Chapitre 2 suite et fin

425 44 7
                                    


Elle se laissa faire sans se plaindre. J'aurai voulu la porter mais je me contentais de la soutenir. Elle avait marché trois blocs seule en s'appuyant à des murs, putain c'était inimaginable. Elle se laissa tomber contre la portière de la voiture en me tendant les clés, provenant de la poche intérieure de sa veste, une fois la voiture ouverte, elle se glissa en grimaçant à l'intérieur, le temps de faire le tour, elle avait réussi à s'attacher et elle s'appuya contre la portière du véhicule, les yeux fermés.

— Merci Silent Boy, tu n'étais pas obligé, murmura-t-elle.

Je serrai plus fort ma prise sur le volant, hochant la tête incapable de prononcer un mot. Il ne faisait pas froid, mais je mis le chauffage à fond dans la voiture et fis un mouvement hésitant en tendant ma main vers sa jambe dans un geste de réconfort, mais je me ravisais en posant ma main sur le levier de vitesse. Je l'observais à la dérobée, mon geste ne lui avait pas échappé à travers ses yeux mi-clos.

— Ne t'endors pas, s'il te plaît.

Elle me surprit en posant sa main sur la mienne en un gémissement de douleur, alors je cédais à ma pulsion première et posais ma main sur son genou, plus proche d'elle. Elle ne me rejeta pas et dessina du bout de son pouce les contours de mon tatouage sur ma main.

— Parle-moi de tes tatouages, me demanda-t-elle en un murmure.

Ok elle voulait une distraction, c'était bien tant qu'elle continuait à réagir, ça me convenait, malheureusement je n'étais pas un grand parleur, elle l'avait de suite compris.

— J'ai pas grand-chose à dire, lui répondis-je.

— Pourquoi ces dessins ? Insista-t-elle.

— Je ne sais pas vraiment, il me parlait. C'est comme si je n'étais pas complet sans eux.

Je me tus, mais elle bougeait toujours son pouce sur ma main, ça me convenait.

— Je comprends.

Je la regardais en coin, ses yeux étaient clos à présent.

— Toi ? Tu serais une fille tatouée ? Je demande à voir. La taquinais-je pour la provoquer.

— Tu serais surpris, mais tu ne veux pas savoir, crois-moi.

Sa réponse lui provoqua un petit rire mélancolique qui se transforma vite en une quinte de toux.

Putain ça fait mal.

Là encore, je n'avais pas besoin de comprendre ce qu'elle dit pour enfoncer plus l'accélérateur. Sa main se crispa sur la mienne, me serrant avec force, ok la vitesse ça n'avait pas l'air d'être son truc.

— Doucement, c'est une location, se plaignit-elle, plutôt que d'admettre sa peur.

Sa remarque me fit simplement sourire, comme si ça allait m'arrêter. Après un moment de silence, je lui demandais.

— Il y avait quoi dans le dossier ?

Elle ouvrit un œil en ma direction pour toute réaction, qu'elle referma vite.

— Ça ne te concerne pas.

Sujet sensible, compris, alors j'essayais une autre méthode.

— C'est quoi cette histoire de trois mois ?

— C'est la durée de mon visa. Soit il m'aidait, soit je serais devenu son ombre pendant trois mois, il a fait le choix le plus raisonnable pour se débarrasser de moi.

Je hochais la tête dans un petit rire.

— Par curiosité, tu pensais vraiment réussir à conduire jusqu'à l'hôpital seule ? Lui demandais-je alors que celui-ci était en vue.

What a shitty American Trip.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant