🦋Chapitre 34 : Mamà

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Je n'aurais jamais cru qu'un jour je me retrouverais à protéger des amis. Jusqu'à présent, je n'avais jamais eu de véritable cercle proche à part Reeze, et je pensais que la solitude serait mon lot. Pourtant, me voilà entourée de cinq personnes que je considère comme ma famille. Je croyais pouvoir me protéger seule, que c'était suffisant, et maintenant je me retrouve à essayer de garantir leur sécurité.

Après l'incident avec le dealer, je suis rentrée chez moi, prétextant des nausées auprès de mes colocataires. En réalité, j'avais vraiment envie de vomir pour me débarrasser de ce goût abominable dans ma bouche. Je préférerais sentir l'odeur du vomi plutôt que celle de ce poison. Brianna a tenu à me ramener. Quand elle a vu la vitre de sa voiture cassée, j'ai prétexté un malentendu avec mes pieds. J'ai trébuché, et mon coude a heurté violemment la vitre. Je ne suis pas sûre qu'elle m'ait crue, mais elle n'a pas posé plus de questions. Je suis montée à l'arrière de la voiture, essayant de rester immobile et silencieuse. Au moindre mouvement, elle pourrait sentir ce que j'ai désespérément tenté de cacher avec un gel hydroalcoolique que j'ai utilisé sur mes mains.

Une fois rentrée à l'appartement, Brianna est repartie en cours, et moi, je me suis dirigée directement vers la douche pour tenter d'éliminer cette odeur persistante que je continue à percevoir malgré les heures écoulées. Mes doigts, ayant touché ce poison, ont été frottés comme jamais auparavant. C'est probablement psychologique, mais j'avais une peur irrationnelle qu'ils remarquent quelque chose en rentrant. J'ai même mis du sérum physiologique dans mes yeux pour éviter qu'ils ne soient rouges ou dilatés, bien que je sache qu'une seule bouffée de ce poison ne suffirait pas à causer ces effets.

Heureusement, personne n'a fait de commentaire à ce sujet, se contentant de me demander comment je me sentais. Rapidement, ils se sont installés autour de moi pour finir le film que j'avais commencé plus tôt.

Hayden est assis juste à côté de moi. Je suis quasiment certaine que les autres ont délibérément laissé une place pour lui, car il est le dernier à s'être installé. Sa cuisse effleure la mienne, et ses bras sont croisés sur son torse. Depuis leur arrivée, je l'observe du coin de l'œil, essayant de déchiffrer son état d'esprit. Il semble indifférent, statique devant la télévision, les yeux fixés sur l'écran sans vraiment bouger.

Soudain, il décroise les bras. L'un d'eux se pose sur l'accoudoir, l'autre se pose doucement sur mon genou, puisque je suis assise en tailleur. Sans que je m'en rende compte, mon corps se détend légèrement et je me concentre sur le film, essayant d'évacuer mes inquiétudes et de profiter de ce moment de calme.

Après quelques minutes, mon portable vibre dans ma poche. En le sortant, je vois la photo de ma sœur sur l'écran, avec moi à ses côtés, un bras autour de mon cou. Elle rayonne, tandis que je souris faiblement.

Je me redresse et m'éloigne discrètement pour ne pas déranger le film en cours. Fermant la porte de ma chambre derrière moi, je m'assois sur mon lit et décroche.

— Hola ! Me salue ma sœur avec enthousiasme à travers le téléphone.

— ¿Cómo estás tú? (Comment vas-tu ?)

— Super bien ! Enfin, sauf pour le fait que ma sœur ne m'a pas appelée depuis un moment !

Je détourne le regard, un peu gênée par son air accusateur.

— J'étais vraiment occupée, Layana... Je suis désolée.

— Mouais, bon, pas grave. Alors, comment ça se passe avec tes colocs ?

Un sourire sincère se dessine sur mes lèvres. Mes yeux se retrouvent instantanément plongés dans ceux de ma sœur, malgré l'écran du téléphone.

— Ils sont géniaux. Vraiment, ce sont des personnes incroyables. Je ne sais pas ce que je ferais sans eux.

Eclat d'espoir : Le combat pour l'espoir, jusqu'à la dernière pageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant