Chapitre III

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Je me sens vide, d'un coup je n'ai plus rien à dire et pourtant, je dois lui raconter pour samedi, pour les marques sur mon corps. J'inspire profondément et commence à tout lui dévoiler :

-Alors voilà.. Samedi, quand tu as vu les marques sur mes jambes, j'ai été déstabilisée, bien-sûr ce n'est pas ça qui m'a fait perdre tout moyen au moment de la compétition de surf. J'ai aussi eu une vision.. Chaque nuits je fais un cauchemar, et là, j'ai l'impression de l'avoir vécue, tout paraissait si réel.. Alors j'ai essayée de garder l'équilibre, mais ma tête tournait, puis.. Je ne me souvient plus ce qu'il s'est passé. Je me suis sentie partir, j'étais si proche, si proche de la fin..

J'éclate en sanglots et me blottis contre lui.

-Ali.. shhh.. ça va, ça va aller.. Calme toi.. Je ne veux pas t'embêter d'avantage tu le sais, je ne veux que ton bien.. Mais pour ça, j'ai besoin de savoir d'où proviennent toutes ces marques sur ton corps.

- Je.. ma.. mon.. mes parents, ils me frappent, à n'importe quelles occasions.. Samedi soir quand je suis rentrée à la maison, ma mère m'a infligée des coups, encore et encore, comme chaque fois que je la croise.. Je l'ai suppliée d'arrêter, je l'a supplie tous le temps, mais elle continue, elle aime me voir souffrir..

-Oh mon dieu.. Je.. Il faut faire quelque chose, tu ne peux pas rester comme ça..

Les larmes lui montent aux yeux, il tient vraiment à moi, comme il me l'a dit.. Je pleure, encore et encore, les larmes coulent le long de mon visage puis de mon cou.

Nous restons dans les bras l'un de l'autre un moment, jusqu'à ce que j'entende quelqu'un entrer dans ma chambre, mon père.. il est là.. Non, non, non.. Ses coups sont bien plus forts que ceux de ma mère. Il me regarde, un regard remplit de rage à la vue de Mitch, qui lui, est allongé à mes côtés.

Il me tire par le bras, je hurle de douleur, mes bleus me font terriblement souffrir, je suis allongée au sol, Mitch essayant d'empêcher mon père de faire quoique ce soit, mais mon père le repousse. je sent un coup dans mon dos, je sanglote, et un second coup, et encore un. Je hurle, je ne peux plus encaisser le moindre choc.

-Tu es une petit pute, tu ramènes des garçons comme ça à la maison, mais regarde toi, tu n'es qu'une bonne à rien! dis mon père.

Je reste allongée au sol, je sent des bras me soulever, c'est Mitch je crois, je suis à moitié inconsciente, comme après chaque blessures que m'inflige mon connard de père! Mitch me marmonne quelques mots à l'oreille :

-Accroches toi princesse.

A ces mots, je me détends un peu, mais j'ai peur. Mitch sait tout je sens dans sa voix de la colère, j'espère qu'il ne fera pas de bétises, et qu'il n'en parlera à personnes.

***

Nous sommes chez lui, il y a une valise à la main, ma valise. Je suis sur un lit, qui semble être le sien, il est à peu près 00h00, je suis seule, où est Mitch?

-MITCH ?!!

-Calmes-toi, je suis là, ne t'en fais pas. Répond-t-il après s'être allongé près de moi.

Nous restons allongés mains dans la main, et nous nous endormons, demain on reprend les cours, plus qu'une année dans ce lycée.

il est 7h00, je me lèves, je suis tellement fatiguée. Je fixe ma valise pendant de longues minutes, jusqu'à ce que je vois Mitch dans l'encadrement de la porte, il me sourit, et me fait signe de me préparer, sinon nous allons être en retard. Lui est à la fac depuis deux ans, il a 20 ans. Pour ne pas le retarder je me dépêche de me préparer, je met un jean slim noir, et un sweat Element il est beaucoup trop grand, mais je n'ai pas envie de faire d'effort pour m'habiller.

Je repense à cette nuit, contrairement à toutes ces nuits depuis que mes parents me battent, je n'ai fait aucun cauchemar, je ne sais pas si c'est le fait qu'il ait dormit avec moi ou bien parce que je n'ai pas dormi chez moi.. Ou bien les deux. Mais c'est étrange et à la fois cela me soulage.

Je reprend mes habitudes de l'année dernière à faire comme si tout allait bien, Mitch me regarde et dit:

- Tu sais je t'admire, tu arrives bien à cacher ton jeu, beaucoup trop même des fois.. Je veux que tu me dises quand ça va pas maintenant Ali.

- D'accord.. Je.. J'essaierai. oh et tu sais, à propos de ce que tu m'a dit hier.. Tu sais, avant que je te raconte tout..

- Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je..

Je n'arrive pas à lui dire ce que je ressent, c'est bien plus dure que ce que je pensais.

- Je ne veux pas te brusquer, prends ton temps.

- A vrai dire c'est déjà tout réfléchis.. Depuis bien longtemps d'ailleurs.

-Oh, vraiment? tu en penses quoi alors?

Je le regarde, il commence à rougir, alors je souris. Je le fait attendre, je sais ce n'est pas gentil pour lui, mais il est vraiment trop mignon quand il rougit comme ça. Je peux voir dans ses yeux une lueur d'espoir mais aussi de l'appréhension et de l'inquiétude. Je prend donc ma respiration, je n'ai pas l'habitude de parler sentiments avec un garçon, surtout que je le connait depuis longtemps. Ma conscience me crie dessus pour que je me lance dans un long et beau discours, mais je ne l'écoute pas, tout ça ce n'est pas pour moi. Je finie enfin par lui répondre :

- Je t'aime Mitch, depuis bien longtemps.

Nous nous regardons droit dans les yeux, puis nous nous embrassons, j'ai l'impression que tout se passe au ralentit.

- Je t'aime aussi Ma princesse

Il prononça ces mots en insistant bien sur le "ma" qui me fit échapper un petit rire, qu'il me rendit aussitôt.

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