Partie 5.

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Toute la foule me regardait, mes mains se mirent à trembler, je ne savais ou me mettre, cette situation me rendait mal à l'aise, je pouvais entendre les jugements qu'ils faisaient dans leurs têtes. Mon regard inquiet se porta sur celui du garçon qui m'avait enfoncé tête la première dans ce bourbier, la situation avait l'air de l'amuser si on en considérait la façon dont ses lèvres s'étiraient, j'avais envie de lui faire bouffer son sourire. La fille me regarda, ses sourcils étaient froncés, elle avait compris. La foule commençait à s'agiter, tout le monde parlait se chuchotait des choses inaudibles aux oreilles.

Reda alluma sa cigarette et tira une taffe tout en me fixant dans les yeux.

Reda: C'est elle la fille dont je vous ai parlé. Dit-il en souriant de toutes ses dents.

Les bruitages s'arrêtèrent soudainement, les regards se portèrent à nouveau sur moi, mais cette fois ci, j'y lisais du dégout, on me toisait de haut en bas comme une vulgaire trainé, j'étais mise à nue face à tous. Comment ça "la fille dont je vous ai parlé" ?

Tout se passa très vite, en une fraction de seconde je me retrouva à terre en plein milieu de la foule, elle m'avait tiré les cheveux tellement fort que j'en avais perdu mon équilibre. Tout le monde riait, criait, j'avais envie de m'enfoncer à mille mètre sous terre, je ne pouvais supporter cette humiliation injustifié, qu'avais-je fait ? oui, qu'avais-je fais ? Si ce n'est m'être assise le jour de la rentré à cette table, et avoir laissé ce garçon s'installer à côté de moi, qu'avais-je fait ? Cette phrase résonnait en boucle dans ma tête, tandis que je me faisais ruer de coup encouragé par tous ces gens que je ne connaissais pas, et qui pourtant, voulaient me voir anéanti. Que leur avais-je fait à eux ?

Ma vue se floutait, j'avais été prise en traitre, je n'avais pas anticiper cet acharnement, elle avait le dessus sur moi et en avait l'air satisfaite, satisfaite d'une telle lâcheté ? Je crois bien. J'essayais de la pousser, de me défaire de son emprise, mais la haine qui l'habitait était bien trop puissante. Elle s'était mise dans cet état pour un garçon, un garçon qui en avait visiblement rien à faire de son amour, elle se ridiculisait, mais n'en avait pas conscience.

Après quelque seconde, je vis Dina et Radia s'approcher de moi, elles sautèrent toutes deux sur cette fille qui me tenait fermement les bras, Dina l'assomma à coup de sac, tandis que Radia la poussa violemment à l'aide de son pied. Désormais, elle n'avait plus aucun contrôle, elle subissait ce que je venais de subir, et mon Dieu, quelle satisfaction pour les yeux.

J'essayais en vain de me lever mais mon corps était bien trop douloureux, elle n'y avait pas été de main morte. Une fille s'approcha de moi. Paniqué, elle tenta de me relever à l'aide de ses tout petits bras, et me fit assoir sur un banc tout proche de nous.

Elle: Il faut t'emmener à l'infirmerie t'es pleine de sang, tu fais peur comme ça. Dit la jeune fille qui observait, inquiète, les dégâts qu'avait causé cette bagarre à sens unique.

Moi: je...t'inquiète pas je vais bien. Dis-je avant de relever ma tête qui me faisait un mal de chien.

Mon regard croisa celui de Reda qui m'observait étrangement, il jeta sa cigarette au sol visiblement contrarié et partit.

Moi: ATTENDS ! criais-je pour qu'il ne s'en aille pas.

Il s'arrêta subitement et tourna son visage vers moi.

Moi: Pourquoi t'as fais ça ? dis-je faiblement sans le quitter des yeux, lui transmettant toute ma peine et mon incompréhension.

Son regard s'ouvrit d'étonnement, il ne savait que dire, après tout, que pouvait-il dire, hein ? Rien ne pouvait justifier ses agissements, il avait été lâche sans aucune raison, je ne lui ai pourtant fait aucun mal. Je le vis hésiter un instant puis il partit suivit de la foule qui s'éparpilla petit à petit suite à l'arrivé des surveillants. Du sang coulé le long de mon visage pour atterrir sur mon tee-shirt blanc qui avait viré au rouge. Je jeta un coup d'œil vers mon agresseuse qui se trouvait à son tours au sol, les filles ne l'avaient pas loupés, je me sentais tellement mal de les avoir mise dans ce bourbier, elles allaient subir une sanction, à cause de moi, et je m'en voulais terriblement.

𝐑𝐞̂𝐯𝐞 𝐒𝐢𝐧𝐚, 𝐞𝐭 𝐧𝐞 𝐭'𝐚𝐫𝐫𝐞̂𝐭𝐞 𝐣𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant