Juste quelque chose que j'avais envie de dire

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Je vais écrire ici quelque chose qui va bien. Je pense qu'on le dit souvent (jamais trop) quand quelque chose ne va pas, ne nous plaît pas, et c'est très bien comme ça, mais on ne le dit pas assez quand ça va bien. Alors aujourd'hui, je vais parler de quelque chose qui va bien dans ma vie. Je voudrais parler de mes parents.

J'ai de la chance d'avoir des parents comme les miens. Papa, maman, vous n'aurez sans doutes jamais l'occasion de lire ces mots, mais je voudrais vous dire merci.

Merci de me donner les mêmes chances qu'à mes frères, et de ne pas me comparer à eux. Je sais, c'est sûrement stupide de dire ça, mais il y a des personnes qui vivent comme ça, dans l'ombre de quelqu'un. C'est bien de pouvoir être moi, de ne pas être juste "La sœur de". Je l'ai été, au collège. Pour beaucoup de professeurs qui avaient connu mon frère. Forcément, avec un grand frère en avance de deux ans, qui a gagné des concours de mathématiques, certains de mes professeurs ne pouvaient s'empêcher de me dire que "Tu sais que ton frère a fait...". Oui, merci, je sais, c'est mon grand frère, je le connais depuis ma naissance. Jamais ça n'a été comme ça à la maison. Jamais je n'ai eu droit à des remarques me disant que mon frère avait fait ceci ou cela, que je n'avais pas fait.


Merci de me permettre de pratiquer mes loisirs, et de me soutenir et m'encourager sans exercer de pression pour que j'obtienne des résultats, de me laisser progresser à mon rythme. Merci également pour votre soutien dans mon choix d'études.

Merci de ne pas me forcer à faire des choses dont je ne suis pas capable. Cette fête où la musique était trop forte, avec trop de monde, merci de m'avoir autorisé de sortir, et d'attendre la fin dans la voiture.

Merci de m'obliger, parfois, à faire les choses moi-même. Je n'aime pas ça sur le moment, évidemment, mais je sais que j'en ai besoin. Il n'y aura pas toujours quelqu'un pour tout faire à ma place.

Merci de me disputer quand je dépasse les bornes, c'est aussi important.

Merci, pour votre tolérance (Non, je n'aime pas ce mot, "tolérer", qui pour moi signifie qu'on accepte la présence de quelque chose qui ne nous plaît pas. Par exemple, "Je tolère quelques grumeaux dans la pâte à crêpe". Merci, au passage, de m'avoir ouverte à la lecture, de m'avoir donné le goût des mots, de m'avoir permis de voir leur beauté lorsqu'ils sont bien utilisés, et leur puissance.) Donc, merci pour votre ouverture d'esprit, sur beaucoup de sujets. Merci de m'avoir permis d'aller déjeuner dans la famille de mon amie Pakistanaise, je sais que certains parents ne l'aurait pas fait. Merci, sur des sujets tels que l'homosexualité et la transidentité, de ne pas m'imposer votre avis, mais plutôt de me demander le mien.

Merci, de m'ouvrir au monde, de m'avoir appris que ce n'est pas parce qu'une façon de vivre est différente de la mienne qu'elle est forcément mauvaise, ou inférieure. Merci de m'avoir appris à respecter autrui, quel que soit son origine et son opinion, même si certaines opinions ne peuvent parfois pas être comprises. Merci, de me permettre de voyager, de découvrir les traditions et l'histoire d'autres régions et pays.

Merci, de m'avoir appris très tôt à être séparée de vous, que ce soit quand vous travaillez ou en me laissant, pendant les vacances, partir quelques jours, voire semaines, en colonie de vacances ou chez d'autres personnes de la famille.

Merci de vous préoccuper de ma réussite scolaire.

Merci de me faire confiance, lorsque je part me promener seule ou avec mon chien, lorsque je cuisine, lorsque vous me laissez seule à la maison et pour mon travail scolaire. Merci de me donner des responsabilités, même minimes.

Merci, de me permettre de grandir dans un environnement stable, sans inquiétudes majeures.

Merci, de me laisser me forger ma propre opinion, même si elle diffère de la vôtre sur certains points.

Merci, papa, de m'aider dans mon élevage de poules, et de me proposer des idées toujours plus loufoques. Merci de me faire tes blagues, même si elles sont lourdes et que parfois elles m'énervent. Elles me permettent de penser à autre chose quand je suis stressée.

Merci, maman, de m'avoir montré que ce n'est pas parce qu'on est une femme qu'on ne peut pas être indépendante et avoir un rôle important dans notre milieu professionnel. Merci de m'expliquer comment fonctionne mon corps, en étant disponible pour moi si je me pose des questions.

Merci, à vous deux, de m'aimer (ou de m'en donner l'impression et d'être de très bons acteurs si ce n'est pas le cas).

Merci, tout simplement merci.

Merci.

Je vous aime

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 04, 2023 ⏰

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Petites pensées d'une améthysteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant