Rouge Écarlate [Terminée]

Chapitre 19 : Faire face à son passé

Pdv Natsumi :

Cela fait maintenant deux jours que je suis sur la route. Je ne suis pas encore arrivée car je ne cours pas, jugeant cela inutile pour plusieurs raisons. Premièrement, je dois faire attention à bien effacer les traces que je laisse derrière moi car je ne veux pas que les ninjas de Konoha me retrouvent, donc pour ça je ne dois pas me précipiter. Deuxièmement, je ne veux pas m'épuiser pour rien, car on ne sait jamais ce qui peut se passer sur la route. Comment ferai-je si je suis attaquée sur la route et que je n'ai plus d'énergie pour me défendre ? Et troisièmement, je dois faire un plan pour me préparer à toute éventualité une fois à Suna.

Que pourrait-il se passer ? Eh bien en réalité, plein de choses... Déjà, commençons par les réactions possibles de mon père. Dans le meilleur des cas, il m'accueille à bras ouverts, parce qu'après tout il m'a dit dans sa lettre qu'il y aurait toujours une place pour moi auprès de lui. Si c'est ce qu'il se passe, je vais me prendre à son jeu pour essayer de le comprendre, et ensuite j'essaierai de le raisonner. Si ça marche tant mieux, mais si ça ne marche pas et bien... On verra sur place.

Deuxième option : il peut me rejeter et me demander de partir, ayant changé d'avis. Dans ce cas honnêtement je ne saurais pas vraiment quoi faire. Je pourrais retourner à Konoha, mais je suis sûrement considérée comme une déserteuse maintenant, et je ne sais pas si j'aurais le courage de retourner là-bas. Je serais alors une ninja sans village... À moins que je ne puisse aller chez Amaya ? Avec un peu de chance, elle pourra m'accepter.

Et dans le pire des cas, c'est un piège et mon père m'a attirée là-bas pour me soutirer des informations sur Konoha ou simplement pour se venger de ce que lui a fait ma mère. D'ailleurs, je suis toujours aussi surprise qu'il n'ait pas parlé de notre évasion dans sa lettre, et qu'il n'ait même pas cherché à nous retrouver. C'est presque comme si... Il voulait qu'on s'échappe. Décidément, ça va être compliqué de le comprendre...

Et donc s'il veut me tuer, et bien soit j'essaie de le tuer et de mettre fin à son règne de terreur, soit j'essaie de m'enfuir en priant pour rester en vie. Encore une fois, on verra sur place. Si Kagami était là elle me reprocherait sûrement de ne pas avoir de vrai plan... N'empêche, je serai un peu triste qu'il veuille me tuer alors que je commençais à me réjouir d'avoir trouvé mon père... On ne formera jamais une famille entière car ma mère n'est plus là, mais peut-être qu'il pourra combler un peu le vide qu'elle a laissé dans mon cœur... Je sais que c'est le pire Kage de l'histoire mais je ne peux m'empêcher d'espérer qu'il m'accepte et qu'il devienne gentil.

Je continuai ma route en me posant plein de questions. J'ai l'impression que deux côtés en moi se battent... Des fois je suis impatiente d'y être, des fois je me demande si c'est vraiment une bonne idée... Mon cerveau me hurle de faire demi-tour mais mon cœur me supplie de continuer ma route. Et comme dirait ma mère, il faut toujours suivre son cœur. Nous allons voir si elle avait raison... En pensant à elle, mon cœur se serra. Je n'arrivais pas à réaliser que je ne reverrai jamais son beau sourire, que je ne sentirai plus ses mains douces dans mes cheveux, et que je n'entendrai plus jamais ses conseils pourtant si sages...

Mais je ne dois pas y penser. Oui, ça me brise de le cœur qu'elle ne soit plus là, mais elle m'a toujours dit de me tourner vers l'avenir plutôt que vers le passé et je sais qu'elle ne voudrait pas me voir me morfondre. Un gargouillement de mon ventre me ramena sur terre. C'est vrai qu'il faut que je pense à manger, j'étais tellement perdue dans mes pensées que je n'avais pas vu que le soleil commençait à décliner. Je m'arrêtai et me mis à l'abri sous un arbre avant de sortir de quoi manger de mon sac.

Je sentis une goutte sur mon nez et je levai la tête. De gros nuages couvraient le ciel. Super... Il ne manquait plus que ça. Heureusement que je suis bientôt arrivée à Suna. Mais il faut que je vois le positif : au moins je suis sûre que maintenant les ninjas de Konoha ne pourront plus retrouver ma trace. Et je vais pouvoir m'introduire plus facilement à Suna. Mon père m'a peut-être dit que je pouvais venir, je ne suis pas sûre que ces gardes soient au courant... Je vais devoir rentrer sans rencontrer personne. J'émis un petit rire en me disant qu'il y a deux semaines je voulais m'échapper de Suna alors que maintenant j'y vais de mon plein gré. La vie est tellement ironique...

Après avoir fini mon sandwich je me suis levé et j'ai repris ma route. J'avais fait un détour pour ne pas passer par Kawa, me rappelant ce qu'il s'était passé la dernière fois. Je n'ai ni envie de croiser les gardes ni envie de voir Amaya. Pas que je ne l'aime pas, au contraire. C'est juste que si je la vois je ne sais pas si j'aurais le courage de continuer ma route. Je souris en pensant à elle. Elle aussi va me manquer. Mais bon, je sais qu'on se reverra alors j'essaie de ne pas trop être triste.

Je sortis de mes pensées quand je vis que j'étais arrivée. C'est alors que je remarquai qu'il ne pleuvait plus. En même temps il ne pleut pas souvent à Suna... Ce n'est pas grave, je suis camouflée par le sable qui vole à cause du vent. Je contournai le village pour entrer par la porte secondaire, moins surveillée. Il n'y avait qu'un garde. Le tuer n'est peut-être pas la meilleure solution pour entrer en discrétion. Je décidai alors une technique dans un des livres que me lisait ma mère quand j'étais petite. Je lançai un caillou un peu plus loin, et le ninja quitta son poste pour aller voir ce qu'il se passait.

J'en profitai pour passer. Honnêtement, je ne pensais pas que cette technique allait marcher... En me faufilant, j'arrivai rapidement au bâtiment du Kazekage. C'est alors que le doute s'empara de moi. Je ne suis même pas sûre qu'il soit là. Et s'il était parti en mission ? Non, je le vois mal partir en mission. Je montai alors quatre à quatre les escaliers en évitant les gardes. Une fois en face du bureau, j'inspirai et je donnai un coup sur la porte.

- Entrez, fit une voix grave qui me donnait des frissons de peur ou d'impatience, je ne saurais le dire.

J'ouvris alors la porte doucement, animée par une multitude d'émotions. Il était là, assis sur sa chaise, ses yeux plongés dans les miens. Il me montra une chaise face à lui et sourit.

- Viens t'asseoir, ma fille. Si tu savais depuis combien de temps je t'attendais...

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J'espère que ça vous a plu, à bientôt !