CHAPITRE TRENTE-TROIS

89 10 12
                                    

J'ai toujours aimé ce contraste entre ma peau diaphane et la noirceur de ses mains tatouées. A mes yeux, c'est d'une beauté qu'on ne trouve nul part ailleurs. C'est l'osmose parfaite, un mélange entre la pureté et l'art dans son aspect sombre et brutal. J'ai l'impression que ces mains ont été façonnées pour dessiner sur ma peau dénuée d'encre.

Beaucoup pensent que nous n'étions pas bien assortis, que sa sauvagerie n'allait pas avec mon innocence. Pourtant ils ont toujours eu tord sur toute la ligne. Ils ignorent à quel point son corps va si bien avec le mien quand ils fusionnent et se confondent. Ils ne savent pas comme ils fonctionnent à l'unisson quand nous faisons l'amour. Ils n'ont aucune idée d'à quoi ressemble le spectacle d'une étreinte lorsque nos bouches s'aiment et que nos mains se font des déclarations d'amour. Nos différences font ce que j'aime le plus en nous.

Ceux qui ne nous connaissent pas s'imaginent que je suis une midinette en quête de sensation, que j'ai choisi le bad boy par excellence dans le but de m'encanailler juste avant de retourner à ma petite vie tranquille.

Encore une fois, ils se trompent lourdement. C'est mon coeur qui l'a choisit alors qu'il m'horrifiait et me martyrisait, qu'il représentait tout ce que j'exécrai. Je le voulais comme je n'avais jamais rien voulu d'autre dans ma vie avant ça. Je mourrais d'envie de connaître la sensation de ces mains sur moi et je savais que je ne pourrais plus m'en passer une fois chose faite.

-Cameron...

Quand ses mains écartent mes cuisses, je m'embrase et me menace de faire cramer la pièce toute entière. Je ne me demande même pas pourquoi nous sommes là à Denver dans le salon où il travaillait avant de quitter la ville. Tout ce qui m'importe c'est lui. Qu'on soit ici ou ailleurs ne compte pas. Je le veux tellement que ça me tue lentement de l'intérieur. Je vais prendre feu sur ce comptoir.

Sa bouche plane au dessus de la mienne, migre en direction de ma joue puis de ma mâchoire et dévale la ligne de ma carotide. Avec tendresse, il dépose un baiser à la base de mon cou et trace une courbe imaginaire jusqu'à mon oreille. Ses dents trouvent le lobe et le mordillent en m'arrachant un soupir qui le fait sourire.

-Tu me tues, gémis-je en fermant les yeux.

-C'est toi qui me tue.

Cette voix rauque de désir fait naître une multitude de frissons dans ma nuque. Cette sensation est délicieuse et elle m'avait manqué. Je ne me lasserai jamais d'entendre cette voix me susurrer des paroles emplit de désir au creux de l'oreille.

-Je pourrais mourir pour cette bouche. Pour ses hanches à la courbe parfaite. Pour ses seins qui ont été faits pour mes mains. Pour ce regard qui me pousserait à faire n'importe quelle folie. Tu me rends fou, Carlson.

Derrière ses airs de garçon mystérieux et insondable, Cam est un poète à sa manière. Il a toujours été doué avec les mots. Personne ne s'est jamais douté qu'il était capable d'être si expressif dans l'intimité. Pourtant, il parle beaucoup dans ces moments-là pour me dire que je suis belle, que mon corps est la cause de sa folie ou qu'il serait prêt à tout pour une nuit avec moi. Malgré le fait que ses conquêtes ont été nombreuses, je reste persuadée qu'aucune autre n'a jamais eu le droit à ce genre d'attention. Ses mots me sont réservées à moi et rien qu'à moi.

-C'est toi qui me rend folle, soupire-je. Arrête de me fuir et embrasse-moi.

Il arbore ce sourire malicieux qui m'a déjà fait frémir tant de fois et me nargue en postant ses lèvres à quelques millimètres seulement des miennes. Me torturer est un véritable passe-temps chez lui. Cameron est un joueur. Il aime faire durer le plaisir et prendre quelques virages avant d'aller droit au but. Rien est jamais facile avec lui. C'est justement ce qui nous excite l'un et l'autre.

THE WAY - LE DILEMMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant