Carmina sortit son sac du van et suivit Rosel dans le souterrain avec Grâce dans les bras d'Eduardo. Elle restait sceptique quant à la présence de ce dernier dans les hommes de mains de Nevada. Il était videur pas garde-du-corps, pour ce qu'elle en savait.
Nevada renvoya ses hommes dès qu'elles se trouvèrent dans l'entrée de son appartement. A ses yeux, il s'agissait plus d'une maison dans un immeuble que d'un loft. Le salon faisait la taille de son appartement à elle - chambres comprises - et la cuisine lui donnait le vertige même d'aussi loin. Elle suivit sa fille qui discutait de sa chambre avec le propriétaire des lieux.
La décoration austère n'était pas à son goût mais elle pouvait y voir ce que Nevada y trouvait : c'était fonctionnel avant tout. Ils montèrent l'escalier dont les lampes à leurs pieds s'allumèrent sur leur passage. A quoi servaient ces putains de luminaires aux pieds ?
Même aux côtés de Raul, elle n'avait jamais connu un tel luxe. Elle avait qu'une envie : retourner dans son minuscule cagibi bon marcher.
La chambre de Grâce ne fut, heureusement, pas plus grande que celle qu'elle occupait déjà avec elle. Il y avait juste un lit à baldaquin vert pomme dans un coin couvert de peluches que la petite-fille s'empressa d'inspecter et de commenter avec admiration. Elle trouva une place pour son dragon bleu pailleté et sa poupée décapitée.
- Tu peux ranger tes affaires dans l'armoire, lui indiqua Nevada. Je vais montrer sa chambre à ta maman.
- D'accord!
La petite les abandonna pour s'extasier dans un placard immense rempli de robes et de vêtements.
- Tu n'as pas acheté tout cela pour elle, quand même ? s'inquiéta-t-elle quand ils se retrouvèrent seuls.
- Non.
Sa réponse aurait dû la rassurer mais elle pressentait une bombe à venir.
- C'est Valiena qui s'est occupée d'aménager la chambre.
- Nevada, soupira-t-elle, tu l'habitues à...
Nevada la tira dans une chambre et la repoussa contre la porte. Elle le fixa, prise au dépourvue par cet éclat soudain.
- Ce n'est pas temporaire.
- Mais...
Ses doigts s'enfoncèrent dans ses joues pour la couper.
- Ce. N'est. Pas. Temporaire!
Le sérieux avec lequel il répéta sa phrase l'empêcha de protester plus. Une violence qu'elle ne comprenait pas dansait dans ses yeux verts.
Elle acquiesça pour le calmer.
- J'y pensais depuis un moment mais je ne trouvais pas le moment pour t'en parler.
Il se pencha, prit son sac et lui tourna le dos.
- Même si la situation précipite ta décision, tu n'aurais pas eu le choix.
- Pas du tout ?
- Aucun !
Son assurance aurait dû l'énerver mais elle commençait à s'y habituer. Nevada s'attendait à certaines réactions de sa part parce qu'il nourrissait une idée très précise sur ce qu'ils représentaient l'un pour l'autre.
- Tu es à moi.
Comme ce genre de réflexions.
- Je comprends maintenant pourquoi tu n'es toléré que par toi-même, le taquina-t-elle, Monsieur Le Dictateur.
Il entoura son visage de ses mains avec un sérieux étonnant.
- Seulement pour toi, mi reina.
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El Cuco - Série Faida
Romance**** Public majeur et averti - cette histoire comporte des thèmes sombres, des scènes de sexe, de la violence physique, un contenu qui pourrait trigger certains lecteurs et un langage grossier.***** Carmina Francesi vit à New-York depuis quatre ans...