ᴏᴄᴇᴀɴ ⟨⟨ᴘᴏsᴇ́ɪᴅᴏɴ⟩⟩ ©

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-Tu sais quelque chose Poséidon ? Ces jours-ci je te remarque moins..amer- Assura Zeus, portant à sa bouche un peu de nectar logé dans un verre -Une raison particulière ?- Le roi des dieux ne put réprimer sa curiosité et son regard interrogateur à son frère aîné ; il attendit une réponse de sa part.

-Rien de particulier - Les mots étaient aussi tranchants que d'habitude. Zeus a juste soupiré, il cédé à une telle réponse.

-Parfois je pense que tu as besoin d'une femme dans ta vie frère ; tu le passes toujours ici complètement seul et entouré de livres- Il s'arrêta, analysant la grande pièce où ils se trouvaient -Une présence féminine ne serait pas mal- Le plus jeune l'encouragea, alors qu'il hochait la tête à plusieurs reprises vers ses pensées et son imagination intérieures.

-Je me sens bien comme ça, une femme ne ferait que gêner- Disa-t-il son regard figé sur la page d'un livre.

Instinctivement la silhouette d'une certaine humaine traversa  fugitivement l'esprit du dieu et devant une telle image, Poséidon ne put ignorer la surprise qui commençait à apparaître.

-Je dois partir- Décréta-t-il, fermant le livre et se levant, il sortit de son palais laissant Zeus totalement désorienté.

Sur le sable, une certaine femme aux cheveux noirs s'entraînait à écrire.
Poséidon lui rendait souvent visite, lui enseignant à la fois la lecture et l'écriture. Elle a commencé par pratiquer et mémoriser l'alphabet grec, chaque lettre et chaque son individuel.

Sa concentration était si grande qu'elle passa inaperçu une fois de plus la présence de cette divinité. L'homme aux yeux bleus savait à quel point elle pouvait être ignorante et dans un silence complet, il se pencha prudemment vers elle, jetant un coup d'œil au papier de papyrus qu'ils ont utilisé en cette occasion.

Il devait admettre que sa façon d'écrire s'était un peu améliorée depuis la dernière fois, même si ses lignes ont continué d'avoir un manque de rigueur notoire. Poséidon aperçoit ce que Laisha essaie avec tout son soin de tracer sur la feuille.

P O S E.

-JE NE FAIS PAS- Conclut-il, surprenant la femelle. Il s'éloigna à une distance prudente.

-Tu m'as fait peur, je ne t'ai pas entendu venir- Ses joues reprirent cette couleur cramoisie qui lui était typique, s'asseyant et serrant le papier contre sa poitrine -Depuis combien de temps es-tu là ?- Se demanda-t-elle.

-Pas beaucoup- Répondit-il simplement, assis tranquillement sur le sable avec son regard figé sur l'océan. Laisha l'examina sans rien dire à ce sujet.

Les cheveux blonds de Poséidon flottaient au rythme de la brise qui traversait la plage, le sensation de paix l'enveloppait complètement. Une douce mélodie emplit les oreilles de Laisha et son attention tomba sur la personne qui la chantait. Poséidon, au rythme des vagues, générait cette cadence, c'était un spectacle musical qui dominait avec parcimonie le cœur de la femme aux cheveux noirs.

Silencieusement, elle s'assit à côté de lui et laissa la voix de l'opposé envahir chaque partie de son système auditif ; elle ferma les yeux en le rejoignant paisiblement. Le garçon aux yeux bleus jeta un coup d'œil fugace à sa compagnon et se prépara simplement à continuer ses affaires ; la seule chose qui régnait entre eux dans ces moments était le son harmonieux que les deux généraient, la mer les accompagnait en harmonie.

Ils s'arrêtèrent quelques minutes plus tard, aucun d'eux n'avait les mots. Ils étaient juste là, regardant le vaste océan devant leurs yeux.

Poséidon ne s'était jamais senti aussi bien que maintenant et surtout, jamais dans son existence il n'aurait imaginé profiter de la compagnie d'un humain, jusqu'à maintenant. La fille générait en lui des choses totalement ineffables.

D'un autre côté, Laisha était reconnaissante envers le dieu, il avait été une bonne compagnie depuis le départ de son père, l'aidant constamment dans sa lecture et son écriture. Il n'allait jamais trop loin avec elle, à aucun moment et bien que son arrogance ne disparaisse pas, il était plus doux qu'avant. Ni l'un ni l'autre n'avaient beaucoup de mots, car ils appréciaient le silence et la paix qui les entouraient.

Ils se sont mutuellement remerciés pour cela.

-Je ne t'ai jamais remercié pour ce que tu as fait- Laisha a délicatement rompu le silence entre eux -Vous  prenez soin de ce temple et m'avez appris à lire et à écrire- Un sourire est apparu sur ses lèvres et ses yeux ont acquis un éclat particulier -Vous êtes très généreux -

L'adversaire arqua un sourcil au dernier mot ; lui généreux ? Sans aucun doute cette jeune femme ne connaissait pas un soupçon de sa vraie personnalité, même si une partie des actions qu'il menait à son égard seraient considérées comme généreux.

Pourquoi ce changement soudain lui arrivait-il ?

-Je dois y aller- Dit-il finalement. Il se leva, tendant le manche de son trident vers elle comme une prise pour qu'elle puisse se lever. -Continue à pratiquer ta calligraphie- Lui rappela-t-il en détournant le regard.

La femme aux cheveux noirs, lui dédie l'un de ses sourires chaleureux comme d'habitude. Elle saisit le manche du trident qui lui était offert et se leva, époussetant le sable de ses vêtements. Elle a dirigé son regard vers Poséidon ; elle voulait lui dire au revoir d'une manière différente, mais elle avait peur d'être bouleversé.

Au moment où il allait se retourner, une petite main chaude saisit la sienne, le prenant visiblement par surprise.

Il se tourna pour voir la personne responsable de ladite action et ce faisant, un chaste baiser fut planté sur sa joue, coupant le souffle de Poséidon. Il dirigea une de ses mains vers la zone où le baiser avait été déposé et ses doigts caressèrent légèrement le site.

-A demain- Laisha a tiré hors de là où elle était, complètement embarrassée par ce qu'elle avait fait. Ce geste réalisé aurait peut-être pu irriter le dieu.

Poséidon se tenait juste là, en train de traiter ce qui s'était passé. Elle l'avait embrassé, il avait réussi à sentir les lèvres chaudes de la femme toucher sa joue, il n'avait jamais eu un contact aussi proche avec une femme.

Une sensation étrange émana de son estomac, il blâma la faim pour cela et sans plus tarder, il rentra chez lui, se souvenant de cette douce caresse sur sa joue.

CLARIFICATION (de l'Autrice):

Nectar : vin ou boisson des dieux, qui leurs était servie par Hébé ou par Ganymède, et qui a été décrit comme étant de couleur rouge.