Prologue

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Un voile de terreur était tombé au détour d'une ruelle sombre, où une âme en perdition tentait de trouver une issue qui lui serait vaine quoiqu'il arrive. La pluie qui tombait au sol résonnait comme le glas mortuaire, il l'entendait dans un écho et sa vue s'affaiblissait à mesure de son avancée.
Et cette sensation de s'engouffrer au cœur même des ténèbres était loin d'être une simple illusion. Chaque goutte d'eau qui s'échouait sur lui fut semblable à des épines lui traversant la chaire, il hurlait, priait un dieu quelconque de lui épargner cette souffrance. Il hurlait et s'excusait des atrocités qu'il avait commis au cours de sa misérable vie.

Et comme si chaque supplique était une malédiction, l'ondée commença alors à lui brûler la peau et la faisait tomber en lambeaux. Il pouvait voir son corps se décomposer, se trouer et puruler. Bientôt ses jambes n'allaient plus être en mesure de supporter son poids, les os craquants et se brisant sous l'impact de la masse qu'ils ne parvenaient plus à contenir.

La chute était inévitable.

Ses yeux devenus vitreux parvenaient encore à dessiner les contours de l'ange de la mort se dressant face à lui. Il ne tenait pas de faux et ne portait pas de longue robe noire ornée d'une capuche. Le démon était réel, il ne vivait pas seulement dans sa tête, il ne faisait que rappeler cet être au statut qui lui incomberait à présent. Celui d'une âme torturée par le vice et le péché, une âme qui devra ramper des années durant dans les limbes agonisants de l'enfer.

L'homme le reconnu immédiatement et les larmes emplissaient ses yeux de plus belle. C'est vrai, son heure était arrivée et il n'était pas en mesure de repousser l'inévitable, telles étaient les termes de son contrat.

Une âme pour une compensation.

Très vite, le col de son chemisier détrempé par la pluie fut attrapé et son corps fut trainé au sol comme un vulgaire déchet, à l'image de la personne qu'il eut incarné. Les plaintes continuaient de s'échapper d'entre ses lèvres tant la rugosité du sol continuait de lui irriter la peau. Le sang qui en découlait laissait des traces au sol que le climat tempétueux s'empressait de laver derrière son passage. Il tentait également de capter le regard de son bourreau, mais il ne vit que son dos imposant et le bras puissant parcouru de veines et de traces d'encre qui le retenait et le trainait vers son antre.

Le chemin lui semblait si long et le regard des passants vide d'expression. Il ne réalisa que bien plus tard qu'autour de lui, le temps et l'espace s'était figé pour le hisser au sommet de sa perte. Personne ne pouvait le voir, personne pour le sauver ou même l'entendre. Il jura que ce n'était là qu'un mauvais moment à passer et que l'heure de la libération allait bientôt sonner, l'affranchir de ses péchés. Le pauvre était loin de s'imaginer qu'il s'agissait pourtant d'une condamnation à perpétuité, pas seulement quelques mois ou quelques années, mais des millénaires de souffrance sans jamais pouvoir trouver de répit ou le repos éternel.

Le bal des condamnés - Sukuna x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant