Chapitre-7 la fuite

141 8 2
                                    

Je ne sais plus combien d'heures se sont écoulées depuis la dernière fois que j'ai vu Boun. Tout ce que je sais, c'est que la nuit est bien tombée, et je commence à ressentir la faim, la fatigue me gagne. Les grandes fenêtres sans rideaux me laissent voir la ville illuminée en contrebas. Les lumières éclatantes des immeubles et des rues tranchent avec l'obscurité oppressante de cette chambre. Je tire à nouveau sur les liens, cherchant désespérément à me libérer, mais les nœuds tiennent bon, toujours aussi fermes.

Chaque tentative fait grincer le lit, ce bruit agaçant amplifiant encore ma frustration. Je tire plus fort, mais rien ne cède. Chaque mouvement que je fais semble inutile, comme si je m'enlisais un peu plus à chaque seconde. Je commence à me sentir piégé, vulnérable.

Mon Dieu, mes jambes me font mal...

J'entends des pas qui se rapprochent doucement de la porte. Mon cœur s'accélère, chaque battement plus fort que le précédent, tandis que la poignée tourne lentement. Boun entre dans la pièce, son visage fermé et sérieux.

— Tu as décidé de parler ? dit-il, d'un ton étonnamment calme.

— Va te faire foutre ! je crie, tirant sur les liens qui me mordent les poignets.

— En faisant ça, tu te fais mal... réplique-t-il, sa voix presque détachée.

— J'en ai rien à foutre ! dis-je, la rage et la frustration bouillonnant dans ma voix.

— Alors tu vas rester ici... Il laisse la fin de la phrase en suspens, comme une menace silencieuse.

Je garde le silence, les yeux rivés sur un point invisible dans la pièce, refusant de croiser son regard.

— Pourquoi t'es là ? demande-t-il à nouveau, plus impatient cette fois.

— Libère-moi, s'il te plaît... Boun... je murmure, totalement épuisé, sentant la fatigue m'écraser.

— Pourquoi est-ce que tu es là ? insiste-t-il, déterminé à obtenir une réponse.

— Je ne peux pas... je murmure, détournant les yeux pour éviter son regard perçant.

— Pourquoi ? Il demande encore, son ton plus doux mais toujours insistant.

Je ne réponds pas. Un silence lourd tombe entre nous. Puis, sans un mot, Boun s'approche de moi. Il pose sa main sur mon visage, un geste doux, presque réconfortant, qui contraste avec tout ce qui s'est passé jusque-là. Mon esprit vacille entre la méfiance et quelque chose d'autre, plus profond, que je ne parviens pas à comprendre.

— Sam, s'il te plaît... Je suis inquiet... dit Boun, sa voix adoucie, ses yeux cherchant les miens avec une sincérité désarmante.

— Je ne peux vraiment pas te le dire... je murmure, détournant une fois de plus le regard pour éviter le sien.

— Tu ne me fais pas confiance ? demande-t-il, avec une pointe de douleur dans la voix.

— À vrai dire, avant, oui... Maintenant... Non... dis-je tristement, sentant le poids de mes mots l'atteindre.

Je le vois inspirer profondément, comme s'il tentait de contenir quelque chose. Il est clairement touché par ce que je viens de dire.

— Est-ce que... Je t'ai fait peur ? demande-t-il, sa voix légèrement tremblante, son regard suppliant une réponse.

Je tourne la tête, refusant de répondre, mes pensées tourbillonnant. Ce n'est pas juste de la peur, c'est plus compliqué que ça. Mais je ne peux pas tout lui expliquer. Pas maintenant.

Son père a tué le mien [ Réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant