The Shade Of Sosthène

CHAPITRE 10

L'été est souvent synonyme d'amitié et de sorties familiales par pur plaisir, si je devais décrire les deux dernières qui viennent de se dérouler : ennuyant, et pourtant ils ne cessent pas.

Les silhouettes de mes parents et leurs chapeaux de plage sur la tête sont face à moi tandis que le sourire narquois d'Elone ne quitte pas mon torse.

— Tu utilises quelle crème solaire ?

Surpris, je fronce les sourcils avant de reporter les yeux sur lui, son maillot rouge et sa peau basanée me font légèrement bégayer mais je tente de garder une expression neutre.

— Trop cher pour toi.

Car ce n'est pas nouveau, les Sosthène ont toujours été plus enclin à l'argent comparé à la famille Nascimento, pourtant les différences sociales ne m'ont pas empêchée de tomber amoureux de lui il y a des années, ni de devenir son meilleur ami.

— Mmh.

Son sourire ne quitte pas son visage tandis qu'il remonte ses lunettes de soleil sur son nez, ses parents s'arrêtent devant une façade de magasin rempli de souvenirs de San Diego.

Je contourne mon père qui s'extasie sur les miniatures de moto en avançant vers les devantures qui laissent étaler des bracelets de plusieurs couleurs. Subitement, une ombre se place derrière moi, et je sais déjà de qui il s'agit.

— Aucune autre boutique ne t'intéresse ? Demandais-je curieux.

Il secoue la tête en baissant le regard sur le bijou face à nous.

— Je dois t'avouer que je suis en train de brûler à ce niveau-là.

Ses doigts désignent ses cheveux remplis d'eau salée et je roule des yeux avant de voir ma casquette disparaître soudainement.

— Elone.

Il fronce les sourcils en souriant tandis que je soupire quand ma casquette se retrouve plaquée à l'envers sur ses cheveux bruns.

Au moment où je tente de l'attraper, sa main s'empare de mon poignet pour venir me rapprocher de lui, mes œillades font des va-et-vient entre nos parents et son visage devenu soudainement amusé par la situation.

— Chacun son tour, mon cœur.

Ses lèvres déposent un baiser furtif sur les miennes et il recule en rejoignant sa mère qui est déjà en train de commander un verre d'eau sur la terrasse en face du magasin. Heureusement qu'il ne brûle à aucun autre niveau.

Je pousse la chaise près de lui sans lui lancer un regard, mes doigts glissent entre les mèches de mes cheveux blonds.

— Ils ne font pas de sirop à la menthe ici, j'imagine que tu aurais pu demander le menu enfant avec ça.

J'entrouvre les lèvres alors qu'il se contente de cacher son rire avec la carte du restaurant. Mon téléphone vibre contre la table avec plusieurs messages.

K RUTHERFORD. Lequel d'entre vous à embarquer mes magazines ?

D ST JAMES. Oups.