Chapitre 4 : goût de nouveauté

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Violet

J'hésitai à toquer depuis déjà cinq minutes.

Je grimaçai, m'imaginant menacée par un pistolet, un poignard, ou simplement le regard furieux de Caleb.

J'étais réveillée il y a longtemps, et j'attendais que Jane vienne me chercher, quand j'eu la soudaine envie d'aller aux toilettes. Mais la porte était toujours fermée. Et le téléphone de la jeune femme avait disparu. Elle avait sans doute profité de mon sommeil pour venir le récupérer. Pendant un moment, j'avais tenté d'ignorer mon envie. Mais elle était devenue pressante, alors je m'étais dirigée vers la porte qui menait à la chambre contigüe – du moins, c'était mon impression.

Je pris une grande inspiration, puis toquai, trois coups brefs.

Dans le silence du bâtiment, j'entendis au bout de quelques secondes ses pas qui se rapprochaient. Enfin, la porte s'ouvrit, et je vis Caleb, les yeux plissés de sommeil, me foudroyant du regard.

- Quoi ?

- J'ai vraiment besoin d'aller aux toilettes, grimaçais-je.

Il leva les yeux au ciel, puis il s'effaça pour me laisser entrer. Sa chambre était plongée dans le noir, donc je ne pouvais pas voir grand-chose, mais il m'indiqua la porte à l'opposé, que je distinguai malgré tout. Je marchais rapidement vers elle, et ouvris la porte le plus silencieusement possible. J'allumai la lumière, et clignai les yeux sous l'intensité. Je fis ma petite affaire rapidement. Je tirai la chasse, puis partis me laver les mains. Il y avait un miroir au-dessus de l'évier, et je vis mon reflet me rendre mon regard. Mes cheveux étaient toujours emmêlés, et mes bleus étaient devenus jaunâtres. Je soufflai d'agacement. Puis j'éteignis la lumière, et ouvris la porte. Surprise, je regardai Caleb, assis en tailleur sur son lit, qui me fixait. La lumière était allumée. Sa chambre était bien rangée, méticuleusement. Tout était à sa place.

Alors que je laissai mon regard dériver sur la pièce, le sien était toujours braqué sur moi. Je finis par l'observer à mon tour.

Il était beau, dans son genre. Ses cheveux noirs avaient beau être ébouriffés, son corps pâle toujours engourdi par le sommeil, ses yeux verts étaient parfaitement réveillés.

- Pourquoi vous appelez Christopher Minuit ? demandais-je alors.

Il haussa un sourcil, surpris de mon audace. Il s'attendait sérieusement à ce que je ne dise rien alors qu'il me matait depuis cinq minutes ?

- Parce que, éluda-t-il. Et tutoie-moi, je t'en prie.

Je levai les yeux au ciel, et il sourit.

- Comment tu le connais ? questionna-t-il.

- D'une manière.

Il sourit, admirateur cette fois-ci.

- Rose ?

- Oui ?

- Ne me provoque pas, prévint-il avec un sourire.

- Ou quoi ?

- Ou je m'occupe personnellement de ton cas.

Mon souffle se coupa pendant un instant, sans que je ne sache pourquoi. Étrangement, alors qu'il ne s'était jamais montré violent, j'avais peur de lui. Plus que son frère, en fait. Je hochai la tête. Il sourit, puis désigna la porte qui menait à ma chambre du regard. Je me dirigeai vers celle-ci, l'ouvris, mais avant que je ne la referme, il chuchota :

- Et crois-moi, tu préfères Minuit.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda Caleb.

Une demie heure après que je l'eu réveillé, il m'avait ouvert et m'avait tendu des vêtements avec pour seule explication :

Leurs NomsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant