Les Grondements De La Fosse

Prologue - Navi

Bonjour à tous 💫
Je souhaite écrire depuis des années une histoire complète. J'espère avoir la possibilité de créer quelque chose qui vous plaira. Normalement je publierai un chapitre par semaine
Je vous souhaite une bonne lecture ! ✨

“La Fantasy est une activité humaine naturelle. Elle n'anéantit sûrement pas la raison, ni même ne l'outrage, et n'émousse pas non plus l'appétit de vérité scientifique, ni n’en trouble la perception.”
J.R.R. Tolkien

La gueule du loup. Juste devant moi. Prête à m'avaler toute crue. Et me voilà à m'y engouffrer de plein gré. Sa gueule béante s'ouvre sur ce qui semble être un trou noir, duquel aucun bruit ne sort, gardé par deux vigiles au teint sombre et aux yeux entièrement blancs. Je m'avance, la tête haute, le dos droit. Et je pénètre dans l'antre de l'ennemi.

Un escalier semble m'inviter à descendre vers des abysses insondables, une lumière de néons multicolores nimbant l'atmosphère. Aucun bruit ne me parvient. J'inspire une longue bouffée d'air et entreprends de descendre les marches. Mes jambes tremblent d'appréhension, mais je tâche de garder bonne contenance. Dans quelques instants, je m'engage dans la fosse aux lions, où devrais-je dire aux loups... Et autres sortes de créatures. Les dieux me viennent en aide, ce plan est une catastrophe. Heureusement, je n'ai pas le choix, ce qui m'empêche de m'appesantir sur le sujet. Au bas des marches, j'arrive devant une énorme porte métallique, sur laquelle je pose ma main afin de rassembler mon courage. Un mécanisme émet un bruit sonore, et la double porte noire s'ouvre. Une vague de bruit et de lumière m'assaille, à m'en faire chanceler. Une musique assourdissante envahit le couloir, de la fumée me fait tousser et des stroboscopes toujours plus fluorescents m'aveuglent. J'entre dans la pièce, immédiatement enveloppée par une masse de corps qui se trémoussent en rythme avec la musique. Ses pulsations se répercutent dans mes organes, et dans cette masse, entraînée par les mouvements des danseurs, je ne suis personne. C'est affreux. C'est merveilleux. Alors que les basses se calment, une mélodie éthérique résonne dans le club. Des paillettes dorées tombent sur la foule, certains rejettent la tête en arrière et ouvrent la bouche pour les accueillir, sous mon regard ébahi. L'odeur de la magie me pique au nez, je reconnais ces paillettes, la chimeria, pire substance de mon peuple. Je serre mes lèvres et tente d'éviter de respirer. Il faut que je trouve ce que je suis venue chercher, avant que ce maudit stupéfiant n'altère tout bon sens. La foule semble se dissiper, comme pour me laisser passer. Sans plus me poser de questions, je me fraie un passage tout en continuant de danser en rythme. Il ne faut pas que je me fasse remarquer. Pas encore. Si la chimeria m'apporte une distraction et que les danseurs ne m'ont pas encore repérée, il est évident que ce sera de courte durée. Chaque son m'invite à m'abandonner à cette ambiance envoûtante, à m'arrêter et à oublier, à me laisser aller à ce mirage. Mais je ne peux pas, c'est leur donner raison, c'est abandonner.

Le rythme des danseurs s'est ralenti, et les regards convergent vers une estrade au bout de la salle. Mes yeux ne perçoivent pas ce qu'ils voient, la foule trop compacte pour que je puisse regarder dans cette direction à mesure que je me rapproche, mais la pointe de mes oreilles frémit. J'entends au loin plusieurs individus marcher sur l'estrade. La foule recule et seuls quelques téméraires restent en avant. Je me retrouve à peine à quelques mètres de l'estrade, soudain angoissée à l'idée d'être si visible. Un homme gigantesque s'avance, tout de noir vêtu, une fée d'une trentaine de centimètres posée sur son épaule. Une des nôtres, que fait-elle ici? Une énorme boule à la gorge m'empêche de respirer. Avant que j'ai pu me poser plus de questions, il s'assied sur un immense siège, qui paraît presque petit à cause de son gabarit, et me fixe. Droit dans les yeux.
J'ai trouvé celui que je suis venue chercher.