On y est.
Nous avons passé les huit tests physiques, avec la capacité d'utiliser notre alter. Selon le professeur Aizawa, cela permettrait de connaître notre véritable potentiel, ajoutant ironiquement qu'il renverrait le dernier qu'il estimerait incompétent.
C'est complètement absurde. À quoi aurait donc servi le test d'entrée ?
Je lance un regard furtif autour de moi. Les dernières personnes qui avaient réussi à garder leur calme ont fini par se laisser aller à l'affolement. Ce n'est pas étonnant. Avec autant de monde les émotions sont très rapidement contagieuses, ce qui explique la soudaineté des paniques. Moi-même commence à ressentir une certaine appréhension. Après tout, mon alter n'est pas arbitrable pour ce genre d'exercice. Je n'ai pu utiliser que six pour cent de mon alter, au mieux. Au pire, je ne l'ai pas du tout utilisé.
C'est tout bonnement ridicule de nous évaluer en fonction de nos capacités physiques. Avec ou sans alter, c'est injuste pour ceux qui ne sont pas aptes pour ce test, et je ne dis pas ça parce que j'y suis directement concernée. C'est cruellement inique. Au lancé de balle, j'ai fini avec un score de cinquante-sept mètres. CINQUANTE-SEPT ! J'ai eu le droit à l'étonnement de certains et à la moquerie d'autres. Pour dire, je me suis même fait blâmer par l'autre blond parce que je cite : « Cinquante-sept ?! C'est quoi ce score de m*rde, tu te fous de ma gueule ?! Utilise ton p*tain d'alter». Inutile de me rappeler ce score médiocre, je suis déjà assez humilié d'avoir fait un score encore plus mauvais que l'année dernière.
Je suis fichu, soyons réaliste. Autant que je parte maintenant, ça m'évitera une énième humiliation.
L'attente commence à devenir pesante. Un pénible silence se croît dans le terrain de sport lorsque le professeur arrive lourdement face à nous, les mains péniblement engouffrées dans ses poches. Mon cœur se serre, je ne peux pas quitter le lycée à cause d'un absurde caprice du professeur. Je n'ai même pas eu mon premier cours !
Tandis qu'il s'apprête à prendre la parole, je le coupe aussitôt, m'apprêtant âprement à m'opposer à la décision incongrue et grotesque du renvoi.
— Attendez !
— Hum ?Le professeur me lance un regard suite à ma prise de parole, toujours avec cet air ennuyé, presque menaçant. La classe l'imite, intriguée de savoir ce que j'ai à dire, mais surtout agacée de faire perdurer l'affichage des résultats.
— Je-Je doute que ces "épreuves" puissent déterminer nos capacités en tant que héros. C'est-C'est tout bonnement irrationnel !À la fin de ma remarque, un brouhaha confus se produit, commençant presque à me faire regretter la remise en question du professeur. Tsuyu me chuchote d'arrêter m'assurant que c'est une très mauvaise idée, tandis que Midoriya me lance un faible sourire.
— Irrationnel, dis-tu ? demande le professeur qui commence à me porter un minimum d'intérêt. Où est-ce que tu veux en venir ?
Je prends une grande inspiration pour me donner un semblant de courage avant de reprendre la parole.
— Pour déterminer si nous sommes aptes à devenir des héros, ne serait-il pas plus judicieux de se confronter à un véritable adversaire, plutôt qu'à... Une vulgaire balle et des exercices tout aussi saugrenus ? dis-je d'un ton presque tumultueux.Oui, la balle je l'ai encore en travers de la gorge.
J'ai peut-être été un tantinet trop loin. Si je ne me fais pas renvoyer par "manque de compétence", je le serai définitivement par insolence, c'est certain. Oncle Kai va me tuer. Je vis Tenya Iida s'avancer pour me réprimander, mais Aizawa le devança.
— Igarashi, le professeur s'approche de deux pas. Vu son regard, ça ne présage rien de bon. L'enseignement de Yuei a formé les plus grands héros, alors je ne crois pas que tu sois en mesure de douter de nos méthodes. Mais, imaginons que je rejoigne ta remarque. Si tu n'es pas capable de faire un bon score avec une "vulgaire" balle comme tu dis, alors n'espère pas songer à devenir une héroïne.
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PRESOMPTION D'INNOCENCE
FanfictionJ'étais loin de m'imaginer que mon passé supposé enterré referait surface d'une façon aussi péremptoire. Des découvertes que j'avais alors encore ignorées jusque-là, bouleverseront cruellement ma vie que j'ai eue tant de mal à cicatriser.