Les pendules sont à l'heure.

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Chaque pas que faisait le jeune homme ne manquèrent pas de se faire longuement entendre. Il ne savait pas vraiment combien de temps s'était écoulé mais il pouvait clairement ressentir son appréhension lui tordre le ventre. Le départ soudain de Xingqiu ne rassurait pas du tout l'étudiant qui s'était mis à faire les cent pas dans l'espace restreint du salon. Xingqiu n'avait pas l'habitude de se presser de la sorte pour rentrer chez lui. Cela voudrait-il dire que quelque chose de vraiment important était en train de se produire ? Chongyun y avait pensé, c'était la chose la plus plausible qu'il avait envisagé, peut-être que cette urgence résultait d'un devoir familial qu'il avait oublié d'accomplir ? Peut-être que Xun-Fang lui avit demandé de faire quelque chose qu'il avait manifestement (aussi) oublié ?

Chongyun s'arrêta un moment dans ses pas hasardeux et frénétiques pour tenter de remettre de l'ordre dans ses idées et jeta un oeil à l'horloge, comme l'avait fait Xingqiu quelques minutes avant de disparaître. L'objet affichait 16h55. Seulement quarante cinq minutes ? Xingqiu était parti il y avait seulement quarante cinq minutes ? Chongyun avait l'impression que cela faisait des heures et sa nervosité croissante n'arrangeait absolument pas les choses. Devait-il réellement attendre jusqu'au retour de son... De son petit ami ?

Quel étrange sentiment que ces mots lui procuraient. Chongyun n'aurait jamais pensé pouvoir les penser un jour. Il n'aurait jamais pensé à jouir du bonheur que lui procurait le fantastique sentiment d'aimer et être aimé en retour. Encore là, il pensait rêver. Il pensait que bientôt il se réveillerait de ce merveilleux rêve et que tout cela n'aura été que son imagination. Une imagination pourtant bel et bien réelle. Ces baisers, ces paroles, cette voix, ce regard, ces touchers, tout procurait chez le jeune homme une sensation bien étrange dans le creux de son ventre noué. Repenser à tout cela le rendait à la fois heureux et triste de ne pas le reproduire. Triste d'avoir été si brusquement interrompu et séparé de son amant.

Et maintenant que ses pensées avaient finis par bifurquer sur Xingqiu, Chongyun se rendit compte qu'il était si épris de lui qu'il lui était à présent difficile de penser à autre chose.  Et bien son but était de penser à autre chose de toute façon, et c'était manifestement une réussite.

D'un geste lent, Chongyun se permit de poser la main droite sur sa poitrine, là où était confortablement logé ce muscle qui le maintenait en vie. Son cœur battait d'un rythme régulier et avait l'air de parfaitement assurer sa fonction. Pourtant, il s'avait qu'à la seconde où ses yeux se poseraient sur le jeune Feiyun, ce coeur se mettrait à battre à tout rompre sous le coup de l'excitation, de la joie, heureux de pouvoir contempler ce qu'il trouvait plus magnifique que n'importe quoi d'autre. Reposer les yeux sur son amant... Rien que d'y penser cela rendit Chongyun curieusement impatient, impatient de revoir Xingqiu, même un instant. Et malgré ces douces pensées, cela n'empêchait pas d'être interrompu une nouvelle fois, par la sonnette de la porte d'entrée.

Plutôt surpris, Chongyun se mit à regarder l'heure une seconde fois : 17h01. Il était évident de dire qu'il était impatient de revoir Xingqiu mais aussi vite ? La situation n'avait-elle pas l'air urgente ? Il n'y avait aucun moyen que cela ait pu être réglé aussi vite surtout en repensant à la panique sans précédent du jeune Feiyun. Mais instinctivement, le corps de Chongyun se mouva en direction de la porte, la main toujours posée contre sa poitrine.

Là. Il pouvait sentir son cœur s'emballer, battre plus vite, réagissant face à cette anticipation. Rien qu'en pensant que c'était en fait bel et bien son homme derrière cette porte. Alors, naturellement, Chongyun s'engagea vers l'objet et fini par saisir cette poignée de fer, puis, ouvrit.

- Bonjour !

Cette voix calme mais portante laissa l'étudiant de marbre, non pas parce qu'il ne s'agissait pas de Xingqiu mais parce que la véritable personne devant cette porte n'aurait jamais traversé son esprit. Chongyun se rendit alors compte que tout le bonheur qu'il commençait à ressentir s'était instantanément réduit à néant, pour laisser place à une certaine curiosité accompagnée de l'expression de son visage plutôt significative de sa surprise.

LIYUE. { Xing-Yun } - [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant