Partie 8.

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Omniscient

Après cet appel, Sina s'était rendue à toute vitesse à l'hôpital accompagné de sa mère. L'état de son amie était désastreux, les coups qui lui ont été porté l'avait complétement défiguré, ses yeux étaient tellement gonflés qu'on ne voyait presque plus la couleur de ses iris. Son corps était bleuté et son cœur détruit, elle qui voulait seulement défendre son ami se retrouvait dans ce lit d'hôpital, amoché.

Maher avait tenté de rentrer dans cette chambre pour s'excuser, mais il n'y est pas parvenu, bloqué sur le seuil de cette porte il s'en voulait, cette fois, il avait été trop loin. Son impulsivité avait pris une ampleur incommensurable et bien trop dangereuse, tellement dangereuse qu'il avait nourrit une peur, celle de ses démons qui l'avaient poussé à commettre l'indéfendable.

Après avoir vu Sina en larme débarqué en furie dans les couloirs de l'hôpital, il prit la fuite, bien trop honteux de sa personne. Il ne pouvait supporter observer celle qu'il aimait lui cracher sa haine, son cœur n'avait toujours pas accepté cette rupture amicale causé par sa faute, il ne comprenait pas pourquoi cet amour n'était pas réciproque, et il en voulait à toute la terre entière mais avant tout à Sina de ne pas l'aimer comme lui l'aimait, il lui en voulait de ne pas voir à quel point elle avait rendu son cœur malade.

Assis dans sa voiture il fumait pensant ainsi effacer ce visage de sa mémoire, effacer ces souvenirs où il était en sa compagnie, effacer tous ces moments joyeux qui le faisait espéré inutilement, qui lui tué le cœur à petit feu. Les substances qu'il consommait au quotidien lui permettait de s'évader, d'oublier ses problèmes, d'oublier ses yeux vert source de tout son mal être.

Son téléphone sonna, c'était son meilleur ami, l'homme qui l'aidait à remonter la pente, l'homme qui lui à fait connaître cette thérapie, l'homme qui l'a engrainé dans ces trafiques, l'homme qui l'a enfoncé dans les abysses de la noirceur.

Maher: Oue gros. Dis ce dernier tout en décrochant.

...: Ca fait 10 ans je t'appel frère t'as quoi à pas répondre, ton bigo il te sert à rien, ça te casse le cul de répondre à un appel ? Répondit ce dernier hors de lui, si il y a bien un point qu'ils avaient en commun c'est bien cette impulsivité. 

Maher: J'était à l'hôpital, j'ai à mort merdé Reda. Rétorqua ce dernier avec honte, il savait qu'elle allait être la réaction de son ami.

Reda: Qu'est ce que t'as foutu ?

Maher: Je me suis pas contrôlé, j'ai..j'ai frappé Dina, j'ai fait le con, elle est dans un état j'te jure que j'ai même pas réussi à la regarder, je m'en veux de malade. Continua-t-il tout en laissant couler une larme sur sa joue.

Reda: Combien de fois j'tai dis d'arrêter ces actions de chien ? Combien de fois je t'ai dis qu'un jour ça irait trop loin et que ce jour là tu regrettera, pire que ça, tu voudra ta mort. Maher réveil toi bordel !  Dis ce dernier de vive voix.

Reda et Maher se connaissaient depuis 2 ans maintenant, des amis inséparables, des amis prêt à tout l'un pour l'autre, ils s'étaient rencontrés lors d'une rixe qui affrontait deux quartiers rivaux, Maher avait reçu une balle dans l'abdomen et Reda l'avait escorté loin de la foule, il avait retiré son tee-shirt et compressé ce dernier sur sa plaie afin de stopper l'hémorragie, puis, il l'avait difficilement emmené à l'hôpital, sur sa moto. Depuis ce jour, un lien fort d'amitié est nait. Reda savait pertinemment que son ami était devenu ainsi à cause de cette fille dont il avait vaguement entendu parler, il savait qu'il était maladivement amoureux, mais, comme il le disait toujours "T'es con Maher, l'amour c'est pour les faibles, les gros faiblards comme toi".

Revenons en à l'appel.

Maher: Je sais gros. Dis ce dernier avant de se faire couper.

Reda: Non tu sais pas, regarde s'que t'as fait. Toi t'as la chance d'avoir une famille, des frères et sœur et regarde s'que tu fais ! Si on m'annonçais que j'avais une petite sœur, quelqu'un de mon sang encore vivant sur cette terre, Dieu seul sait comment je serais l'homme le plus heureux, j'y prendrais soin comme jamais j'ai pris soin de personne. Répondit ce dernier afin de lui faire réaliser la gravité de ses actes.

Rien de plus profond et plus touchant que les paroles d'un orphelin qui a vu sa vie basculer du jour au lendemain, Maher se sentait encore plus honteux, encore plus coupable, il souffrait mais ne pouvait rien faire pour réparer les dégâts, le mal était fait.

Reda: Maintenant tu vas bouger ton cul et tu vas me rejoindre dans la cave du bâtiment B3 y'a toute la cam à livrer, faut qu'on le fasse ce soir si tu veux pas que Setou nous coupe les mains. Annonça ce dernier pour changer de sujet.

Maher: ce soir t'es sure ? Il avait dit demain normalement. Rétorqua-il étonné.

Maher c'était lancé dans ce bourbier infernal, il avait conclu avec un gérant connu dans le quartier comme étant un homme dangereux à éviter coûte que coûte. Les filets étaient ouverts il y est tombé tête la première et a était ramassée dans cet engrenage sans fin. Reda y était pour quelque chose, une fréquentation qu'il aurait fallut aussi éviter.

Mais il était trop tard, les dés étaient lancés.

Reda: Ce soir non négociable. Répondit-il sèchement avant de raccrocher.

𝐑𝐞̂𝐯𝐞 𝐒𝐢𝐧𝐚, 𝐞𝐭 𝐧𝐞 𝐭'𝐚𝐫𝐫𝐞̂𝐭𝐞 𝐣𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant