingérable, infréquentable, ingouvernable.

Et moi ?
Je jubile.

J'attends avec impatience le moment où mademoiselle Valentina Ferraro se retrouvera, seule, face à moi, dans ce bureau.

Car ici, tout le monde finit par venir me voir.

Et je suis très curieux de voir jusqu'où elle ira... avant de se briser.

L'internat (En pleine réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant