Altérité

Chapitre 19

PDV de Joyce

Je venais de remarquer que mes yeux étaient fermés et  pourtant j'arrivais à voir tout ce qui se trouvait autour de moi, ainsi que les choses invisibles habituellement...

Je n'écoutais plus Nathan. De toutes manières, je venais de lui mentir, je ne savais pour qu'elle raison, a part le fait que j'avais peur. Alex était devant moi et il me dévisageait. Il avait à la fois un regard inquiet et froid. J'entendais son cœur battre. Je ne savais pas à quoi il pensait, mais au bout de cinq minutes rester debout à me dévisager, je le sentis s'emporter. Je n'avais jamais imaginé qu'un cœur pouvais battre aussi vite. C'était le désordre total. Il ne suivait plus aucun rythme et je sentais bien qu'il tentait de le contrôler, pour que celui-ci récupère son tempo normal. Savait-il que je l'entendais ? Tout ce que m'avait raconter Nathan me semblait toujours impossible et pourtant de plus en plus probable du fait que j'en étais la preuve même, à quelques exceptions près que je ne pouvais pas expliquer.  

J'étais fatiguée. Je n'avais plus le courage d'écouter Nathan et le regard d'Alex me perturbait. Je ne savais pas comment l'interpréter.

Mes oreilles m'avaient tellement fait mal qu'à présent elle bourdonnaient et me donnaient un mal de tête écrasant. Je n'aurais pas tenue longtemps. J'étais encore trop faible pour choisir de rester éveillée à la place de mon corps. Celui-ci finit par choisir pour moi, et je tombai dans un sommeil profond, aussi noir qu'une nuit sans lune, sans rêves ni cauchemars.  

(ellipse)

Je me réveillai. Je ne savais pas quel jour on était. Je me sentais tellement reposée qu'il était très probable que j'eusse dormis plusieurs nuits. Au fur et à mesure que je sortais de mon hibernation, mes souvenirs de ma dernière soirée me revenir à l'esprit et la première chose que je voulu faire fut d'essayer de parler. Cette tentative fut sans résultat...

J'essayai de me tenir assise au bord du lit. Je n'entendais plus rien et mes yeux fermés ne voyaient que du noir. Je les ouvris petit à petit et finis par m'habituer à la lumière. Il faisait tout juste jour. On devait être le matin. Autour de moi, la chambre n'avait pas à changée, à part peut être le fait qu'un siège roulant se tenait ouvert, adossé contre la table de nuit. En effet, je ne sentais de nouveau plus ma jambe et, ainsi, je ne pensais pas qu'il eusse été mis là par hasard.

Je décidai d'essayer de m'asseoir dessus. Le premier essaie fut une réussite ! Je ne savais pas vraiment utiliser un siège roulant mais, comme on dit, il y a un début à tout.

La première chose qui me vînt à l'esprit fut de retourner voir mon reflet. Mes joues était pleines et j'avais des yeux bleus très clairs, ce qui faisait ressortir mes pupilles d'un noir profond. Mes cheveux étaient si longs et épais que j'aurais pu, si besoin, me cacher derrière eux. Mon cou était long et mes épaules assez larges. Ma poitrine débordait réellement par rapport à mon corps extrêmement maigre, ce qui n'était pas très séduisant... Mes hanches n'étaient pas très formées, mais assez pour tracer un creux au niveau de ma taille. Je ne distinguais pas mes jambes du fait que j'étais assise sur le siège roulant. Mes pieds étaient minuscules, je les aurais bien taillés en 35-36, c'était perturbant.
Je me comparais encore à Cassiopée pour je ne sais qu'elle raison et me trouvais affreuse... Pourtant j'étais convaincu que par rapport à la moyenne des gens, mon physique n'était pas si laid que ça.

Je reculais sans le vouloir et cognais le siège contre la porte. Le bruit se répandu et j'entendis du mouvement en bas. A peine dix secondes après, Calum était là et m'ouvrait la porte. Ma voix avait de nouveau disparu alors je le remerciai d'un signe de tête.

- Tu ne pourras pas descendre les escaliers avec le siège, je vais te porter et te déposer sur le canapé.

Je le regardais un peu inquiète, mais il me fit un sourire qui inspirait tellement confiance que toutes mes inquiétudes disparurent.

Il m'attrapa comme une princesse et se mit à descendre les escaliers.

Non, ce n'était pas possible, pas encore... Ma tête se remit à me cogner violemment si bien que je partais dans mes souvenirs les plus lointains ce qui m'avait valu d'oublier où j'étais en ce moment... J'entendais seulement Calum s'affoler me demandant de rester avec lui que j'avais à nouveau perdu conscience.

PDV d'Alex

Cela faisait deux jours que je n'avais pas eu de nouvelles de Joyce.  Je m'obstinais inconsciemment à penser en permanence à elle, m'imaginant les évènements les plus fou, aussi impossible que irréalisable, concernant son état de santé, et ce qu'elle était réellement.
J'étais en train de devenir fou.

Nathan m'appelait au loin ce qui me fit sortir de mes pensées. J'étais partit pour un kilomètre à pied pour le rejoindre. Je le faisais facilement en une minute, mais j'avais besoin de me défouler si bien que je partais en courant et trente minutes après j'y étais.

-Qu'est ce qui se passe ?

- Il y a que Cassiopée est partit se matin pour rencontrer Dimitri et que je ne pourrais pas la remplacer aujourd'hui. Il faudrait que tu prennes la garde de la cité pour la journée.

- Je te demande pardon ?! Nathan j'ai cours, je ne peux pas ! Les tests sont dans moins d'un mois !

- Joyce c'est réveillée tu passeras la voir et comme le chalet est bien situé tu y resteras la journée pour t'occuper de toute la paperasse que Cassiopée à eu la gentillesse de me laisser.

- Je ... Bon, c'est OK pour cette fois, mais tu ne me referas pas le coup deux fois ! L'excuse de Joyce ne marchera pas à chaque fois !

Nathan se mit à rire aux éclats.

- Je savais que si je te disais ça tu accepterais ! Tu as l'air tellement ailleurs en ce moment qu'il n'était pas difficile d'en comprendre la raison !

- Très drôle... Et je peux savoir pourquoi, toi, tu ne peux pas garder la cité aujourd'hui ?

- Nastia est malade. De plus, un loup à été retrouvé mort à l'entrée de la foret. Nous n'en avions pas vu depuis au moins 3 ans, nous ne savons pas comment il a pu arriver ici. Tu sais que je suis le seul qualifié pour pister son parcours. Alors tu m'excuseras mais je ne pourrais pas garder la cité, tu t'en occuperas, j'ai entièrement confiance en toi et puis ce n'est pas la première fois que je t'en donne la charge.

Sur ce, il prit son sac à dos qu'il avait déposé dans la neige et s'éloigna plus vite que la lumière dans la forêt, à la recherche de ce fameux loup.

Je faisais demi-tour en direction du chalet de Calum, et croisai Salomé au passage qui décida de m'accompagner et de m'aider en séchant elle aussi les cours pour la journée.