L'Amour en héritage.

Chapitre 15

- Sasha -

Vendredi 18 mars 2022

Tout m'émerveille, c'est simple j'ai l'impression de vivre un rêve éveillé depuis hier. Surtout que malgré le fait que ce soit la reprise et qu'il ait énormément de choses à faire, Charles trouve toujours un peu de temps à me consacrer. Sérieusement il en a déjà fait beaucoup et je suis bien consciente qu'être ici est déjà une opportunité unique et incroyable.

La deuxième séance d'essais de la journée se termine, et je redescends dans le garage pour voir Charles qui vient de terminer à nouveau deuxième de la séance, comme tout à l'heure. Il semble plutôt en confiance avec la voiture, et de fait l'ambiance dans les installations Ferrari que je n'ai pas quitté de la journée est vraiment bonne.
Les espoirs sont grands il faut dire et surtout très clairs : gagner ce week-end.

Dans un petit coin pour ne pas déranger, et surtout ne pas attirer l'attention des médias j'attends donc le monégasque qui me fait rapidement signe de le suivre au moment où il quitte le garage. Comme un peu plus tôt, je le suis jusque sa driver-room, où l'absence de caméras nous permet d'agir plus normalement. Toujours surexcitée d'être ici, je sautille presque sur place en lui faisant mon résumé de la séance avant de le prendre rapidement dans mes bras.

« Charles, la porte s'ouvre sur sa chargée de communication, il faudrait qu'on parte d'ici cinq minutes pour que tu sois à l'heure pour la réunion ensuite. »

Elle m'adresse un sourire désolé d'interrompre notre discussion que je lui rends désolée moi-même de déranger leur organisation.

«  Pas de nouvelles d'Arthur au fait ? demande-t-il.

- Non, tu devais avoir raison, je hausse les épaules.

- Ce n'est pas après toi tu sais, c'est juste qu'il est déçu il faut juste lui laisser le temps de se calmer. »

J'imagine que Charles connait assez son frère, il n'empêche que je me sens frustrée et inutile de savoir qu'il est là quelque part à ruminer ses mauvaises qualifications et que je ne peux rien faire pour essayer d'aider. Après s'il veut être seul, je ne vais pas m'imposer non plus : s'il voulait me voir, il répondrait à mes messages.

« Ne t'en fais pas pour lui ça va aller je t'assure, reprend Charles. Et j'irais le voir ce soir s'il ne répond toujours pas.

- Tu as raison, je soupire. Je vais te laisser te changer, j'ajoute alors qu'il commence à baisser la fermeture de sa combinaison.

- J'ai une réunion après les médias, ça devrait durer une bonne heure au moins tu veux rentrer maintenant ou attendre sur le paddock ?

- Je vais aller regarder les qualifications de F2 si c'est bon pour toi.

- Comme tu veux, tu as la clé de la chambre de toute façon ? Préviens-moi simplement si tu prends un taxi pour rentrer que je sache où tu es.

- Ça marche. »

Une étreinte rapide plus tard, et me voilà dehors concentrée pour me remémorer le chemin jusque la tribune que m'a montré Charles ce matin. J'ai regardé les essais depuis la loge Ferrari, mais en cette fin d'après-midi la chaleur est moins importante alors je décide de rejoindre la tribune pour profiter des derniers rayons de soleil.

Ce sport est vraiment magique. Je ne suis pas la F2 habituellement ou alors uniquement de très loin et pourtant j'ai l'impression que c'est ma vie qui se joue alors que la séance arrive à sa fin. Mais sans savoir vraiment qui j'ai envie de voir en haut de la feuille des temps, mes yeux ne quittent pas la piste et l'immense écran qui affiche les résultats.