L'Amour en héritage.

Chapitre 24

Sasha -

Dimanche 24 avril 2022

Il a plu des cordes une bonne partie de la nuit. Et ce matin la première chose que je vérifie une fois levée c'est de savoir si cela a cessé. Aussi, constatant que de l'autre côté du lit Charles est déjà réveillé également puisqu'il est sur son portable, j'ouvre le volet pour vérifier le temps à l'extérieur avant d'aller dans la salle de bain. Et pour mon plus grand soulagement, le soleil est de sortie, timidement mais il est bien là.

« Tu veux savoir combien de pulls il va te falloir aujourd'hui ? Demande Charles moqueur en me regardant faire.

- Deux je dirais à vu d'oeil. »

Si je rentre dans son jeu, la vérité est cependant tout autre. La seule raison qui me fait m'inquiéter pour le temps c'est l'état de la piste pour la course. Si les voir rouler est déjà stressant, les voir le faire sous la pluie avec presque aucun contrôle : cela me terrifie. J'ai cru mourir des dizaines de fois déjà vendredi de voir Arthur sur la piste avec toute cette pluie et aucune visibilité. Alors autant dire que cela m'a angoissé toute la nuit de savoir le temps qu'il ferait donc pour la course de ce matin.

Naturellement je m'inquiète également pour Charles, mais c'est différent. De façon générale ils sont plus prudents en F1, de plus lui débute aux avants postes donc les risques sont moins grands. Alors qu'Arthur, dont les qualifications n'ont pas été à la hauteur de ses espérances à cause de la pluie, démarre en fin de peloton ce qui veut dire que tout le monde va vouloir prendre un maximum de risques autour de lui. Alors si en plus de tous ces dangers on peut ne pas rajouter la pluie, c'est déjà ça.

Finalement c'est sur une piste séchante qu'aura eu lieu la course, et si nous sommes partis trop tard pour pouvoir la regarder depuis le circuit étant donné qu'elle était bien trop tôt par rapport à celle de Formule 1, je n'en ai pas raté un seul tour sur mon portable. De toute façon Charles était trop dans sa bulle de concentration, et moi je ne pouvais pas respirer trop angoissée si je ne regardais pas.

Cependant, alors que le drapeau à damiers vient d'être agité et que je laisse mon corps se détendre soulagée que tout ce soit bien passé en m'enfonçant plus confortablement dans le fauteuil de l'hospitalité, Charles ressort de la salle de réunion dans laquelle il était. Et évidement la première chose qu'il demande ce sont les résultats de son frère.

« Cinquième, j'annonce, mais Bearman a pris une pénalité donc il prend les points de la quatrième place.

- Bien, ça lui fera des gros points de marqués. Avec un peu de chance, il aura retrouvé un peu de sa bonne humeur après ce bon résultat. »

Malheureusement numéro 1 : ce n'est pas le cas. Arthur reste de la même mauvaise humeur que celle qui le caractérise depuis le début du week-end. Sans oublier de faire comme si je n'existais pas, évidement.

Malheureusement numéro 2 : la course Charles ne prend pas la même tournure positive que celle de son frère. La pluie a fait son retour au cours de l'après-midi, elle aura semée pas mal de bazar, aussi la Ferrari numéro 16 n'a pas été épargnée. Des pneus froids, une sortie de piste dans les graviers et lui qui se battait pour la deuxième place a finalement du se contenter d'une sixième place.

Résultat insuffisant pour lui c'est évident, d'autant plus que nous étions en Italie et qu'il roulait devant les Tifosis. Je sais donc à quel point faire un bon résultat lui importait. De plus sa déception est à la hauteur de l'amour qu'il leur porte, ainsi il semble encore plus défait qu'après la course sprint d'hier qui l'a déjà vu s'incliner devant Verstappen.