Chapitre 1 : Pendentif

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Je marchais dans les rues de New York, celles de Manhattan, plus précisément.

Rapidement.

Je baissais les yeux, évitais tous contacts.

Pourtant, j'entendis un sifflement.

Connard.

Mais celui-ci ne tenta rien de plus, à mon grand soulagement. Je continuai mon chemin, et enfin, j'arrivai devant l'appartement banal où j'avais vécu toute ma vie.

L'endroit de mes cauchemars.

J'inspirai, expirai, puis sortis mes clés et ouvris la porte.

Aussitôt, l'odeur de fumée me fit lever les yeux au ciel.

Il s'est endormi. Encore !

J'hésitai, sur le pas de la porte. Devais-je vraiment ouvrir les fenêtres ? Si la fumée pouvait faire ce que je n'arrivai pas à faire depuis que j'avais compris que mon père n'était qu'un putain d'alcoolique borné et égocentrique... ben ça m'arrangeais vraiment.

Es-tu une tueuse, Violet ? me demandais-je à moi-même.

Non, répondit la voix mesquine qui résonnait dans ma tête depuis déjà dix ans. Mais je ne suis pas suicidaire non plus. Et ce porc va finir par me tuer.

Veux-tu avoir la mort de ton père sur la conscience, Violet ? demanda cette fois la voix de la raison.

Je levai les yeux au ciel, puis toussai. Putain, il avait de la chance que je sois aussi sympa. J'ouvrai les fenêtres pour aérer l'appartement, et m'empressai d'éteindre le feu. Bien sûr, les pâtes à la bolognaise que j'avais mis toute la matinée à préparer avaient brulées.

Pourquoi moi ?

Je lui avait demandé de les surveiller, le temps que j'achète du parmesan, mais... cet imbécile de drogué qu'était mon foutu père s'était écrasé sur le canapé et dormait.

En ronflant.

De nouveau, je respirai pour tenter de me calmer.

Quand je m'approchai pour ranger les inévitables verres de whisky, je vis une barre chocolatée. Ou plutôt son emballage.

L'enfoiré.

C'était l'unique chose que je prenais pour moi. La seule chose que j'aimais, la seule chose que je me réservais. J'avais fini par tout accepter, son comportement, son alcoolisme...

Mais, il pouvait pas respecter ma barre chocolatées, bor...

- OK, Violet, tu as sans doute assez dit de gros mots en dix minutes, murmurais-je.

Je partis jeter l'emballage de la confiserie dans la poubelle. Puis, j'attrapai le verre d'alcool (vide, évidemment), me retournai...

- Qui t'as autorisé à toucher à mes affaires, la chienne ?

Je fermai les yeux. J'avais accepté beaucoup de choses. Mais pas ça. Pas ce nom.

- Réponds-moi, insista-t-il en tapant le poing sur sa table.

À quel moment s'était-il redressé ? Et ne serait-ce que réveillé ? Alors que sa patience commençait à s'amenuiser, je répondis mielleusement :

- Je vais remplir ton verre, papa. Je me disais que tu en voudrais.

Bien-sûr, il ne comprit pas à quel point j'étais sarcastique. Il cracha, mauvais :

- Personne t'as demandé ton avis. Maintenant bouge ton cul hors de ma vue, sale mioche. Et ramène-moi mon verre rempli, ou je sors la ceinture.

Leurs NomsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant