partie unique

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"Je veux être libre, je ne supporte plus les injonctions stupides qui nous sont imposés à l'internat comme au lycée. Je veux juste être libre." Son père soupirait alors qu'il avalait ses nouilles instantanées encore bouillantes qui brûlaient le bout de sa langue. "Je comprends, tu sais que je t'aime mais ne me fait pas trop souffrir." En réponse, le garçon lui promit de ne plus recommencer ses conneries récurrentes, sachant pertinemment qu'il mentait. Son père buvait ses paroles, d'un air angélique, presque con ornant son doux visage.

Son géniteur payait une fortune pour son école et son internat. Bien qu'ils menaient une vie misérable, il sacrifiait son confort pour l'éducation de son fils soit pour l'inscrire dans un privé de grand prestige, décidant de vivre dans un deux pièce abandonné minuscule à la campagne, enchaînant des petits boulots tout les jours. Il disait toujours que le bonheur de son fils faisait le sien. Enfin...quand il était de bonne humeur et que Wooyoung avait décidé de bien se comporter la semaine, c'était toujours tout ou rien avec lui.

Son père abordait toujours un sourire étrange qui reflétait davantage de tristesse que de joie malgré lui.

Leur mère avait disparu du jour au lendemain pour rejoindre un homme de meilleur condition. Honnêtement, son géniteur ne pouvait lui en vouloir, il avait dissimulé une réalité, lui montrant mille et un artifices qui n'étaient en aucun cas représentatifs de sa maigre fortune. Le mensonge avait été construit sur un amour non réciproque, il avait été fou d'elle, elle ne l'aimait que pour son argent mais il n'était en aucun cas la victime ici. Il avait décidé de jouer de sa cupidité pour l'attirer, de faire un pari risqué qui n'a au final mené qu'à sa perte.

Maintenant, les deux hommes sont dehors, respirant l'air frais d'automne, les cheveux s'élevant dans les airs par un courant de vent frais. Ils marchent pour aller nul part, parlant de tout mais surtout de rien, sous les arbres couverts de lichen jaunâtre, leurs feuilles abordants des tonalités chaudes. Le fils ne ressemblait en aucun cas à son père, il avait tout prit à sa mère, de son grain de beauté sous l'œil gauche à son petit mètre soixante-treize, il était une copie conforme d'elle et son géniteur ne pouvait s'empêcher de la voir au travers de lui. Ils étaient tout deux si proches et en même temps si éloignés, ils s'échangeaient des sourires, parfois même des câlins tandis que son père le battait de temps en temps lorsqu'il était hors de lui.

Wooyoung n'en parlait pas, il restait les lèvres cadenassées, souffrant en silence comme il avait été habitué. Il avait essayé d'en parlé il y a quelques années, on lui avait soufflé au nez, ne croyant qu'à moitié ses paroles l'accusant d'exagérer les faits sous prétexte qu'on connaissait son père et qu'il était la personne la plus gentille au monde et qu'il ne ferait jamais quelque chose comme ça. De plus, Wooyoung était connu pour être un enfant fauteur de trouble, alors forcément, sa parole ne compterait pas, il l'avait bien compris et s'était enfermé dans un mutisme sans fin.

***

Lui et son acolyte venaient d'enfermer le proviseur dans son bureau, ayant volé discrètement les clefs de l'école lorsqu'il leur donnait leur dernier avertissement avant une expulsion définitive du lycée quelques heures auparavant.

Wooyoung regardait son ami, impressionné, une part de lui incertaine face aux conneries qu'ils enchaînaient mais voir l'assurance dans les yeux de l'autre lui redonna un élan confiance. Ils avaient couru, San attrapant sa main et défilant à toute vitesse pour ne pas être prit. Ils s'étaient réfugiés sur le toit de l'école, le plus jeune observait l'autre, les pupilles pleines d'admiration envers son modèle qui lui proposait un joint. Tout les deux fumèrent en discutant de choses frivoles. "Ce putain d'homo le méritait de toute façon." Il avait répondu face aux doutes du plus petit qui commençait à s'inquiéter du proviseur et des punissions auxquelles ils s'étaient soumis s'ils se faisaient prendre par les caméras.

Set Me FreeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant