— Donc, si on résume, Aïdan serait pas un pervers narcissique, juste un gros con.
— Niall ! s'exclame Skye en me donnant un coup sur l'épaule.
Je lève les yeux au ciel. Mine de rien, avec son idée de violentomètre, Melvin a fait mouche. Nous avons pris les éléments point par point : mon amie n'est pas en danger avec son futur mari. Ce qui m'a terrorisé l'espace de quelques heures se révèle inexistant. Skye a retrouvé des couleurs et ses larmes se sont taries. Un léger soulagement m'envahit, j'ai carrément flippé en la voyant dans cet état.
Mais la jalousie maladive d'Aïdan, qui le fait devenir bien trop possessif, me dérange fortement, comme ses crises parfois incontrôlables. Le fait qu'il tente d'avoir l'œil sur les relations amicales de Skye avec des hommes m'énerve au plus haut point. Elle affirme pourtant qu'il respecte ses décisions et qu'il veille toujours à avoir son consentement pour toutes les choses qu'ils font ensemble ; j'ose espérer que son comportement ne cache rien d'autre. Savoir qu'elle arrive à le calmer la majorité du temps me rassure. Au fond, c'est sûrement un mec qui s'est un peu perdu par manque de confiance en lui. Néanmoins, sa dernière crise ne peut pas rester sans conséquence. Il est allé trop loin dans ses paroles.
— Je pense que je vais pouvoir rentrer, déclare mon amie.
— Non, lâché-je.
Ciara, assise en face de nous, m'observe avec intensité et lève un sourcil devant mon air résigné. Quant à Skye, elle s'étonne.
— Comment ça, non ?
— Eh ben, je me dis que je devrais peut-être aller chez vous pour lui parler.
— Et pourquoi tu ferais ça ? Je crois que Ciara et moi, on est encore capables de se défendre.
— Oui, bien sûr, mais là, Aïdan est hors de contrôle par ma faute. Son ressentiment envers moi le fait aller beaucoup trop loin. C'est avec moi qu'il a un problème, c'est donc à moi d'aller le régler. Il est grand temps que je le fasse, d'ailleurs.
Skye redevient muette et Ciara vient s'asseoir à côté d'elle.
— Je crois que c'est une bonne idée, affirme-t-elle en lui prenant la main.
Nos regards se croisent et je ressens des palpitations plus fortes. La rouquine hoche la tête pour donner son approbation.
— OK. Je le préviens par message que j'arrive, indiqué-je. Vous, vous restez chez Melvin.
Mon amie soupire. Je me lève et Ciara me rejoint pour m'enlacer.
— Essaye de pas l'amocher... glisse-t-elle à mon oreille.
— C'est pas parce que tu m'appelles monsieur l'ours que je vais dévorer ton frangin, hein.
— Je sais bien.
Elle pouffe et me serre fort dans ses bras, la tête bien calée contre mon torse. Je me remplis de son doux parfum. Mes yeux se ferment un instant, mes lèvres se perdent dans ses cheveux. Une agréable chair de poule se répand sur mon épiderme. Vraiment, j'ai cette fille dans la peau.
***
Lorsque Aïdan ouvre la porte, je ressens son hésitation. En quelques secondes à peine, il opère un mouvement de recul en commençant à fermer le battant, les sourcils froncés et les lèvres pincées, puis le rouvre d'un coup sec, ses traits laissant transparaître une colère naissante.
— Où elle est ? m'attaque-t-il d'emblée, d'un ton irrité.
— Pas avec moi. Faut qu'on cause tous les deux, déclaré-je en tempérant ma montée d'adrénaline.
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ღ ℬ𝓸𝓷𝓷𝓲𝒆 ℋ𝓲𝓰𝓱𝓵𝓪𝓷𝓭𝓼 ღ
RomancePositionnez la mécanicienne pétillante près du photographe tourmenté. Déconnectez leur part d'ombre, puis pansez toutes leurs blessures. Réparez leur cœur avec un florilège d'émotions et beaucoup de tendresse. Attisez les braises, jouez sur la frust...