Mame Nyund'
Chose folle, je viens de me rendre compte que j'avais complètement effacé de ma mémoire tout souvenirs de 2018 à 2019.
Il a fallut une discussion banale à la base avec une fille que j'apprécie bien,puis une question basique sur mon baccalauréat, cette question m'a amené à fouiller mes documents, et c'est là que je suis tombé sur ce bout de papier,cet acte de décès, celui de mon père Nyundou Pôl Benjamin fils de Moussavou Polycarpe et de Itsiembou, ce papier m'a rappelé la date tragique qu'a été le 28 juillet 2018 pour moi.Ce samedi 28 commençait déjà par un mood assez fade, je venais de faire ma lessive et au moment de ramasser mes vêtements que j'ai installé sur la corde,je me suis rendu compte de l'absence d'un tee shirt que j'aimais énormément, c'était un maillot hors-série en vérité,il était de couleur blanche avec des rayures noires sur les côtés, j'étais complètement attristé à tel point que ce soir là j'avais décidé de ne pas aller à la répétition de la chorale de mon église, et pourtant Dieu seul sait à quel point j'étais attaché à l'église à ce moment là.
C'est donc allongé sur mon lit que je reçois un appel de ma petite sœur Rosalie pour m'informer de l'état critique dans lequel se trouvait notre père, j'étais à ce moment là quasiment seul à la maison, il y'avait juste mes 2 neveux et moi, j'ai après ça reçu plusieurs autres messages me demandant de me mettre en prière car mon père était à ce moment là dans le coma .
J'ai donc commencé à prier puis j'ai pas été fort ,j'ai fondu en larmes, ce sentiment de vide que je ressentais depuis le début de la journée s'est accentué et c'était le grand vide j'avais le sentiment de ne plus pouvoir ressentir l'énergie de mon père, j'ai pleuré, j'ai le souvenir de mes neveux Caleb et Ethan qui sont venus me trouver dans la chambre et m'ont demandé pourquoi je pleurais ,ils ne comprenaient pas,ils ne pouvaient pas comprendre ils étaient tout petits .Je leur ai demandé de sortir puis j'ai arrêté mon téléphone pour faire durer l'espoir au maximum,je n'ai pas voulu recevoir cet appel m'annonçant que c'était la fin, j'ai supplié Dieu de ne pas permettre que je reçoive cet appel,il est 19h quand je m'assoupis .21h je me lève je vais au salon et je trouve ma grande sœur , mes deux neveux et deux de mes voisins entrain de veiller dans la bonne humeur, je me suis assis tranquillement j'ai allumé mon téléphone sans réelle conviction, sans surprise j'avais reçu des messages et j'avais des appels manqués, ce fameux appel auquel je n'ai pas répondu au final ,j'ai par contre lu le message qui m'annonçait que mon monde venait de s'écrouler, je venais d'apprendre que je n'aurai plus jamais de père, Tata le patriarche venait de s'en aller,il nous a quitté pour rejoindre nos ancêtres, Pôl Benjamin n'était plus, l'homme que j'aimais de tout mon cœur n'était plus là où il était sensé être.
J'ai eut un semblant de calme,mais quelques minutes après j'ai pas pu me contenir j'ai fondu en larmes et j'ai dû dire à ceux qui étaient autour de moi que je venais de perdre mon pilier,le Dialy Dili Guinks Mulunde djisa ma liur na cok venait de partir pour toujours.
J'aurais souhaité le voir juste une dernière fois , je prévoyais monter sur Libreville le lundi mais hélas Tata était parti le Samefi 28 Juillet 2018.La dernière fois que je l'avais vu c'était l'été de l'année d'avant son décès, je ne vais jamais oublier ces moments qui en réalité étaient nos derniers ensembles, il m'a raconté et avoué plusieurs choses qu'il ne comptait probablement pas emmener avec lui dans la tombe,je vais probablement le dire à ses petits fils si Dieu me donne l'occasion de perpétuer ce beau et puissant nom qu'est Nyundou Pôl.
5ans après j'arrive pas à pleurer pleinement, je n'ai jamais vraiment pleurer mon père , j'espère que je pourrais le faire, j'irai à Tchibangua là où il repose et je verserai toutes larmes de mon corps parce qu'il manque à ma vie.
Quand je pleure je me retiens pour pas qu'on m'écoute, je suis pas au Gabon j'ai envie d'appeler maman pour lui dire que Tata me manque mais je la connais elle m'aime beaucoup et me savoir triste la rendrait également triste,savoir qu'elle n'est pas à côté de moi pour me consoler la rendrait folle.
J'ai pas envie d'appeler Rosalie ,je dois être fort et pas l'affaiblir de plus elle passe son Bac elle a besoin d'être concentrée.
J'ai pas envie d'en parler à Dieu parceque j'ai l'impression qu'il m'a abandonné ce 28 Juillet 2018, je ne sais plus à quel point nous en sommes lui et moi mais je sais qu'il me doit des prières.J'ai envie que quelqu'un sache que j'ai mal, j'ai besoin qu'une personne m'écoute pleurer sans dire un mot à part me prendre dans ses bras, j'ai envie qu'une personne sache que depuis 2018 je suis détruit de l'intérieur,je ne suis en réalité motivé par rien, l'idée de me projeter en me disant que mes enfants ne connaîtront jamais leur merveilleux Grand père me déchire, l'idée que mon père est parti sans jamais avoir profité de ce qu'il a semé me brise.
J'ai quand même perdu mon père à 17ans ce n'est que maintenant que je réalise, je m'en suis même pas rendu compte que j'étais aussi jeune à l'époque, dans la tête d'un garçon de 17ans c'est dur maintenant que j'en ai 22 c'est encore plus dur.
Je n'ai jamais réellement accepté son départ, je l'ai juste constaté.
Je promets que je me met souvent en tête qu'un jour je vais le croiser dans un marché il vas faire semblant de ne pas m'avoir vu, je vais le courir après ,puis il vas s'arrêter et m'emmener dans un coin tranquille pour m'expliquer qu'il était contraint de simuler sa mort car il était en danger, probablement lié à son ancien travail, vu qu'il a travaillé à la présidence,il était conseillé juridique et haut représentant Général du feu prédisent Omar Bongo. En parlant de profession il a eut un parcours atypique ,je ne peux en parler maintenant j'ai mal à la tête j'ai encore pleuré,je le ferai probablement une prochaine fois.J'ai eut mal pour Rosalie, j'ai pleuré fort parceque je savais qu'elle pleurerait plus fort, je n'ai jamais voulu l'appeler le corps,pour moi c'est Tata point barre.
Je n'ai plus trop de souvenirs après ça, mais je sais que les ténèbres se sont rabattus sur moi dès ce moment là, j'ai su que plus rien ne sera comme avant, 2018 était déjà une année difficile et très éprouvante psychologiquement,avec mes hospitalisations répétitives,les disputes que j'avais avec ma mère,la 1ère que j'étais sensé reprendre, le décès de Tata était la goutte de trop.
Il faut vivre , mais comment vivre si depuis 2018 je suis mort? Comment vivre quand une partie de moi s'en est allée avec Tata?J'espère profondément pouvoir en guérir un jour, en attendant merci pour tout Tata Le Patriarche ❤️
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Tu me laisse que des souvenirs
RandomComment vivre quand je suis mort y'a 5ans déjà ? Comment être fort quand une partie de moi s'en est allée avec lui ce 28 Juillet 2018?