Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Tome 1

Doutes.

Il est 22 heures, et je suis là allongée sur mon lit; à penser, à me poser des questions.

Je suis à un moment de ma vie où tout se bouscule dans ma tête, vous savez ce moment où vous savez même plus qui vous êtes. Je me rends compte que je n'ai jamais vraiment su qui j'étais. La question qui me vient à l'esprit c'est : Fille ou garçon? Je sais que peu de personne de mon âge se pose cette question et que quand tu te la poses c'est qu'il y a quelque chose.

ça fait des mois que cette scène se répète, chaque soir.

***

Il est 6H30, la radio me réveille en sursaut. Je me lève puis change trois fois de tenues afin d'en trouver une qui me convienne. Ensuite je descends rejoindre ma mère pour le petit déjeuner, comme à son habitude elle me prépare des toasts et des œufs tout en me transmettant sa bonne humeur.

Les seules choses qui me motivent à aller au lycée ce sont mes meilleurs amis, Adèle et Tyler.

Comme tous les matins, je monte dans le bus, m'assois dans le fond à l'écart de tout le monde puis me plonge dans mes pensées. Je penses à l'amour, aux baisers, aux vrais. Je n'ai jamais embrassé quelqu'un sincèrement, les seules fois où j'ai embrassé quelqu'un c'était pour un jeux stupide comme la bouteille ou le jeux du chapeau. Ridicule. Je me demande ce qu'on peut ressentir quand cette personne nous attrape la taille avec une main, passe l'autre dans tes cheveux, pose ses lèvres sur les nôtres puis ferme délicatement les paupières pour ensuite nous regarder dans les yeux tout en reprenant notre souffle.

Je suis retirée de mes pensées par le freinage du bus qui me fait revenir à la réalité. Je descends en me rendant compte que je suis la dernière et que tous les autres sont déjà rentrés dans l'établissement. Mais j'aperçois Adèle et Tyler, qui m'attendent devant le lycée comme tous les jours. Je les rejoins, pour que quelques minutes plus tard on parte chacun de notre direction les cours et comme tous les jeudis moi et Tyler commençons par philo.

****

Je n'arrête pas de penser à lui, mais je n'arrive pas à décrypter ce que je ressens. C'est si compliqué, je comprends plus rien.

Je suis encours de Philo et tout ce que je suis capable de faire c'est le contempler : ses cheveux bruns tombant sur ses épaules, ses mitaines marron et usées qu'il ne lâche même pas en plein été, ses manières complètements déplacées et son sourire que personne ne peut égaler. Quand il me sourit, j'ai l'impression que des papillons ont pris possession de mon estomac et que je n'ai aucun contrôle de moi même.

- Emma! Emma!

Je sentis quelque chose cogner contre mon coude, c'est Lucas. Le regard du prof sur moi est pesant, j'ai sûrement quelque chose à me reprocher.

- Emma, pouvez-vous résumer le cours d'aujourd'hui s'il vous plaît?

La sonnerie retentit : sauvée par le gong.