Prières et châtiments [Tokyo Revengers]

Chapitre XXVI : Bordel II

Music/ thinking With my dick - kevin gates

Après avoir rapidement enfilé mes vêtements, nous nous retrouvons assis tout les trois dans le petit salon des Sano. Mal à l'aise, je tripote une mèche de cheveux, les yeux perdus dans le vide.

- Iza ? Mikey secoue doucement mon épaule pour me faire réagir.

Je relève les yeux et secoue légèrement la tête. Je me tourne vers Baji qui n'a pas dit un seul mot depuis que nous sommes installés. Il se contente de me fixer d'un regard intense. Je n'arrive pas à déterminer si c'est de la colère, de la tristesse ou un savant mélange des deux. Je soupire lourdement.

- Baji, je commence d'une voix ferme.

- Oh ? C'est pas comme ça que tu m'appelait quand on s'est envoyé en l'air sur ce plan de travail. Il ricane amèrement.

- Laisse moi parler. J'ai vue un message que tu as reçu, je ne sais pas qui était la personne qui te l'a envoyé mais, je suis certaine que c'est Kisaki.

Le noiraud penche la tête sur le côté, l'air faussement amusé.

- Alors comme ça tu fouilles dans mes affaires ? Tueuse et après agent secret ? C'est quoi ton prochain talent ?

Avant que l'un d'entre eux ne puisse réagir, je suis déjà devant lui, ma main s'écrasant violemment contre sa joue.

- T'es sacrément culotté pour un traitre. Mais je n'ai pas finis.

Les deux hommes me fixe d'un air hébété. En temps normal, Baji aurait répliqué mais à cet instant, il reste silencieux.

- Quand je suis partie avec ta moto, je suis tombée sur des types qui me cherchaient apparemment. J'ai finis embarqué dans un van pour découvrir que mon soit disant ami, m'avait trahi.

Plus je poursuis mes explications, plus je sens ma voix se briser mais je doit tenir bon. Je ne dois pas flancher.

- D.ace voulait me tuer, manque de chance pour lui, j'ai été plus rapide que lui.

Le dire à haute voix rend la situation plus réelle. D.ace m'a trahi, ses raisons sont tout à fait justifiées. Si j'avais encore une famille et qu'elle finissait massacrée comme la sienne, j'aurais certainement réagi de la même façon, voire pire.

- T'es sérieusement en train de parler du mec qui nous a refilé sa baraque ? Grogne Baji d'un air étrange.

- Tout à fait. D'ailleurs, j'en vient même à me demander si ce fameux message ne venait pas de lui, finalement.

- Tu débloque complètement.

- Je débloque ?

Je me penche en avant, mon visage se retrouvant à quelques centimètres du sien.

- Je ne crois pas aux coïncidences. Alors, explique moi comment se fait-il que je sois tombée sur lui et ses potes alors que je rentrais à Shibuya ? Qui d'autre savait que nous partions là bas ? Hanma est intelligent mais pas assez pour nous pister de cette façon. Kisaki ? Probable mais en vue des circonstances, je pencherais pour D.ace.

La pièce devient à nouveau silencieuse. Baji me jauge de son éternel regard noir, mais je m'en fiche, je veux des réponses.

- Alors ? Keisuke, qui t'as envoyé ce putain de message ? Je reste ferme.

Le jeune homme soupire et me pousse sur le côté pour atteindre le verre de whisky devant lui. La douceur de son geste ne m'échappe pas cependant, douceur ou non, s'il m'avait trahie lui aussi, je ne répondrais plus de rien.
Le noiraud englouti l'alcool à grande goulée puis reporte son attention sur moi.

- J'ai pas envie d'en parler.

A cet instant, quelque chose en moi se brise.

- T'as pas envie d'en parler ? Ma voix devient de plus en plus forte à mesure que je termine ma phrase.

Il m'adresse un regard ennuyé.

- Tu sais quoi ? Ok, n'en parle pas mais juste une petite chose ...

Je me penche à nouveau sur son oreille et murmure.

- J'espère que tu vas adorer te servir de ta main droite pendant que je profiterais pleinement de la queue de Mikey.

D'un geste brusque, sa main vient s'enrouler autour de ma gorge alors que nos fronts se touchent. Une lueur meurtrière perce dans ses yeux.

- Rappelle toi seulement que tu m'appartiens.

- Toi aussi, mais ton comportement me dégoûte. Alors j'appartiendrais a quelqu'un d'autre.

- Ça marche pas comme ça.

- Peut importe, j'en ai fini avec toi, alors tu peux partir.

Je me dégage de sa prise, me dressant devant lui avec la ferme intention de le faire fuir, puis me tourne pour aller ensuite m'installer à côté de Mikey. Son visage est stoïque, mais je remarque ses mains aux jointures blanchies.

- Tu l'as entendu ? Sors. Dit-il, le visage marquée d'une rage froide.

Baji hausse les épaules en se levant paresseusement. Il nous jette un dernier regard lourd d'avertissement, et monte les escaliers menant à la sortie. La porte se claquant avec fracas à sa suite.
Une douleur aiguë me traverse la cuisse, me laissant échapper un couinement. Je découvre la main de Mikey serrée fermement autour de ma cuisse, la peau rougie.

- M ... Mikey ! Tu me fais mal.

- Iza ... je suis perdu.

- perdu ? Je répète pour être sûr d'avoir bien compris.

- Ouais. Avec tout ce qui se passe, je deviens parano à un point où je ne suis même pas sûr de devoir faire confiance à mes potes.

Mikey soupire lourdement en se laissant retomber contre le dossier du canapé, sa tête orientée vers le plafond.

- Je peux comprendre ça, je suis dans la même situation que toi.

Je viens coller mon épaule à la sienne dans un silence inconfortable. L'un comme l'autre, nous ne savons apparemment pas quoi faire face à tout ce qui nous tombe dessus en ce moment.

- J'ai une idée. Je me lève d'un bond, un sourire illuminant mon visage.

Mikey incline la tête sur le côté, l'air dubitatif.

- Qu'est-ce que c'est ?

- On pourrait peut-être aller faire un tour et s'acheter de quoi faire une soirée.

- Une soirée ? Il semble encore plus confus.

- Une soirée rien que ... toi et moi. Je le corrige rapidement.

- Tu accepterais de passer une soirée entière avec moi, sachant les risques auxquels tu t'expose ?

Il se redresse, posant une main dans mon dos.

- Les risques ? Quels risques ?

Évidemment, je sais où il veut en venir mais dans l'attente de sa réponse, je frissonne sous sa paume.

- Ce genre de risque.

Sa main descend le long de ma colonne vertébrale jusqu'à ma cuisse, faisant de lent vas et viens de haut en bas sur celle-ci. Je pousse un léger grognement.

- Si c'est ça, les risques. Alors je veux bien me prêter au jeu. Je lui adresse un sourire en coin auquel il répond par un autre sourire.

- Alors organisons cette soirée !