Les liens de l'extase

Par où allons-nous ?

Erika se mit en marche et, voyant que j'avais du mal à la suivre, tira d'un coup sec sur la laisse. Je perdis presque l'équilibre mais me remis en position au dernier moment. Erika s'arrêta devant la porte fermée de la pièce :

- L'appartement n'est pas très grand alors la visite devrait être rapide. Ici, c'est mon bureau. Rien de particulier à noter hormis le fait que la porte là-bas donne sur une pièce dans laquelle tu n'as pas le droit d'aller sans permission. On peut passer à la suite ? Couleur ?

- Vert ! répondis-je avec entrain.

Je ne voulais pas que ce moment s'arrête. Oui, j'étais un peu perturbée par la situation mais la terrible excitation en moi avait pris le dessus et je voulais continuer cette séance humiliante pendant encore longtemps :

- Je suis contente que tu aies envie de continuer mais n'oublie pas ton rôle. Je ne suis pas ton amie, tu dois m'appeler maîtresse. Recommence.

- Vert, maîtresse !

Il était encore un peu difficile pour moi de penser à appeler correctement Erika et je la remerciai intérieurement de pas encore me punir pour cette erreur mais je savais que cela ne durerait pas éternellement. Elle était laxiste pour le moment car je venais tout juste d'arriver mais viendrait le moment où je lui manquerai de respect une fois de trop et où la punition tombera sans crier gare. Je devais donc l'appeler maîtresse le plus vite possible, il fallait que ce mot entre dans mon vocabulaire.

Erika ouvrit la porte et se dirigea vers l'autre pièce accessible par le couloir, celle qui se trouvait juste à côté de l'escalier par lequel nous étions montées pour signer le contrat :

- Ici, c'est votre bureau à Raphaël et toi. Vous êtes encore étudiants alors c'est important que vous ayez votre propre espace de travail.

La pièce ressemblait en tout point au bureau d'Erika, seul le mobilier et l'ordre changeaient. Des feuilles traînaient au sol, la poubelle était presque pleine et on sentait que la personne ici était plutôt désordonnée. Même la porte secrète était en symétrie parfaite avec celle que je n'avais pas le droit de franchir. Erika remarqua que je fixai l'accès puisqu'elle prit la parole pour m'expliquer de quoi il s'agissait :

- C'est une salle de bain. Tu peux y aller quand tu veux, c'est la vôtre. Il y en a aussi une autre au rez-de-chaussée que j'ai l'habitude d'utiliser mais ça ne me dérange pas de la prêter avec l'un d'entre vous. C'est tout pour l'étage. On peut passer au rez-de-chaussée.

Nous prîmes l'escalier pour descendre d'un étage et je compris que la tâche serait plus difficile que prévue. Je ne pensais que descendre des marches à quatre pattes serait aussi compliqué. Heureusement, Erika était patiente et attendait quelques instants que je réussisse à passer chaque marche sans me précipiter.

Une fois l'épreuve passée, nous nous retrouvâmes à l'entrée de l'appartement qui n'avait pas du tout changé depuis mon arrivée. Pourtant la situation était bien différente. Au départ, j'étais sur un pied d'égalité avec Erika et maintenant, elle me dominait de tout son être. Je savais qu'en venant ici je deviendrais sa soumise mais je ne pensais pas le faire aussi rapidement.

Erika m'emmena jusqu'au salon. Elle me montra juste la cuisine qui était une petite partie de la pièce et me fit entrer dans ma future chambre qui était aussi celle d'Erika et de Raphaël.

En parlant de Raphaël, il se trouvait au milieu de la pièce. Il attendait, lui aussi nu, à genoux sur le tapis de fourrure central. Erika me fit signe de m'installer à côté de Raphaël et je pris la même position qui semblait être un moyen d'attendre :

- Bravo à tous les deux d'avoir été aussi sage. Comme promis, je vais vous récompenser et cela va aussi vous permettre d'un peu mieux vous connaître. Nyx tu vas mettre le haut de ton corps sur le dessus du lit en veillant à ce que tes genoux touchent le sol pour que nous ayons une vue direct sur ton entre-jambe.

Elle s'arrêta de parler et je fis ce qu'elle me disait. Je me dirigeai vers le grand lit et pris la position demandée par Erika. La sensation de mon sexe exposé à leur vue me fit rougir et la chaleur augmenta d'un coup. Cette position m'exposait entièrement sans que je ne puisse rien faire. Je me trouvais à la merci d'Erika.

Je ne voyais plus ni Raphaël ni Erika et être privée de savoir ce qu'il se passait dans la pièce était très perturbant. Heureusement, j'avais toujours l'ouïe. J'entendis l'un d'entre eux se déplacer puis chuchoter quelque chose. Ce devait être Erika qui donnait une indication à Raphaël puisque ce dernier se mit en marche à quatre pattes dans ma direction. Après quelques secondes, il n'y avait plus aucun bruit dans la pièce mais j'eus soudainement une sensation humide et chaude sur l'entrejambe. Raphaël était en train de me lécher. C'était la première fois que je recevais un cunnilingus mais je reconnus immédiatement ce qui m'arrivait. Ses petits coups de langues, lents mais vifs me procuraient un plaisir intense. Il savait exactement où se placer pour être efficace. Il donnait l'impression de s'y connaître dans cette activité, il devait avoir eu de nombreuses occasions pour s'exercer.

Mon corps se mit rapidement à trembler, preuve du plaisir qui montait en moi. Les mains de Raphaël agrippèrent mes hanches pour avoir une meilleure prise et il continua de plus belle son cunnilingus. Mes mains s'accrochèrent au drap, elles le serraient si fort qu'il allait probablement se froisser dans quelques instants. Des soupirs de plaisir sortaient de ma bouche. J'essayai au mieux de les contrôler mais c'était de plus en plus difficile. Le plaisir était trop intense pour contrôler quoique ce soit. Mon cerveau n'arrivait plus à penser correctement tant c'était bon. Je ne pensais pas Raphaël si doué dans ce domaine...

L'orgasme qui arriva fut le plus intense de toute ma vie. Je sentis les parois de mon vagin se resserrer. Mes genoux n'arrivaient plus à tenir mon poids et je m'écroulai au sol. J'avais besoin d'un peu de repos pour me remettre des émotions. C'était la première fois que l'on me prodiguait un cunnilingus. Enfin, c'était la première fois que j'avais de l'intimité avec quelqu'un tout court. L'expérience fut inattendue mais incroyable.

J'ouvris doucement les yeux, éblouie par la lumière de la chambre. Raphaël était toujours derrière moi mais il s'était remis en position d'attente. Erika se tenait à ses côtés, elle lui caressait la tête :

- Voilà votre récompense pour ce soir.

- Notre récompense ?! Mais Raphaël n'a rien reçu !

- Ne t'en fais pas, prodiguer du plaisir aux femmes est une de ses activités préférées. N'est-ce pas ?

Il acquiesça pour montrer son accord avec les propos d'Erika et je fis de même. De toute façon ce n'était pas moi qui allais contredire Erika surtout si Raphaël ne se plaignait pas.

Nous finîmes la soirée en allant nous coucher dans le grand lit de la chambre après une douche bien méritée. Erika nous embrassa tous les deux sur le front puis se tourna de son côté. J'entendis sa respiration devenir plus régulière, preuve qu'elle dormait. Ce qui n'était pas du tout mon cas. Je portai encore le collier d'appartenance et sa sensation ne me procurait plus aucun plaisir. J'enlevai toujours mes bijoux avant de dormir ce qui expliquait pourquoi c'était si étrange d'encore avoir le collier mais cela ne m'aidait pas à dormir. La place dans le lit était aussi un facteur d'insomnie. Avec Raphaël, nous nous partagions un oreiller pour deux et sa taille rendait la cohabitation compliquée surtout que j'essayai au maximum de ne pas l'approcher par peur de le gêner mais en même temps, je ne pouvais pas non plus coller Erika. Je me trouvai coincée entre les deux.

A ma grande surprise, il glissa ses bras autour de moi en me tirant vers lui. Il chuchota doucement à mon oreille, suffisamment fort pour que je l'entende mais assez bas pour ne pas réveiller Erika :

- Tu peux te coller contre moi si tu crains de réveiller Erika.

Je secouai la tête mais me rappelai que nous étions dans le noir complet et qu'il ne pouvait pas voir les gestes que je faisais. J'espérai au moins qu'il l'avait senti ce qui paraissait fort probable puisque nous étions encore plus proches que tout à l'heure. Quand la lumière éclairait encore la pièce.