Healthy love

7. Qu'est-ce qui te fait cet effet là ?

Le train ma nouvelle hantise. Le nouvel exercice de ma psychologue. En ce magnifique premier jour d'octobre, j'observe la pluie courir le long des vitres. Je suis seule, peu de personne empreinte ce train surtout le matin. Je n'arrive pas à savoir si cette solitude m'angoisse ou me rassure. Mais lorsque le train s'arrête, un nouveau passager monte à bord du wagon. Il s'installe en face de moi, je fronce les sourcils et observe tout autour de moi comme pour lui dire qu'il y a de la place ailleurs, mais lorsque je croise son regard, je reconnais Livio.

- Ton frère ne t'emmène pas à l'université ? Demande-t-il.

Mes mains sont moites, collés au siège sur lequel je suis installée. Je rassemble tout mon courage pour prononcé une petite phrase. Elle ne sort pas. Les mots s'éteignent devant mes lèvres. Je me retrouve à hocher la tête prise de panique. Je me sens pathétique de ne pas réussir à lui parler, lui qui m'a pourtant aider lors de la dernière soirée de mon frère. 

- Si ? Pourtant tu prends le train seule ?

- Non, fin si... c'est que.. je, pas aujourd'hui.

Ma voix s'est échappé toute seule face à son incompréhension, il sourit légèrement face à ma réponse.

- T'inquiète pas Sasha. Tu peux prendre ton temps.

Je souris face à son empathie, bizarrement, cette fois elle ne me répugne pas. Il ne fait pas preuve de pitié avec moi mais de compréhension, je l'en remercie. Depuis la dernière soirée, j'ai revu Livio plusieurs fois notamment pendant les cours. Livio accompagne le professeur Ackerman pendant les cours de littérature française deux fois dans la semaine. Sa gentillesse me détend, alors je prends plaisir à l'écouter sans me soucier de s'il va m'interroger ou non.Le stresse qui mon corps le temps d'un instant. Ça fait un bien fou, comme la sensation que je ressens au creux de mon ventre lorsque je suis avec Maé. Un sentiment d'apaisement. À la sortie du train, Raphaël attend accoudé à un poteau. Livio sourit en s'approchant de lui en vitesse pour poser son bras sur ses épaules. Raph soupire face a cette action quelque peu violente mais n'enlève pas pour autant le bras de Livio.

- Raphaël tu connais Sasha. Demande-t-il sans vraiment poser la question.

Raphaël soupire à nouveau en acquiesçant, j'ai l'impression d'être la seule à me rappeler qu'on a passé plusieurs soirées ensemble chez moi. Puis doucement il me tend son poing, je fais de même pour qu'ils entrent en collision. Il me sourit et m'invite à les suivre jusqu'à l'université. Sur le chemin, Livio monopolise la parole, comme à son habitude. Raph n'est pas un grand bavard non plus, mais il l'écoute attentivement relevant deux trois absurdités dans son récit, quant à moi, je les écoute sans prendre par oralement mais je rigole tout de même beaucoup face aux situations rocambolesques dans lesquelles se retrouve Livio. Le trajet se passe encore une fois très vite, une boule se forme dans mon ventre en arrivant devant les grilles du bâtiment, d'habitude je ne rentre pas de se côté là. Désorienté et énerver face à mon angoisse, je sens ma respiration se hacher. Raphaël se tourne vers moi.

- Tu as cours en quelle salle ? Demande-t-il d'une voix apaisante.

- L'amphi B. Je réponds simplement.

- Parfait, on va t'accompagné. Chantonne Livio.

Je leur souris en signe de remerciements. Malheureusement pour moi, le chemin jusqu'à ma salle n'est pas de tout repos. Le groupe d'amis de mon frère se trouve sur notre passage, les garçons s'arrête pour les saluer. Raph retire directement le bras de Livio qui n'avait pas quitter ses épaules depuis la gare. Me faisant un signe de tête pour que je le suive. Il se précipite hors du groupe mais on entend crier.