Partie 20 - Le collège.

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Mardi.

Il était perdu dans ses pensées quand il entendit une voix qu'il ne connaissait que trop bien l'appeler. Il tressaillit aussitôt et releva la tête, tombant nez à nez avec... Paul. Accompagné de Thomas. Il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, apercevant la cour de récréation qu'il venait de traverser sans même s'en rendre compte, et se retourna vers ses éducateurs, les larmes lui montent aux yeux.

« Non... Qu'est-ce que vous faites là...?

— On est venus te chercher, Aurélien. Aujourd'hui, tu rentres à la maison.

— N-Non... bégaya-t-il en reculant, terrorisé, alors que Thomas faisait un pas dans sa direction.

— Si, répondit d'ailleurs ce dernier. Ça a bien trop duré ce petit numéro. Tu viens avec nous, Aurélien !

— Non ! Lâchez-moi ! » s'écria-t-il en le sentant l'attraper par l'avant-bras.

Il chercha à se dégager, bien trop conscient des regards curieux des élèves présents sur eux, et il se mit à pleurer de terreur. Mais où était Guillaume ?! Et pourquoi celui-ci n'était-il pas là ?! Juste le jour où ces connards décidaient de se pointer à son collège. C'était vraiment pas possible. Et c'est là, juste quand il était en train de se dire ça, qu'il entendit Guillaume l'appeler. Il se tourna vers lui pour lui lancer un regard implorant, mais ne réussit pas à le voir à travers ses larmes, et quand il sentit Thomas le tirer de plus belle vers lui, il tira à son tour pour essayer de se dégager, sans succès. Jusqu'à ce qu'il sente un poids s'abattre sur lui et qu'il ne tombe par terre, Thomas le lâchant. Il cria de douleur au contact d'avec le sol et quand il rouvrit les yeux, il vit Guillaume aux prises avec Thomas, Paul venant se greffer à leur bagarre. Il sentit la panique monter en lui à cette vision et, sans réussir à rien contrôler, il se leva précipitamment et s'enfuit sans demander son reste. En laissant Guillaume derrière. Mais même en pensant au fait qu'il ferait mieux de rester pour l'aider, il n'arriva pas à s'arrêter de courir. Il était vraiment pitoyable.

***

« Putain, mais merde...! Merde ! »

Ses amis le regardaient d'un air hésitant, paraissant même un peu effrayé par son accès de colère, et il se prit la tête entre les mains. Tout à l'heure, quand il était sorti du commissariat, il avait poussé un juron en voyant qu'il était déjà 16h05. Il était en retard pour aller chercher Aurélien. Il avait aussitôt envoyé un message à ses amis pour qu'ils s'y rendent tout de suite, mais ceux-ci étaient en ville, donc plus éloignés encore que lui du collège du plus jeune. Ils lui avaient quand même dit qu'ils s'y rendaient et il s'était dépêché de son côté, espérant que tout allait bien. Alors quand il avait vu Paul et Thomas en train de tirer Aurélien à eux en arrivant au collège, il s'était mis à paniquer et s'était élancé vers eux sans attendre ses amis. Il avait poussé Aurélien en arrivant à sa hauteur afin que Thomas ne soit forcé de le lâcher, mais celui-ci était tombé violemment par terre dans un cri de douleur et il n'avait pas eu le temps de l'aider à se relever que Thomas lui avait déjà sauté dessus. Il avait essayé de se défendre comme il avait pu, avant que ses amis n'arrivent et que, finalement, le personnel de l'école ne les sépare. La police avait été appelée aussi et il avait hurlé aux agents tout ce que Paul et Thomas avaient fait à Aurélien et voulaient encore lui faire, la raison de leur présence ici, et c'est quand la police lui avait demandé qui était Aurélien qu'il s'était rendu compte que le plus jeune avait disparu.

« Guillaume, calme-toi... tenta prudemment Claude en s'approchant de lui. On va le retrouver, Aurél. Il ne doit pas être bien loin, hein...

— Putain, mais c'est pas vrai...! Comment je n'ai pas pu me rendre compte avant qu'il n'était plus là ! Et tu crois vraiment en ce que tu racontes, Claude ? Le centre-ville est énorme !

— Arrête... On est quatre à chercher. Et la police aussi.

— Ouais, et maintenant que t'es soigné, p't'être qu'on ferait bien d'y aller, dit Ablaye et il hocha la tête avant de se lever difficilement, tout son corps lui faisant mal.

— Ça va, Guillaume ? Tu te sens d'attaque ? lui demanda Matthieu d'un air soucieux et il hocha la tête de nouveau.

— Ouais, ouais, bien sûr... Ils m'ont pas cassé les côtes non plus, faut pas exagérer. Allez, go. »

Il prit son manteau et se dirigea vers la porte de la petite pièce du commissariat dans laquelle ils étaient, la police les ayant amenés là pour les interroger et aussi les soigner. Il n'y avait plus une seule minute à perdre à présent.

Fiction OrelxGringe - Parle-moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant