L'Amour en héritage.

Chapitre 16

- Sasha -

Samedi 19 mars 2022

J'avais pourtant mis mon portable en vibreur en sachant que cela suffirait à me réveiller tout en espérant que cela n'aurait pas le même effet sur mon voisin à qui il reste encore près de deux heures de sommeil. Cependant a peine ai-je mis un pied hors du lit que j'entends la voix ensommeillée de Charles m'interpeller :

« Sasha ? Tu vas où il n'est même pas sept heures.

- Avec Arthur, voir la course de F3. Désolée je ne voulais pas te réveiller, je m'excuse en me dirigeant vers la salle de bain.

- Tu aurais dû m'en parler, on aurait pu partir plus tôt tout à l'heure pour que tu sois à l'heure.

- Ne t'inquiète pas. Profite encore de tes heures de sommeil, on se retrouve tout à l'heure. »

J'ai du mal à jauger du temps qu'il fait dehors à cette heure, alors au moment de sortir de la salle de bain je récupère un pull dans mon sac avant de sortir aussi discrètement que possible en constatant que Charles s'est déjà rendormi. J'arrive dans le couloir désert plongé dans le noir, et alors que je sors mon portable de mon sac tout en vérifiant que tous mes pass sont bien là, la porte d'à côté s'ouvre sur un Arthur souriant.

« Hey, tu es vraiment levée, s'exclame-t-il la voix encore enrouée de sommeil.

- Évidement que je suis là, je te l'avais dit non ?

- C'est vrai. »

Arthur passe un bras dans mon dos, et je viens me coller contre lui pour lui rendre son étreinte alors que nous nous mettons en route direction l'ascenseur. Plus fatiguée que je ne le pensais, je reste appuyée contre lui tout le long de la descente et une fois installée dans la voiture, j'opte pour la portière comme oreiller. Beaucoup moins confortable qu'Arthur, ce qu'il ne manque pas de faire remarquer.

Heureusement le trajet ne dure qu'une dizaine de minutes, sinon je crois que j'aurais fini par me rendormir avant d'arriver au circuit. C'est étrange de voir les routes, le parking et les allées si désertes : on voit que les pilotes de F1 ne sont pas encore présents. L'ambiance qui règne sur le circuit est alors tout à fait différente, plus sereine et pas désagréable. Tout comme celle du paddock de F3 en fait : même si tout le monde n'est pas encore présent les frontières entre les écuries semblent plus perméables.

Alors qu'Arthur salue plusieurs pilotes que nous croisons, je note qu'ils sont souvent regroupés alors qu'ils portent des couleurs différentes. D'ailleurs ce n'est pas de ses coéquipiers que le monégasque semble être le plus proche, car une fois dans les installations PREMA il s'isole avec ses ingénieurs. Ne souhaitant pas les déranger, et sachant qu'avec les qualifications pas extraordinaires d'hier il doit se concentrer et revoir beaucoup de choses je me trouve une petite place dans un coin de la pièce et je m'installe avec un livre et mes écouteurs. Régulièrement cependant je relève les yeux en direction d'Arthur, et je dois avouer que nos regards se croisent très souvent.

« Je vais m'installer dans la tribune, bonne chance pour la course. Donne-tout, tu es capable de remonter très haut, je crois en toi Arthur. »

Blottie contre lui, j'essaie de lui transmettre autant d'ondes positives que je le peux. Puis rappelée à l'ordre par l'agitation autour qui m'indique qu'il va être temps pour lui de rejoindre la grille également pour les tours de chauffe, je me recule doucement après avoir déposé un rapide baiser sur sa joue.

« Sasha, il me retient en posant sa main sur mon avant-bras, si je remonte jusqu'à être dans les points tu dors avec moi cette nuit ?

- Vise le top cinq et on en rediscute. »