Au moins jusqu'à demain [TERMINÉE]

* Bonus n°3 * (🍋)

Il était en retard. Ça faisait des heures qu'il aurait dû rejoindre Jiang Cheng, mais il avait trop travaillé.
Lan XiChen regarda le ciel. Dans si peu de temps, les contours sombres et indiscernables de tout ce qui l'entourait redeviendrait nets à la lueur des premiers rayons du soleil, vainqueurs de la nuit. Dans trop peu de temps, il faudrait se lever, et recommencer une nouvelle journée de travail, une routine monotone et abrutissante.

Mais pour l'instant, l'obscurité était encore reine à Gusu, et Lan XiChen ne se préoccupait que de rejoindre le plus rapidement possible son logis et celui qui l'y attendait.

Il pressa le pas, impatient de pouvoir fermer les yeux avec la confiance que l'on ne possède que lorsqu'on est chez soi.

Pourtant, il s'arrêta, surpris, quand il arriva devant le bâtiment blanc et élégant où il habitait. En effet, les volets ouvragés et les portes coulissantes laissaient filtrer la lumière chaleureuse des lampes, ce qui ne pouvait signifier qu'une chose. Jiang Cheng était toujours éveillé à l'attendre.

Deux sentiments contradictoires, joie et inquiétude, se mélangèrent en lui. Joie, car cette petite lueur tremblotante venant de l'intérieur signifiait que Jiang Cheng était toujours présent, avec lui, et qu'il avait sacrifié son sommeil pour l'attendre. Cette simple pensée faisait naître un sourire niais sur son visage. Cela faisait plusieurs mois qu'ils s'étaient trouvés l'un l'autre, et Lan XiChen était toujours aussi fou du violet, malgré les disputes, les hurlements et les désaccords dûs à leurs caractères pratiquement opposés.

Pourtant, inquiétude venait ternir le bonheur particulier qui vient avec l'amour. Comment ne pas avoir peur, sachant que le violet restait lui aussi chef de clan, aux responsabilités importantes, et aidé de personne ? Si Lan XiChen était accompagné de son oncle et de son frère, soutiens silencieux, Jiang Cheng était bel et bien livré à lui-même. Loin de son clan, les problèmes n'en étaient que plus compliqué à résoudre, et le sommeil était extrêmement important pour la santé de l'homme.

Lan XiChen se dépêcha d'entrer, faisant coulisser la porte délicate le plus doucement possible, pour ne pas troubler le silence de la nuit.

Le spectacle qui l'attendait l'attendrit, réchauffant son cœur. Devant la scène qui lui faisait face, il ne peut s'empêcher de se promettre une nouvelle fois que, quelques soient les difficultés, il resterait avec Jiang Cheng jusqu'à la fin de cette vie, et des prochaines aussi. Il avait trouvé ce qui lui avait toujours manqué, et il était hors de question qu'il le laisse partir.

Au milieu de la pièce, la tête entre les bras, entouré de tas de papiers officiels, Jiang Cheng s'était endormi. À cause du stress, la fatigue, l'éloignement du Quai des Lotus, où il avait grandi, le violet n'avait pas réussi à garder les yeux ouverts jusqu'à son retour. Il avait sûrement essayé, mais même la plus forte des volontés ne vaut rien quand l'épuisement vient prendre la place qui lui revient.

Maintenant assoupi, le visage de Jiang Cheng était détendu, comme si les problèmes n'existaient plus dans le sommeil.

Lan XiChen s'assit à côté de lui, observant les frémissements de ses cils. Certaines personnes aimaient regarder leur amant ou amante dormir, trouvant sûrement que c'était le moment où ils étaient le plus doux, peut-être le plus fragiles, mais Lan XiChen n'avait qu'une hâte. Que le violet se réveille. Malgré la respiration, il avait l'impression que Jiang Cheng était mort. Il le préférait quand il était éveillé, vivant, ses yeux bleus brillants. Même le Jiang Cheng furieux et têtu, qui lui hurlait dessus, paraissait mieux pour Lan XiChen.

Il continua à le regarder tendrement pendant plusieurs minutes, avant de décider de le porter jusqu'à leur lit. Il passa son bras dans le dos du violet, avant de déplier ses jambes et de le soulever en passant son autre main sous celles-ci pour le plaquer contre son torse (position princesse). Il inspira doucement le parfum qui se dégageait des cheveux de son amour.