-Sortez de chez vous ! Tout le monde doit aller dans la rue ! Ne restez pas dans vos appartements !
Ce sont les paroles que j'ai entendu crier, une voix d'homme inconnue me réveillant en plein milieu de la nuit. De plus il y avait un espèce de bourdonnement environnant comme un énorme brouhaha venant de la rue. La faible lumière provenant habituellement de ma fenêtre était beaucoup moins intense que d'habitude. J'étais complètement perdue, encore à moitié endormie et me demandant si je n'étais pas encore en train de rêver, si ces cris étaient bien réels. Quand je pris mon téléphone portable pour regarder l'heure je vis qu'il était 3:07. Un détail attira immédiatement mon attention : l'expression « réseau indisp. » affichée en haut a gauche de mon écran. Ceci ne fit que renforcer mon inquiétude et mon incompréhension, pas de réseau à 100 mètres de Paris ce n'était pas très habituel. La porte de ma chambre s'ouvrit alors en trombe et je vis la tête de ma mère clairement paniquée.
-Ah t'es réveillée ! Y'a des militaires à la porte ils vont dans tous les appartements ils sont dehors aussi ils sont la pour nous faire sortir ! Habille toi prend des affaires mets-les dans ce sac faut qu'on y aille ! dit-elle en me tendant un grand sac à dos en toile aux couleurs militaires.
-Mais pourquoi on doit sortir en plein milieu de la nuit qu'est ce qui se passe ? Et y'a pas de réseau aussi je comprends rien à ce qui se passe !
-Je sais pas non plus ce qui se passe mais tous le monde sort ils nous obligent a les suivre on doit y aller on cherchera à comprendre plus tard Mathilde !
Puis elle sortit en trombe de ma chambre. Je me levais donc, retirait mon pyjama puis enfilait un jean, un soutien-gorge, un t-shirt et un gilet en hâte. Je remplis le grand sac que ma mère m'avait donné de tous les habits que je pouvait trouver dans ma chambre et pris mon téléphone dans ma poche avant de quitter ma chambre en lançant un dernier regard en arrière me demandant combien de temps se passerait avant que je ne revois cette pièce. En passant devant la salle de bain je prenais quelques affaires de toilettes indispensables. Arrivée dans l'entrée je voyais mon père, mon frère et ma mère s'activer à prendre des affaires sous le regard pressé d'un militaire devant notre porte. Je rajoutais une paire de fines baskets dans mon sac, des Vans noirs et pris de la nourriture que ma mère me tendait.
-Prends ces barres de céréales t'en aura peut-être besoin avec tout ça je sais pas si et quand on va pouvoir trouver à manger j'ai pris plein de bouffe dans mon sac ! me dit-elle.
J'enfilais un paire de baskets montantes Adidas me disant que si nous avions à marcher elles seraient les plus confortables de mes chaussures, puis je mis mon manteau et nous sortions tous les quatre de l'appartement accompagné du militaire. Je n'étais qu'a demie consciente de ce qu'il se passait. Sur le palier, je vis les voisins de droite en train de s'activer à préparer leurs affaires tout en essayant de rassurer leurs enfants, un garçon d'à peu près 6 ans et sa petite sœur de quelques mois. Alors que je faisais mine d'appuyer sur le bouton de l'ascenseur le militaire arrêta mon geste.
-On prend les escaliers, l'ascenseur marche plus ! cria-t-il
Je le regardais alors droit dans les yeux et les miens devaient être emprunts de crainte et de questionnements car il posa une main sur mon épaule en me disant d'une voix calme « t'inquiète pas ca va aller ». A ce moment la je me rendis compte qu'il était jeune il devait avoir seulement deux ou trois ans de plus que moi soit une vingtaine d'année, l'âge de mon frère. Je lis dans ses yeux une leur de peur pendant une fraction de seconde. Puis il se mit en marche très rapidement avant que je ne puisse revoir cette lueur dans son regard.
-Venez on doit se dépêcher et être dehors aussi vite que possible il ne faut pas qu'on reste ici.
Et nous commençâmes la descente des sept étages qui nous séparaient du rez-de-chaussée. Arrivés au niveau du 4ème étage certains de nos voisins assez âgés qui peinaient à descendre ralentirent notre descente. Plus nous descendions plus le brouhaha était puissant et plus la cage d'escalier était bondé. Nous arrivâmes ensuite au palier ou un drôle de spectacle nous attendait. Il y avait beaucoup de monde serré sur ce petit palier qui avançait lentement vers le palier principal de notre immeuble et donc vers la sortie. Tous ces gens que je croisais parfois dans l'ascenseur avaient des visages terrifiés révélant que comme nous ils ne savaient absolument pas ce qu'il se passait ni pourquoi on les tirait du lit à cette heure la. J'essayais d'écouter toues les conversations pour capter le moindre d'information que je pourrais avoir sur la situation, la moindre parcelle d'explication. Mais rien ne me parvint à part des interrogations. Beaucoup de gens allaient voir les militaires afin de récolter des informations mais ceux-ci ne disaient rien à part « Allez dehors, tout le monde doit être dehors ». Je rangeais dans un coin de mon cerveau cette observation pendant que nous quittions l'immeuble. Au bout d'un certain temps nous finîmes par être assez avancés pour voir à travers la fenêtre à l'entrée de notre immeuble. Ce que je vis ne ressemblais à rien de ce que j'avais vu jusque la. Il y avait énormément de gens dans la rue, surement tous les habitants des immeubles alentours. Ils étaient tous debout serrés les uns contre les autres essayant d'avancer lentement, tous avec les mêmes sacs que le mien remplis à craquer. Les adultes et les ados essayaient de rassurer les petits enfants qui pleuraient alors qu'eux même semblaient paniqués. Les lampadaires n'éclairaient plus et la seule lumière venait de spots placés des deux cotés de la rue. Je me demandais, en plus de toutes les autres questions trottant dans ma tête, pourquoi les lampadaires n'étaient pas allumés alors que les lumières de l'immeuble fonctionnaient. Mais je n'eus pas plus le temps de me questionner sur ce sujet, nous étions poussés fortement vers la sortie et nous finîmes donc tous dans la rue, entassés. Commença alors une marche dans ces conditions, nous marchions lentement le long de la rue puis nous continuâmes dans d'autres que je ne reconnaissais pas vraiment, surtout vu l'état de fatigue et de panique dans lequel j'étais. Tout ce que je pouvais dire c'est que nous marchions approximativement en direction du Sud. Au bout de quelques heures de marche le soleil commença à se lever. Je ne savais pas du tout ou nous étions. Je me rendis alors comte que je n'avais pas entendu ma mère depuis un certain temps. Je relevais alors la tête et je ne la vis pas. Je commençais à paniquer lorsque je me rendis comte que je l'avais perdue de vue ainsi que mon père et mon frère. J'étais seule dans cette foule, je ne reconnaissais personne et bizarrement j'avais l'impression qu'il n'y avait plus personne âgé de plus de vingt ans, à part les militaires. Je continuais à marcher car j'étais poussée par le flot mais je n'avais aucune volonté d'avancer, je voulais seulement retrouver mon frère et mes parents mais j'avais beau chercher je ne les vis nulle part. Par contre j'entendis une voix appeler mon prénom et j'eu un éclair d'espoir. Cette voix m'appelait encore je tournais la tête vers la direction d'où elle semblait venir et je vis Baptiste. Il avait 18 ans, comme moi, des cheveux châtains clairs, des yeux marrons et était assez grand et mince. Il était dans ma classe de terminale et je ne l'avais pas vu depuis que j'avais quittée le lycée j'étais donc très étonnée de le voir ici. Il s'approchait de moi en marchant vite, courant à moitié et bousculant les gens sur son passage. Quand il arriva à ma hauteur il me serra dans ses bras ce dont j'étais très étonnée puisque nous n'étions pas de proches amis, même l'année dernière. Il me lâcha ensuite au bout de quelques secondes.
-Désolé, t'es la première personne que je vois que je connais depuis au moins deux heures ! J'étais avec mes parents et ma sœur et puis je les ai perdus de vu et j'ai pas réussi à les retrouver !
-Il vient de m'arriver exactement la même chose ! Y'a une demie heure j'étais avec mes parents et mon frère et la va savoir pourquoi je les retrouve plus ça me fait flipper je comprends pas pourquoi on marche comme ça depuis quatre heures et pourquoi on a du tous sortir a 3 heures du mat' c'est pas normal ! M'exaspérais-je.
-Moi non plus je comprends rien en plus j'ai essayé d'appeler plein de gens mais y'a pas de réseau rien à faire ! Tu connais pas un endroit ou on pourrait aller ? Parce que t'a raison la je sais pas vers quoi on marche mais ça m'inspire pas confiance.
-J'ai une maison de campagne dans un trou paumé je pense que la bas y'a pas trop de problèmes on pourrait y aller pour voir et peut être que je retrouverais mes parents ou d'autres gens que je connais. En tout cas on y trouvera à manger parce que j'ai plus rien à manger et je crève de faim !
Ce qui était vrai j'avais bêtement mangé les 2 barres de céréales que ma mère m'avait données quelques heures auparavant.
-Okay on peut aller voir par la bas c'est une bonne idée ! Tu sais comment y aller ?
-Par la route depuis Paris oui mais la je sais même pas ou on est alors ça va être compliqué !
-Viens on va demander a ce militaire si il peut au moins juste nous dire ou on est à peu près pour que tu sache comment y aller !
On est donc allés voir un des militaires qui dirigeaient notre marche.
-Excusez-moi, l'interpella Baptiste. Vous savez à peu près ou on est s'il vous plaît ?
-On est pas très loin de Combs-la-Ville à peu près à 30 km de Paris pourquoi ?
-Pour savoir à peu près ou on est c'est normal ! Et vous pouvez nous dire ou vous nous emmenez comme ça ?
-Vers le Sud, lâcha seulement le militaire qui n'était pas très bavard.
-Ou dans le Sud ?
-Pour l'instant on doit vous emmenez jusqu'à Beaune, pas loin de Dijon mais arrêtez de me poser des questions maintenant je peux pas vous en dire plus que ça.
-Vous pouvez pas nous dire ce qui se passe pourquoi on a tous du partir de chez nous a 3 heures du matin et pourquoi on voit plus personne qui a plus de 20 ans alors que tout a l'heure y'en avait plein ?
-J'peux rien vous dire de plus désolé.
Nous essayions encore de le questionner pendant quelques minutes mais il ne nous dit rien de plus.
-Bon on va pas les suivre jusqu'à Beaune si c'est pas loin de Dijon, c'est sur notre chemin. Ensuite on les laisse et on va jusqu'à ma maison ça te va ?
-Ok j'espère qu'il se passera rien d'ici la.
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Try
Science FictionUn réveil a 3:07, plus de réseau, des centaines de personnes dans la rue ...