Chapitre 30

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- And then you say to me you made a dumb mistake
You start to tremble, and your voice begins to break-

- Arthur -

Jeudi 12 mai 2022

Même quinze jours plus tard et après plus d'une heure à courir dans les rues de la principauté pour essayer d'évacuer cette colère la tension dans mon corps ne semble pas avoir diminué le moins du monde. À croire que rien ne pourra apaiser ce flot d'émotions négatives qui se déverse et se débat en moi.

Cette colère me dévore tellement que je ne sais même plus contre qui elle est dirigée : contre Charles, contre Sasha ou contre moi. Un peu des trois j'imagine. Enfin non surtout contre Charles.
Parce qu'il savait.

« Tu étais où ? »

La voix de ma mère me fait presque bondir tant je ne m'attendais à croiser personne dans la maison au vu de l'heure plus que matinale qu'il est.

« Parti courir, je réponds distraitement en ignorant son regard inquiet.

- Tu as vu l'heure ? Il est n'est même pas sept heures, tu es parti quand à cinq heures du matin ?

- Parce qu'il y a des horaires pour courir maintenant ? Je rétorque incapable de contenir une quelconque part de mes émotions, et ce malgré tout l'énergie dépenser à courir.

- Arthur Leclerc je te conseille de ne pas oublier que je suis ta mère et de changer de ton immédiatement. »

Je sais qu'elle a raison, évidement. Et je m'en veux d'être insupportable de la sorte, je sais que je suis injuste avec elle. Maman n'a rien demandé, et pourtant elle doit supporter ma mauvaise humeur depuis plus de quinze jours déjà puisque j'ai quitté l'appartement que je partageais avec Charles incapable de supporter de le voir.
Pas après ce qu'il a fait.

Et puis ce n'est sûrement pas sa petite escapade en France pour aller voir Sasha qui risque de me convaincre de calmer ma rancœur envers lui. Si il pense que je ne suis pas au courant parce que je ne vis plus là-bas, il rêve.

« Sérieusement mon chéri, je sais que les choses sont difficiles pour toi en ce moment et que tu souffres, mais ça ne te donne pas le droit de devenir un petit con irrespectueux. Je ne t'ai pas élevé comme ça, alors apprends à te contrôler. »

Face à son air mi-énervée, mi-inquiète je finis par soupirer comprenant que je dépasse vraiment les bornes. Alors je fais simplement demi-tour et la serre rapidement dans mes bras en murmurant quelques excuses avant de montrer dans ma chambre et d'aller prendre une douche. En espérant que tout cela parvienne à me calmer un minium.

Sauf qu'à peine suis-je de retour en bas, que je sens ma tension remonter en flèche. Et là, je ne vois pas comment on peut espérer de moi que je me contrôle ou que je reste calme. C'est de la provocation pure et simple, je n'ai pas d'autres mots. Aussi lorsque je remarque nos visiteurs dans le salon, je fais demi-tour bien décidé à repartir m'enfermer en haut.
Hors de question de les voir.

« Arthur, reviens ici ! Tonne la voix de Lorenzo.

- Non, je lui ai dit d'aller se faire foutre et de me laisser tranquille, je maintiens mes propos : je ne veux pas le voir.

- C'est ton frère Arthur, alors tu seras bien obligé de continuer à le voir, il reprend en attrapant mon bras juste avant que je ne mette un pied sur la première marche.

- Lorenzo, lâche-moi, je m'agace les dents serrées. Je t'ai dit ...

- Je me fiche de ce que tu as dit. J'en ai plus que marre de vous deux et de vos conneries, alors maintenant tu vas aller poser ton cul dans le canapé, et toi et Charles vous allez discuter. D'ailleurs vous auriez fait ça dès le départ, on n'en serait pas là. »

L'Amour en héritage.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant