REINE DE CŒUR

10. 𝐏𝐄𝐓𝐈𝐓 𝐏𝐄́𝐋𝐈𝐂𝐀𝐍.

🂭

CALVIN
Scotland – Glasgow

– Vous pouvez m'attendre ici, je signale à Connor et River, tous les deux proches des voitures. On ne va pas rester longtemps.

    Ils opinent tous les deux et je marche sur quelques mètres pour arriver face à l'entrée de la maison dans laquelle j'ai grandi. Je monte les quelques marches puis frappe simplement contre la grande double porte en verre.

J'aperçois dans le reflet de la vitre, l'ombre de la brune au cheveux courts s'avancer jusqu'à la porte. Elle la déverrouille et m'accueille avec un grand sourire comme à chaque fois avec Nora.

– Je t'en prie, entre, elle me dit. April devrait arriver dans quelques secondes.

Je fais un simple mouvement de tête et je foule le hall de cette maison après trop d'années sans être venue de mon propre choix. Je jette un coup d'œil discrètement autour de moi, si la maison avait un style vieillot quand papa était encore vivant alors depuis son décès et la possession des lieux de la part d'Harry, sa nouvelle femme a su donné une seconde vie à cette propriété qui appartient à notre famille depuis beaucoup trop de générations. Les anciens sols en vieux parqués en bois ont été remplacés par des sols en marbres. Les vieilles tapisseries ont disparus pour des simple murs blancs. La maison a l'air d'être totalement dans les tons gris et blanc avec quelques touches de couleur grâce aux nombreuses œuvres de Nora, artiste elle-même.

J'arrête ma contemplation quand j'aperçois enfin l'ombre de mon petit pélican. Ses ondulations d'or retombent autour de son visage, son visage pâle est remonté par un peu de fard sur les joues et contrastâtes parfaitement avec sa tenue entièrement noire. Un col roulé à manches longues et un pantalon de tailleur large sur les chevilles. Un léger sourire moqueur me gagne lorsque j'aperçois ses chaussons.

– Ne te moque pas, ce sont ceux de Nora, elle marmonne tout en plongeant dans mes bras.

– Raison de plus pour me moquer, je lui chuchote en posant l'un de mes bras libre autour de son dos. Comment est-ce que tu vas mon ange ?

– Ça va, elle se recule d'un petit pas pour me regarder. Tu m'as manquer depuis l'autre jour.

– Si je dois te croire, je te manque tout le temps.

Je ricane. Elle me fixe avec ses deux yeux foncés.

– Ta voiture est dans l'allée, la carrosserie est neuve, je lui dis et elle se penche légèrement sur le côté pour regarder derrière moi.

Une grimace à peine perceptible traverse son visage avant de remettre ses yeux sur moi lorsque je poursuis :

– Ton ordinateur était plus sur place mais on est à sa recherche, en attendant tu peux récupérer ça, je lui dis tout en tendant son sac à main blanc, quelque peu sali.

– Merci beaucoup.

– Tu as tout à l'intérieur ?

Elle ouvre le sac et se mets à fouiller dedans, sortant son téléphone, clés de voiture, de domicile et quelques autres bricoles.

– Mon porte carte avec ma carte bancaire mais j'ai fait opposition dès que j'ai pu auprès de ma banque, je dois bientôt recevoir une nouvelle carte, elle me répond. Je vais devoir refaire toutes mes autres cartes mais c'est pas trop grave.

Je l'observe un petit instant. Malgré l'effet bonne mine qu'elle a voulu se donnée au niveau de ses pommettes et ses tempes, je vois bien l'absence qui habite ses yeux. Elle évite mon regard sûrement pour me montrer qu'elle a menti et je kiffe pas trop cette idée.