- Sasha -
Samedi 6 mars 2022
La pièce est plongée dans le noir et un regard vers mon réveil m'indique qu'il est à peine plus de sept heures du matin. D'abord je ne comprends pas ce que je peux bien faire réveillée à une heure pareille, puis alors que je roule en boule mon oreiller bien décidée à reprendre ma nuit et les doux rêves qui l'accompagnaient je prends conscience de ce qui m'a tiré du sommeil. Une vibration répétée absolument insupportable et maintenant que je l'ai remarquée c'est comme si le bruit était décuplé.
La luminosité de mon portable m'agresse les yeux encore trop habitués à la pénombre, et je distingue tant bien que mal l'identité de celui qui ose me réveiller à une heure pareille et qui a intérêt d'avoir une bonne excuse pour gâcher ainsi ma grasse matinée.
« Bordel Arthur tu as vu l'heure ? Je l'agresse à peine le téléphone posé contre mon oreille.
- Tu dormais ? Il semble s'étonner sincèrement.
- Évidement que je dormais il est 7 heures du matin un samedi.
- Oh ... euh ... c'est juste que tu ne répondais pas quand j'ai sonné et j'ai ... j'ai supposé que étais déjà sortie. »
La gêne dans sa voix est perceptible, et même si je meurs d'envie de lui hurler dessus avant de simplement raccrocher je me contente de soupirer tout en passant une main sur mon visage comme si cela pouvait m'aider à y voir plus clair et à émerger avant de reprendre :
« Tu peux sonner toute la journée je ne risque pas de répondre, je ne suis pas à Monaco.
- Comment ça pas à Monaco ? Mais tu es où alors ? Enfin, pardon ça ne me regarde pas c'est juste que ... je ne savais pas, il enchaine semblant complètement perdu.
- Je suis rentrée en France passer quelques jours avec mes parents et j'ai un rendez-vous professionnel lundi, je termine dans un bâillement. Charles ne t'a rien dit ?
- Je ... je ne sais pas, je ne l'ai pas encore vu. Je suis rentré au milieu de la nuit il dormait et ce matin, il est déjà parti. C'est pour ça, je me suis dit que peut être il t'avait entraînée dans son jogging matinal. »
Cette fois j'éclate franchement de rire. Moi un jogging matinal : plutôt mourir. Il ne va pas bien lui décidément, il n'a pas dû dormir assez pour dire des choses pareilles sérieusement.
« Arthur, tu sauras que le jour où tu me trouveras à sept heures du matin un week-end en train de faire un jogging ça sera le moment de t'inquiéter et de me faire interner car j'irais très mal.
- Tu ne serais pas un peu drama queen sur les bords toi par hasard ? Je l'entends rire à son tour.
- Peut être, je réponds amusée. Et dis-moi si tu es rentré cette nuit pourquoi tu n'es pas en train de dormir ? Aurais-tu encore une fois trouvé un être indésirable dans ton lit qui t'en empêche ? »
Je ne peux pas m'empêcher une référence à notre rencontre, il faut dire qu'il semble ne jamais pouvoir s'en remettre tant il trouve toujours un moyen de remettre cet incident sur le tapis.
« Ah ah, non puisque tu n'es pas là il y a toute la place pour y dormir je te rassure. »
Je lève les yeux au ciel toute seule dans mon lit alors qu'il reprend :
« Et puis je n'ai jamais dit que tu étais un être indésirable, tu es encore en train de tout exagérer.
- Tu n'as pas eu besoin, ton attitude était assez parlante pour ça, je ris en repensant à sa mauvaise humeur ce jour là et les suivants.
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L'Amour en héritage.
FanfictionA l'aube de ses 21 ans, Sasha reçoit en héritage un appartement à Monaco. C'est l'occasion pour elle de prendre son envol et de changer de cadre pour poursuivre l'écriture de son prochain roman. Elle, solitaire et introvertie, n'avait pas prévu que...